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Des citoyens apprécient 1 an de gouvernance Talon
Publié le jeudi 6 avril 2017  |  Matin libre
Cérémonie
© aCotonou.com par Didier Kpassassi et Didier Assogba
Cérémonie d`ouverture du Caucus africain 2016 à Cotonou
Jeudi 04 Aout 2016. Palais des Congrès de Cotonou. Réunions des directeurs des deux institutions de Breton Woods, des ministres des finances, de l`économie du développement et des gouverneurs des banques centrales des 54 pays d`Afrique. Photo: Le président Patrice Talon




Nourou-Dine SAKA SALEY,
Juriste-financier
« Je n'attendais aucune réalisation d'ampleur… »

En principe, il revient aux acteurs, c'est à dire à l'Exécutif, de faire le bilan des actions sur lesquelles les citoyens et observateurs pourraient opiner selon qu'ils s'y retrouvent ou non. Mais puisqu'il ne s'agit pas d'une année d'immobilisme, on peut déjà se risquer à scinder un éventuel bilan en fonction des catégories sociales. Selon que l'on est dans la réflexion et l'intellectualisme, on peut se satisfaire des mesures de réduction de la dépense publique, de la prudence relative à l'audit des contrats et engagements de l'État. Il aurait été irresponsable pour une gouvernance entrante de ne point s'appesantir sur l'existant et ses éventuelles coquilles avant d'y jeter des fonds publics. La redistribution de la carte diplomatique, gage d'une efficacité des actions à l'endroit de nos partenaires économiques, est aussi à l'actif du gouvernement. Selon que l'on est dans le registre de l'impact social et populaire des actions, l'on peut être déçu en raison d'une absence d'effets directs dans le quotidien des populations. Ce constat peut même être renforcé par les sentiments liés d'une part à la reprise et au développement des activités qui étaient propriétés de l'actuel Président de la République, et d'autre part aux opérations de libération des espaces publics qui ont, nonobstant l'impératif d'amélioration de notre cadre de vie, une incidence immédiate sur les possibilités de ressources de nos populations majoritairement inscrites au secteur informel. Secteur informel certes, mais il s'agit néanmoins d'activités économiques salvatrices pour leur quotidien. Les populations auraient espéré autre chose que la hausse du prix du carburant par exemple, alors que des signes d'amélioration de leur pouvoir d'achat ne sont pas perceptibles. Selon que l'on se place d'un côté ou de l'autre, l'urgence et l'utilité des mesures n'est pas la même. Par exemple il est évident que le prix de l'électricité ne peut que croître avec la résolution du délestage, en raison des gros investissements nécessaires. En ce qui me concerne, les réformes structurelles demeurent un préalable nécessaire et il convient de les saluer. Je n'attendais aucune réalisation d'ampleur ou aucun impact social des mesures et mobilisations de ressources avant (pour être optimiste) l'année 2018, et le calendrier de réalisation du PAG ne dément pas cette prudence, dans cette atmosphère minée par les secousses économiques de notre voisin de l'Est.

Atèmènou Sévérin, professeur d’Anglais, Traducteur, Interprète de conférences

« …beaucoup d'annonces de bonnes intentions. Seulement,… »

