Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Démission du Ministre Azannaï : Un revers pour Talon
Publié le mardi 28 mars 2017  |  Nord Sud
Candide
© aCotonou.com par DR
Candide Azannai,ancien Ministre et Patrice Talon, President de la republique du Benin




Le Ministre de la Défense Candide Azannaï, soutien de la première heure du Chef de l’Etat, Patrice Talon, a déposé hier lundi sa démission au cabinet du Président. Principale raison évoquée, les derniers développements de l’actualité politique du pays. La nouvelle, en l’espace de quelques temps, s’est répandue comme une trainée de poudre sur tout le territoire national, même international. Elle vient se greffer à une actualité nationale déjà fournie et tendue, en raison du tolet que suscite depuis le jeudi dernier la velléité du Chef de l’Etat à réviser la Loi fondamentale de 1990.

« Face aux derniers développements de l’actualité politique dans notre pays, j’ai décidé de remettre ma démission du Gouvernement. La lettre de ma démission dans laquelle j’ai prié Monsieur Patrice Talon, Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement d’accepter ladite démission, lui a été déposée dans son Cabinet particulier ce matin à 08 heures 24 minutes. » Voilà la quintessence du message laissé par le désormais ex-Ministre de la Défense sur sa page facebook. Ce qui paraît comme un poisson d’avril avant l’heure ou un piratage du compte du président du parti ‘’ Restaurer l’espoir’’ est devenu, au moment où le doute prenait son ampleur, une réalité. Qui plus est, du côté du palais, l’information était déjà connue de certains. « Je confirme que le Ministre de la Défense Candide Azannaï a déposé hier matin une lettre de démission du gouvernement », nous a indiqué un membre du Cabinet du Président Talon qui a requis l’anonymat. La confirmation quelques heures après la publication de l’information par son suppléant à l’Assemblée Nationale, l’honorable Guy Mitokpè n’a fait que lever définitivement le doute sur ce qu’on pourrait qualifier comme le premier et grand revers du Président de la République, moins d’un an à la tête du Bénin.
Cette annonce, comme on pouvait s’y attendre fragilise le régime du ‘’Nouveau Départ’’ à cause de la proximité du Ministre Candide Azannaï avec Patrice Talon. Mieux, cette démission survient trois jours après le rejet à l’unanimité par le Parlement (ndlr : 63 voix) de la demande d’examen en procédure d’urgence du projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990 ; une révision que le Chef de l’Etat appelle de tous ses voeux. En effet, le Président de la République, Patrice Talon a fait convoquer jeudi dernier les députés afin de voter en urgence la réforme constitutionnelle qui devrait consacrer entre autres un mandat présidentiel unique de six ans et donner de larges pouvoirs décisionnels au Président de la République, qui ne serait plus, par exemple obligé de passer par le Parlement pour les ratifications des accords de prêt dont le Bénin pourraient bénéficier.
Sur les 160 articles de la Constitution du 11 décembre 1990, 43 ont été modifiés dans la nouvelle mouture soumise aux députés. Celle-ci doit être d’abord validée par les 4/5èmes des députés de l’Assemblée Nationale, comme le prévoient les textes.
A en croire une source crédible proche du Ministre, « c’est la deuxième fois que le Ministre démissionne. Quelques mois auparavant il avait déjà remis sa démission au Président qui n’a pas accédé à sa demande. C’est ce qui explique qu’aussitôt déposée il l’a publiée sur sa page officielle ». Selon plusieurs autres sources les désaccords entre les deux amis sont nés du fait que le portefeuille de la Défense soit le seul délégué auprès du Président et que toutes les décisions liées à ce département ministériel se prennent au Palais. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, selon les mêmes sources : « Candide Azannaï a démissionné pour éviter d’être éclaboussé par un possible scandale dans l’acquisition de 400 véhicules pick-up au profit des forces de sécurité et de défense sans son accord préalable ».

Les magistrats dans la rue
La grève des magistrats qui débute ce jour s’ajoute au contexte social tendu que vivent les populations et constitue un autre sujet du désaccord entre les dux amis. Hier, l’Union Nationale des Magistrats du Bénin (Unamab), appuyée par les centrales syndicales a organisé une marche sur le Parlement pour exiger le retrait du projet, qui selon son président Michel Adjaka, « porte atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire ». Celui-ci dernier dénonce notamment une clause du texte qui permet à des représentants du gouvernement de siéger au sein du Conseil Supérieur de la Magistrature, une institution jugée très sensible qui ne doit souffrir d’aucune coloration.
Fortement décrié pour sa méthode jugée cavalière, le Chef de l’Etat, Patrice Talon avait essuyé déjà plusieurs contestations qui jusque-là étaient restées sous le boisseau. Cette démission vient sonner le glas de l’union ou de la solidarité apparente du gouvernement depuis sa mise place et consacre de fait la fragilisation ‘’Nouveau Départ’’.
Jules César AMAH
Commentaires