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Un an du Nouveau départ : Des attentes malgré une volonté tenace
Publié le jeudi 6 avril 2017  |  Fraternité
Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon




De l’envie et un sacré caractère ! Patrice Talon en aura fait montre durant tout ce temps. Et de ces 365 jours passés au gouvernail du Bénin, bien de choses sont à retenir. Dans l’ensemble, la rupture et la transition promises tambour battant, n’auront guère manqué à l’appel. Bien au contraire.
En effet, une tendance s’est dessinée clairement dès le 12 avril 2016, date du premier conseil des ministres du premier gouvernement du Nouveau départ, à travers un certain nombre de décisions fortes. Laquelle tendance sera maintenue nonobstant les grincements de dents qu’elle avait tôt fait de susciter au sein des populations. Ainsi, plusieurs décrets concédant des avantages matériels aux différents corps professionnels et signés par le gouvernement précédent dans la foulée de la fin de mandat, entre le 11 février et le 5 avril 2016 ont été abrogés par le nouveau chef de l’État. Il s’agit notamment du décret relatif aux primes accordées aux directeurs de cabinet des ministères, secrétaires généraux et adjoints, des décrets d’application du statut spécial des personnels des forces de sécurité publique et assimilées, du décret portant règlement des habillements et des attributs du personnel des douanes, et du décret portant statuts particuliers des corps et personnels de l’administration des douanes et droits indirects. Le nouveau gouvernement venait ainsi d’ouvrir le bal d’une série de réformes visant à assainir l’administration publique en vue d’améliorer ses performances. Elles ont pour noms, suppression des perdiems et des frais de mission dans les administrations et les services d’État, revue de la structure organisationnelle des ministères... Dans la foulée, la prise du décret d’application de la loi portant nouveau découpage territorial et la désignation des nouveaux chefs-lieux de département ont été saluées par l’opinion.

L’insécurité galopante
Au même moment il fallait relever d’autres défis. Celui de l’insécurité galopante a dû focaliser les énergies. Les braquages et autres actes d’insécurité, devenus monnaie courante à Cotonou et dans d’autres grandes villes du Bénin au lendemain de la prise de pouvoir, ont obligé le gouvernement à se pencher résolument sur la question. Plusieurs réformes allant de la mise à disposition des forces de sécurité et de défense, à la dotation conséquente et à leur réorganisation pour un meilleur redéploiement ont été faites. Là encore, les résultats ne seront guère des moindres. Bref, tous les secteurs d’activités seront touchés par la vague de réformes. De la santé à l’éducation sans oublier le domaine législatif, tout ira au pas de charge. Toutes les mesures, hélas, ne seront pas perçues de la même manière dans l’opinion.

Mesures impopulaires…
S’il y a une décision qui a fait le plus de mécontents, c’est bien celle qui concerne la libération des domaines et espaces publics. Ici également, des mesures fortes seront prises dans le sens de l’assainissement des centres urbains pour en faire des villes sûres, inclusives, résilientes et durables. L’exécution de ces mesures a donc donné lieu, à beaucoup de lamentations et d’incompréhensions des populations. Idem pour la lutte sans concession déclenchée contre les faux médicaments. L’interdiction prise à l’encontre des associations et organisations estudiantines, elle aussi, a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Idem pour la mise en liquidation de plusieurs offices et sociétés d’Etat et la suppression des primes aux agents de l’administration publique et des services de l’Etat.
Aussi, dans le cadre de la réduction du train de vie de l’Etat, plusieurs structures étatiques, non prévues par la Constitution et créées par le pouvoir précédent, ont été dissoutes. Il s’agit notamment des hauts commissariats à la gouvernance concertée et à la solidarité, de même que le Bureau général de l’auditeur.

Quid des réformes politiques ?
Elles constituent le pilier de l’ensemble du programme gouvernemental de ce quinquennat. Pour preuve, une commission des réformes politiques a été mise en place très tôt pour se pencher sur la question. Bien des mois plus tard, un projet de révision de la Constitution sera introduit au parlement pour examen. Et la suite on la connait. Ce premier Anniversaire de l’ère Talon, intervient dans un contexte particulièrement critique pour ce qui concerne les réformes politiques et institutionnelles. Que fera justement le gouvernement face au rejet par l’Assemblée nationale de son projet de réforme constitutionnelle ? Va-t-il y renoncer ? Ou reculer simplement pour mieux sauter ? La question est sur toutes les lèvres.

Des attentes malgré tout…
Si au départ, le nouveau gouvernement a posé des actes qui ont rassuré, il y a à ce jour une constante. C’est cette récession économique sévère dont les conséquences sur le quotidien des populations font l’unanimité. Liée en partie à la dépréciation du Naïra, la monnaie du Nigeria, cette crise affecte la qualité des échanges entre le Bénin et son grand voisin. Un manque à gagner énorme pour les populations qui, dans ce désespoir conjoncturel, oublient que tout n’est pas si mauvais sous le nouveau Départ. Il y a toutefois, qu’il pourrait être fait contre Patrice Talon le grief de ne pas consentir à la normalisation des relations avec le grand voisin de l’est, toute l’énergie nécessaire. De plus, il est évident que la crise, en quelque chose, tient également aux difficultés nées de l’opération de libération des espaces publics. Plusieurs centaines d’exploitations commerciales formelles ou non, ont été détruites à l’occasion. De même, l’élargissement de l’assiette fiscale dans cet environnement, participe d’un mécontentement général face auquel, la nouvelle administration se devra de trouver des solutions.
Il faudra également trouver des solutions pour contenir les nombreuses crises sociales latentes, afin d’anticiper sur le pourrissement. Tels sont donc les défis auxquels Patrice Talon devra se frotter dans les tout prochains jours. Et là-dessus, nombre de perspectives sont fort heureusement, attendues du Programme d’actions du gouvernement en cours d’exécution afin que le chantre du Nouveau Départ soit porté en triomphe au soir du 6 avril 2021.

Naguib ALAGBE
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