Au plan politique, Talon n’avait pas engagé d’actions politiques au départ. L’action politique qu’il a osé engager, c‘est celle-là qui a fait du bruit sur le terrain, c’est l’initiative portant révision de la Constitution. Mais là, l’approche n’a pas été bonne et je vois même Talon en train de s’écarter des lignes qu’il a promises au peuple au sujet de la révision de la Constitution du Bénin (…). Sur le plan économique et social, ce ne sont que des annonces, on a eu des annonces de tel ou tel autre projet par le ministre Koupaki tous les mercredis, mais nous venons de faire un an et on ne voit rien venir. Mais à l’opposé de ces annonces il y a une réalité que les Béninois connaissent tous, c’est ce qu’on a appelé opération de libération des espaces publics. Si on fait le point de combien de milliards le Bénin a perdu et qu’il continue de perdre, de petits commerçants, de petits artisans et même de gros commerçants qui ont investi et dont les activités sont aux arrêts, tout cela mis ensemble devrait faire beaucoup de milliards. Et là je ne suis pas d’accord, non pas que l’opération en elle est mauvaise, mais alors, c’est l’approche, parce qu’il leur a manqué de la pédagogie, sinon comment lancer une opération de telle envergure simultanément sur toute l’étendue du territoire ? Ce n’est pas normal. Cette opération-là, on peut choisir un seul quartier de Cotonou, en servir comme tremplin, et suivi en même temps d’une opération d’aménagement comme ils le disent et que après un an que ce quartier soit doigté pour dire voilà ce à quoi l’opération prépare notre nation. Voilà ce à quoi nos villes ressembleront si on arrive à tout faire. Et donc à partir de ce quartier-là, toutes les chaines vont en faire écho et lorsqu’on aurait fait cela dans ce quartier, on l’aurait élargi à tous les autres quartiers. Et même si Talon réussit à couvrir Cotonou dans les 5 ans, un autre qui viendrait après lui ne peut pas ne pas l’étendre à d’autres villes. Mais ils se sont comportés comme des gens qui sont venus détruire le pays, qui donne l’impression d’un pays sorti d’une guerre. Et si on ne sait pas faire, ces bétons resteront là jusqu’à la fin du mandat, parce qu’on avait d’autres besoins de financement sur lesquels il fallait concentrer les efforts d’abord, maintenant qu’on a ouvert ce que j’appelle chantier de destruction, les fonds vont venir d’où ? On n’a pas besoin d’être agrégé pour comprendre certaines choses, mais on a besoin d’être rationnel. Dans le secteur de l’éducation, Il y a eu beaucoup d'annonces de bonnes intentions. Seulement nous n'avons connu jusqu'ici que des décisions mal mûries et donc sans beaucoup d'efficacité. Et les conséquences se font voir déjà à travers les grèves qui sont observées actuellement.

Sosthène Amouzoun

« Qu’on prenne vite le taureau par les cornes… »

Vraiment je suis désolé. C’est un bilan accablant. Un bilan du désespoir qui ne donne pas du tout d’espoir à la jeunesse béninoise. Je suis vraiment déçu. Quand on dit la Rupture c’est de rompre avec certain caractère, un système et entamer un avenir meilleur. Mais cette Rupture est venue donner du désespoir au peuple béninois, à la jeunesse surtout et mettre l’avenir de la jeunesse à genou (...) Qu’on prenne vite le taureau par les cornes (…). Le béninois veut du social (…). Vraiment le déguerpissement des bonnes dames (…). On a déguerpi des gens qui ont fait des prêts dans les banques (...). Mais en même temps les sociétés de cet homme d’affaires devenu président sont sauvées. La Sodeco, l’Aic, la Sdi et tout récemment le Pvi, Bénin control (…). Il dit c’est moi d’abord. Toi d’abord… Et le peuple ? Dans le même temps, ce gouvernement viole les lois de la République c'est-à-dire notre Constitution. Depuis, est-ce qu’un président est venu suspendre les instances et mouvements faitières du campus ? (…) Behanzin n’acceptera pas, Kaba n’acceptera pas, Bio Guerra n’acceptera pas (…) Je donne un conseil de sage au président de la République. Ici c’est le Benin (…) Qu’il (…) pense aux maux. Le béninois a faim, ceux qu’on a cassé et qui doivent de l’argent à la banque. Maintenant, qu’il ouvre le chemin de la prospérité (…) pour les Béninois. Le scandale entre lui et Yayi c’est fini ; Dieu l’a rétabli président, les scandales sont finis et il a dit lors de la campagne électorale, je suis venu pour régler le Benin et le faire prospérer maintenant et tout de suite (…) Maintenant, lui-même vient sur les plateaux pour dire que les Béninois ont faim attendez donner moi deux ans. Aujourd’hui, c’est un regret total le Agbonnon…

Donatien Houadjèto

« … il faut être un grand magicien pour encore rêver »


