Depuis l’arrivée de Yayi Boni au pouvoir, l’Office de radiodiffusion et télévision de Boni (Ortb) ne confirme qu’une seule chose : un satellite du régime en place. Il n’a d’œil que pour voir Yayi, et d’oreille que pour l’entendre. Tout le programme de ce service public est conçu autour d’un seul homme.
Le reste des citoyens n’existe pas. Peut-être et rarement, il accorde quelque temps d’antenne aux autres « clowns » du régime. Baptiser ses programmes de « propagande de Yayi » ne suffirait pas. L’Ortb est devenu l’apôtre qui propage les idées peu inspirées et sordides du président de la République. Il est temps que les responsables de cet office arrêtent la catastrophe. Pendant qu’il est encore temps, il faut les appeler à prendre conscience des plaies qu’ils infligent aux autres forces politiques, aux autres citoyens à qui l’on refuse de parler ou que l’on étouffe en leur imposant des mesures restrictives. C’est le tort qui est fait aux opposants, radicaux comme modérés. Le cas de l’Union fait la Nation en est la parfaite illustration. Toutes les démarches entreprises pour occuper un temps d’antenne sur la chaîne publique, c’est-à-dire qui fonctionne grâce aux fonds du contribuable, sont restées vaines. En clair, les autorités de l’Ortb sont aux ordres du Pouvoir, et de ce fait, font preuve d’insensibilité face aux multiples courtoisies provenant des membres de ce regroupement de l’opposition. Même dans les régimes autocratiques, on admet parfois que les opposants s’expriment, mais dans des proportions très filtrées. Mais en interdisant aux opposants l’accès aux médias publics, les responsables de l’Ortb doivent avoir à l’esprit que la roue tourne et que rien n’est éternel. Ils doivent garder à l’esprit que, demain ils ne sauraient être innocentés de leurs erreurs et de leurs manquements. Car, quand les cauris cesseront de tenir les rênes du pays, on fera le bilan de la tragédie et on détectera les vrais coupables et leurs complices. Certes, les responsables de l’Ortb sont dans une large mesure « attachés » par le pouvoir, mais ils doivent avoir leur manière de se tirer parfois de ces liens. A quoi servent alors les formations qu’ils ont reçues pour la plupart dans de grandes écoles ? On a bien de raisons pour répondre par l’affirmative. A tout le moins, ils n’ont pas intérêt à ce que leur conduite et leur inaction, conduisent le pays à la ruine, puisque les conséquences de cette gestion calamiteuse seront désastreuses pour le pays. C’est une conduite qui ne cesse en effet d’attiser des flammes qui risquent bien de consumer notre bien commun : la démocratie.
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