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Réponse du Parti Communiste du Bénin au discours talon (PCB)
Publié le vendredi 24 mars 2017  |  Autre presse
Philippe
© Autre presse par DR
Philippe Noudjènoumè, Professeur , constitutionnaliste et 1er secrétaire du Parti Communiste du Bénin (Pcb)




01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél. : 21 30 03 22/97 98 35 65 – Site :www.la-flamme.org

DISCOURS D’UN AUTOCRATE SOURD AUX EXIGENCES DE SON PEUPLE

Patrice Talon dans un discours radiodiffusé et télévisé destiné à la Nation, s’est adressé au peuple ce soir du 23 mars 2017 à propos de son projet de révision de la Constitution et à la veille de l’ouverture de la session parlementaire extraordinaire qui s’ouvre à sa demande et sur son injonction. L’événement annoncé comme pour répondre aux inquiétudes, incompréhensions et rejets massifs exprimés au niveau du peuple entier, s’est révélé la rengaine d’un autocrate fermé, sourd à tout ce que le peuple veut et réclame.
L’argumentaire ressassé par Talon, piteux, arrogant, est toujours le même: "J’ai promis de faire des réformes politiques et institutionnelles et en m’élisant, vous devez accepter tout ce que je veux, tout ce que je fais". Talon oublie évidemment de voir et de dire dans quelles circonstances il a été choisi au second tour. Il oublie de rappeler ses promesses de rupture d’avec le système d’impunité, de violation des libertés politiques, des nominations placements dans les administrations et entreprises publiques. Il oublie de dire qu’il n’avait jamais promis qu’il écraserait les revendeuses des bords des rues et des marchés qui, contre le recolonisateur, chantaient qu’elles le portaient dans leur cœur. Il oublie de dire qu’il n’avait pas promis d’interdire les organisations estudiantines, de réprimer les manifestations publiques, de fermer des médias non soumis. Il n’avait pas dit qu’il s’accaparerait de tout, mettrait main basse sur les domaines publics, les ressources du pays, les structures financières, y compris la caisse des veuves et retraités. Il n’avait pas dit qu’il détruirait la fonction publique, instaurerait l’espionnage systématique des citoyens avec l’impunité des agents de renseignement. Il n’avait pas dit qu’il sèmerait la faim et la désolation et que le peuple devra se consoler trois ans durant sur ces cinq ans de mandat en attendant que "le repas soit cuit" pendant que lui et son clan s’accapareraient et se régaleraient des gros morceaux. De quelle éthique politique, démocratique, de quelle parole tenue peut parler celui-là qui déclare et nous prouve tous les jours « ne penser qu’à lui-même » (sic) ?! De quelle parole tenue peut se prévaloir celui-là qui, après avoir promis un référendum va se réfugier auprès de Houngbédji au Parlement sur lequel il exerce des pressions, chantages et intimidations de toutes sortes pour faire passer son projet en force ?!
Il dit qu’il a consulté le peuple et il cite à ce propos la commission technique de Djogbénou rebaptisée, de façon mensongère, commission nationale. Les consultations privées à huis clos de partis et de personnalités invités par lui sont assimilées et proclamées comme une consultation du peuple. Quelle escroquerie et insulte vis-à-vis du peuple ! Il avait dit qu’il équilibrerait les pouvoirs des institutions pour réduire les pouvoirs du Président de la République ; mais son projet déstabilise toutes les autres institutions au profit du renforcement des pouvoirs du Chef de l’État. Il avait dit qu’il sauvegarderait et renforcerait l’indépendance de la Justice ; son projet réduit cette indépendance. Il avait dit qu’il combattrait l’impunité ; son projet renforce l’impunité des gouvernants pendant et après leur mandat.
Le projet de Constitution de Talon est une tentative de constitutionnalisation de sa gouvernance autocratique, prédatrice et affameuse. C’est ce que rejettent les clameurs populaires, les manifestations, les sit-in de jour comme de nuit, les interpellations, les grèves.
Par son discours de mépris des cris et manifestations des travailleurs, des jeunes, des démocrates dans toutes les couches du pays contre son projet, Talon signifie qu’il ne reste au peuple qu’une seule voie, celle déjà connue contre les autocrates : l’intensification des luttes jusqu’à la réunion des Assises nationales, les États généraux du peuple en vue d’une autre Constitution qui prenne en compte ses aspirations de démocratie, de patriotisme et de probité.
Cotonou, le 23 Mars 2017
Le Parti Communiste du Bénin
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