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Après la réaction des Magistrats : Jérémie Adomahou invite l’Unamab à faire parvenir ses amendements
Publié le vendredi 31 mars 2017  |  Matin libre
Michel
© aCotonou.com par DR
Michel Adjaka, Le président de l`Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab)




Face à la réaction de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) sur la question de la révision de constitution, le député Fdu Jérémie Adomahou, après la première réunion de la commission des lois, s’est adressé lors d’une discussion à bâtons rompus, aux magistrats afin qu’ils fassent parvenir aux députés leurs amendements pour un meilleur examen du projet du gouvernement au lieu de battre le macadam.

« ….Quand on parle de référendum, c’est qu’il faut aller consulter le peuple pour son « oui » ou pour son « non » sur le projet de révision de la constitution. Si cela doit être le cas, c’est qu’il faut soumettre au peuple le projet du gouvernement en l’état. Je pense qu’il faut faire confiance aux députés en leur permettant de faire des amendements encore que le gouvernement est favorable à ce sujet sans quoi on ne fera jamais de révision dans ce pays », a demandé l’honorable Jérémie Adomahou. Pour lui, l’Unamab pourrait se recroqueviller pour pondre un document dans lequel se trouveraient ses amendements à faire parvenir aux députés. Pour rassurer les uns et les autres, l’honorable Jérémie Adomahou estime que le débat sera riche et les députés vont étonner positivement l’opinion publique, le moment venu. Déjà que les parlementaires sont sur le terrain pour recueillir les amendements des populations sur la révision de la constitution. Pour le député FDU, c’est maintenant plus que jamais qu’il faut se battre pour la révision de la constitution. Après 27 ans d’expérimentation, la loi fondamentale a besoin d’être toilettée pour permettre au Bénin de décoller. A ce propos, tout le monde doit jouer sa partition à commencer par les grogneurs. La grogne ne fait pas progresser le débat autour de la révision de la constitution ».

Propos recueillis par Kola Paqui

Réaction de Michel Adjaka, Président de l’Unamab

Hier, sur sa page Facebook, Michel Adjaka a donné sa position quant à l’invite du député Jérémie Adomahoun sans le citer nommément.

« La consultation des populations, entreopportunité et légalité

Je remercie les députés pour leur démarche tendant à solliciter les observations de l' Unamabpour une réécriture du texte à eux soumis.

Personnellement, je relève que le projet en examen soulève plusieurs problèmes qui ne peuvent pas trouver solution en une session extraordinaire qui ne dure que quinze jours.

Mieux, la consultation des populations qu'ils ont initiée me paraît inopportune et illégale.

Inopportune, parce qu'ils n'ont pas eux-mêmes eu le temps nécessaire de s'approprier du contenu du projet soumis à leur étude. Il est donc peu probable qu'ils en discutent véritablement avec les populations afin que celles-ci y donnent leur consentement éclairé.

Illégale, parce qu'ils n'ont pas un mandat impératif. Nos députés n'ont donc pas besoin de l'avis de leurs mandants avant de se prononcer sur ce fameux dossier, puisqu'ils votent régulièrement des lois sans l'avis de ceux-ci.

Le droit de nos populations à être consultées sur la loi fondamentale de notre pays, un texte devant régir les générations futures, est inaliénable. Il ne peut être troqué contre une prétendue consultation, surtout que celle-ci soulève une équation de fiabilité et de sincérité de la volonté exprimée par les populations.

C'est pourquoi, je souhaite sincèrement que nos députés retournent au parlement pour y exercer leurs pouvoirs constitutionnels.
Les observations qu'ils sollicitent ne peuvent efficacement pas être intégrées au texte initial lors d'une session extraordinaire.

On ne rédige pas une loi fondamentale dans la précipitation; parce qu'au delà de la lettre du texte, il faut veiller sur sa cohérence, son harmonie et son esprit. Seul un retour à l'envoyeur serait l'option salutaire pour ramener le calme au bercail et favoriser une prise en charge convenable et consensuelle de la réforme envisagée.

Et lorsqu'on aura adopté un document nationalement consensuel, on le soumettra au parlement pour la prise en considération, conformément aux dispositions de l'article 154 de la constitution du 11 décembre 1990 avant de passer au référendum.

Chers députés, le peuple a faim, et on ne révise pas un texte d'une telle importance pour une nation le ventre affamé et sous pression.
Je vous remercie ».

Michel ADJAKA
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