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Le silence coupable des anciens présidents de la République
Publié le vendredi 31 mars 2017  |  24 heures au Bénin
Le
© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat Beninois, Yayi Boni.




Le projet de révision constitutionnelle introduit au parlement par le Chef de l’Etat Patrice Talon continue de diviser les populations. La tension est vive entre révisionnistes et antirévisionnistes. Les réactions se suivent en cascades, des pères de constitution de 1990, des syndicats, des partis politiques aux simples citoyens en passant par les universitaires. Mais ce qui est curieux, c’est le silence inquiétant des anciens présidents dans le débat sur la modification de la loi fondamentale du pays.
Nicéphore Dieudonné Soglo et Thomas Boni Yayi sont les deux anciens présidents encore en vie au Bénin. Comme tout citoyen, ils doivent être préoccupés par le débat qui se mène actuellement au sujet de la révision de la constitution. Mais en tant que personnalités ayant accédé à la magistrature suprême, leurs points de vue ne seront pas négligeables pour éclairer ceux qui doivent décider de la mouture du nouveau texte.
Nicéphore Soglo qui a était Premier ministre du gouvernement de la transition sous Mathieu Kérékou avant d’accéder à la présidence en 1991, n’a jamais affiché sa volonté de réviser la loi fondamentale. Il est vrai, il n’a fait qu’un seul mandat au Palais de la Marina, avant d’être battu par le général Kérékou, lors de la présidentielle de 1996.
Aujourd’hui, ses proches sont farouchement contre le projet de révision de la constitution, proposé par le président Patrice Talon. Il y a quelques jours, c’est Me Rosine Soglo, la doyenne d’âge du parlement qui a lancé les hostilités contre le projet du gouvernement de la Rupture, à l’arrivée à l’Assemblée du projet de loi portant modification de la loi fondamentale.
« Moi, je ne suis pas d’accord pour la question d’étudier notre constitution en urgence », a rétorqué la présidente du groupe parlementaire Renaissance du Bénin. Selon elle, il y a plus urgent à régler que la révision de la constitution.
« Qu’on nous laisse le temps (…) d’aller voir nos bases. Mais le pays n’est pas content ! Est-ce que le Président Patrice Talon écoute le pays ? », se demande l’ex Première dame. « Qu’il (Patrice Talon, ndlr) fasse comme un certain sultan qui sorte la nuit pour écouter le peuple. Il saura combien son peuple est insatisfait, son peuple meurt de faim et que son peuple n’a rien à faire de l’urgence d’une Constitution. Son peuple lui demande de manger, de ne plus avoir non seulement des problèmes de lèpre (…) », suggère Mme Soglo.
Avec ces déclarations, on peut supposer que le président Soglo doit être du même avis puisque la fondatrice du parti RB continue en disant : « J’ai 83 ans mais je reprends mon bâton de pèlerin avec Hercule (Nicéphore Soglo, ndlr) et on va dans le pays pour lui dire Non ! Non et Non ! Y a pas urgence pour réviser la Constitution ! Y a aucune urgence ».
Même son de cloche du côté du maire de Cotonou. Pour Léhady Soglo, « cette constitution, malgré ses imperfections, a été le garant de notre paix et de notre stabilité depuis 27 ans ». Le président de la Renaissance du Bénin dénonce que « le projet de loi constitutionnelle, actuellement source de polémiques, reformule 43 articles de la constitution, affecte presque toutes les institutions de la République (leur mode d’organisation, leurs attributions, leurs règles de fonctionnement), soustrait désormais le Chef de l’Etat de la justice, y compris à la fin de ses fonctions, quel que soit le délit ou le crime commis, confisque la signature du peuple en retirant au parlement un droit fondamental , celui de ratifier les accords internationaux ». Fort de ces remarques, le fils aîné du président Soglo se demande si dans ces conditions, le parlement peut prendre seul « la responsabilité de réécrire la constitution sans s’en référer au peuple souverain ? ».
Voilà qui peut résumer la position du Nicéphore Soglo qui s’est muré dans un silence depuis que le débat est rouvert sur la révision de la constitution.
Dans le camp de l’ex président Boni Yayi, beaucoup de citoyens déplorent aussi le silence de carpe de l’homme de Tchaourou qui a été soupçonné de réviser la constitution pour se maintenir au pouvoir, après deux mandats consécutifs.
Ses proches ont aussi des griefs contre la révision de la loi fondamentale initiée par le chef de l’Etat.
L’Alliance des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), qui a soutenu le président Yayi tout au long de son mandat (2006-2016), exige le retrait du projet de révision de la constitution initié par Patrice Talon. Dans un communiqué en date du 28 mars 2017, la Coordination nationale des FCBE demande la tenue préalable d’assises nationales sur l’avenir de la loi fondamentale et un référendum pour la révision de la constitution.
« Cette loi fondamentale ne peut donc faire l’objet de modification dans un élan solitaire et suicidaire pour notre peuple », dénonce ce parti d’opposition.
« Pour préserver l’équilibre, la stabilité politique, l’unité nationale, l’équilibre économique et social, ainsi que la paix sociale, l’Alliance Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) recommande au Gouvernement de retirer purement et simplement son projet de révision de la constitution et de réunir les assises nationales pour réfléchir sur l’avenir de notre Loi Fondamentale dans l’intérêt de notre Peuple, suivies d’un référendum, socle de la démocratie populaire », préconise la formation politique que coordonne Eugène Azatassou.
Selon les partisans de Boni Yayi, « le contexte actuel l’y exige parce que marqué par un environnement d’exclusion, de misère et de pauvreté profonde et généralisée ».
Au vu de tout ce qui précède, on peut deviner clairement la position des deux anciens chefs d’Etat par rapport à la révision de la loi fondamentale du pays. Mais les citoyens veulent les entendre de vive voix sur ce sujet très sensible qui va régir l’avenir de la Nation.

F. B. I.
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