(…) S’il faut évaluer les un an de la gestion du président, je dirai qu’il n’a pas la moyenne (...). Tout d’abord le président Talon même nous demandait encore un moratoire de 2ans ; c’est la preuve que ça ne va pas. Comment un président viendra demander à son peuple deux ans de moratoire ? C’est une fuite de responsabilité (…) Donc sincèrement les un an c’est un dégoût. Le Benin vient de perdre encore un an en l’air. Donc s’il faut faire le bilan personnel, je dirai que les entreprises du chef de l’Etat dans les un an c’est au point ; mais malheureusement le bas peuple qui l’a élu regrette (…) Je dis qu’il faut être un grand magicien pour encore rêver puisque la démission du philosophe (son ministre Candide Azannai Ndlr) qui est à coté de lui prouve qu’il n’y a rien qui se positionne encore. Il n’y a rien qui va garantir au peuple béninois qu’il y aura quelque chose de nouveau (…). Je suggère (…) qu’on revoie la manière dont on est en train de gérer les Béninois aujourd’hui, ce n’est pas du tout bon. On n’a pas l’information, on nous cache tout (…), on apprend les informations dans les rues. On ne peut pas gérer un pays comme son entreprise, non ! (…)

Paulin Alloma

« Aujourd’hui, les cinq besoins fondamentaux de l’homme n’existent plus »


(…) S’il est devenu président aujourd’hui c’est pour que les Béninois ne souffrent plus, c’est pour que le bas peuple aille mieux dans le pays, c’est pour que le bas peuple ait le manger, c’est pour que le bas peuple se soigne, subvienne aux cinq besoins fondamentaux. Mais aujourd’hui, ses cinq besoins fondamentaux de l’homme n’existent plus... Patrice Talon dit qu’il est né compétiteur (…). Si je me mets a la place de ses conseillers je me dirai vraiment, Patrice Talon n’a pas de conseiller. Ceux-là sont en train de chercher à manger autour de lui. Il ne l’aime pas. S’ils l’aimaient, il y a des décisions que Talon a prises et il ne devrait pas prendre (…).

On dit « un vieux sage assis voit mieux qu’un jeune debout ». Patrice Talon n’est pas un jeune, mais c’est un sage. Il doit voir les conseillers sages (…) Nous sommes dans quels pays où le président veut prendre une décision nationale sans consulter la base alors que c’est ceux-la qui l’ont amené ?

Blaise Dansou

« Il lui faut une réconciliation de tout le monde »

Les résultats sont catastrophiques sur tous les plans. Au plan économique notre attente n’est pas comblée parce qu’on dit gouverner c’est prévoir. C’est vrai qu’en 1an il ne peut pas faire grand-chose, mais il nous a promis pendant les campagnes électorales que lorsqu’il sera là, le peuple aura son soupire et que nous allons manger 4 fois par jour. On n’a pas oublié c’est encore dans des mémoires (...). Quand il était à Parakou, il avait dit qu’il y avait de la nourriture sur le feu et à partir de février 2017, la nourriture sera déjà cuite et nous allons manger de patienter. En février 2017, on nous dit d’attendre encore 2ans, mais ce n’est pas normal ; ça ne va pas, il veut que les gens meurent d’abord avant de leur donner à manger ? (…) ça ne va pas, voyez vous-même les casses qu’il a donné l’ordre d’opérer. Cela a créé beaucoup de dommages sur l’économie. Il doit prévoir en cassant les choses, les petits capitaux pour des petits commerçants et commerçantes (…). Au port, rien ne va non plus. Les conducteurs de taxi moto zemidjans crient sur ce plan aussi (…). Il lui faut une réconciliation de tout le monde parce qu’il y a la colère partout, et en réunissant que cela soit la société civile, les anciens présidents, les hommes politiques tout le monde pour que tous ensemble nous construisons le Bénin.

Belmos AIKIN

« Il lui faut des grands travaux »

Je suis moyennement satisfait, parce que en 1 an on ne peut pas faire grande évaluation, mais à voir les indicateurs, souvent le président qui arrive, prend fonction à partir du mois d’avril. Pendant le premier trimestre déjà, il a un budget qui, est en cours d’exécution. Donc il est venu d’abord gérer son premier budget qui était le budget voté par le régime antérieur dans lequel il y a beaucoup de décisions hasardeuses qui ont été prises et qui, déjà, essoufflaient le budget au point où à son arrivée, il était obligé de demander juste après avoir élagué un certain nombre de décisions prises par le pouvoir défunt. Il est obligé de convoquer un collectif budgétaire d’où il a renvoyé le budget du régime défunt à l’ Assemblée avant qu’il ne commence par travailler donc en réalité pour la première année, il a juste géré contraintes plus que d’aisance donc cela à fait que ça ne peut pas vite impacter tout le résultat. Mais il y a eu beaucoup d’actes posés au profit de la Nation. D’abord au niveau de la décentralisation les chefs-lieux ont été fixés. C’était un problème pour tous les régimes passés mais lui, il a pu régler et aujourd’hui le Benin compte 12 départements (…).
Il lui faut des grands travaux, des anciens projets du régime défunt soient revus si possible améliorés et de transformer véritablement les choses, car c’est par là qu’il devait commencer. Un régime qui commence par le social vise toujours un second mandat. Le régime dans lequel il s’est inscrit m’a beaucoup faire plaisir. J’ai suivi le président avec les syndicats et il a dit que les salaires sont insuffisants qu’il le reconnait, mais c’est parce que nous faisons semblant de travailler alors j’appelle les uns et les autres au travail (…).

Hyppolite Dassi, président du Mouvement des refondateurs, des bâtisseurs ( Morba) pour un Bénin nouveau

« Sa gestion est antisocialiste »

(…) Je ne dirai pas que tout est noir mais en majorité, il faut reconnaître que sa gestion est antisocialiste. Le gouvernement défunt ne faisait que du social et le peuple était déjà dans ce bain et tout à coup, on lui arrache tout. C’est suicidaire. Pendant ces 12 mois, le régime Talon et ses griots a projeté dans l’opinion cette image de se satisfaire d’abord. Il y a eu des nominations fantaisistes et par clientélisme, il y a eu tellement de choses. C’est décevant. On en était là quand on a appris qu’il a demandé en plus un an avant que le peuple ne bénéficie des retombées de sa gestion du pouvoir. Si on devait s’en tenir à ce qui était dit avant sa prise de pouvoir, il est clair qu’il y a eu trahison et le peuple est vraiment déçu. Il y a eu beaucoup de décisions prises sur lesquelles ils sont revenus. Cela veut dire qu’ils n’ont pas fait les choses dans les règles de l’art. Ils n’ont pas réfléchi avant de prendre ces décisions. Ils ont créé des taxes dans un environnement où ils ont supprimé le social. C’est comme si on demandait au peuple de presser un habit sec pour y sortir de l’eau, c’est quasiment impossible. De jour en jour, nous constatons qu’au lieu que cela se corrige, cela s’empire. Il n’y a pas eu jusque-là de décisions qui puissent alléger les peines des populations. Des taxes créées pour les motos, le partenariat public-privé émaillé d’inconstitutionnalités, C’est ça son bilan. Tout ce qui est annoncé pour Porto-Novo était des projets de Yayi qu’il avait suspendus et qu’il veut relancer. C’est un jeu, c’est de la perte de temps. Rien de nouveau n’est encore fait par ce gouvernement. Seule la promesse d’un nouveau pont serait chose nouvelle si elle venait à être réalisée.

Kuessi Yèhouénou, Assistant des Services judicaires/Tribunal 1ère instance (Abomey-Calavi)

« Le gouvernement Talon essaie de faire ce qu’il peut »

Nous, en tant que citoyen, on ne peut pas faire un bilan exhaustif, c’est peut-être à la fin du mandat. Le gouvernement Talon essaie de faire ce qu’il peut, mais sur le plan social, avec la privation des libertés acquises depuis la conférence des forces vives de la nation, il y a vraiment un problème. Si vous voyez, la Cour constitutionnelle a condamné la décision relative aux étudiants alors que ce sont les premières décisions du gouvernement Talon. Là, il y a vraiment problème. Au plan politique, ceux qui sont au pouvoir ont la mainmise sur les opposants et ce sont les travailleurs qui arrivent à les canaliser depuis des années. Vous allez constater que ce sont les travailleurs qui arrivent à mettre les dirigeants sur les rails, parce que le pourvoir corrompt. Surtout en Afrique les syndicalistes ont un rôle prépondérant à jouer pour la sauvegarde de la démocratie. Si on arrivait à les supprimer, c’est la dérive.

Au plan économique, il faut encourager la production locale afin de disposer suffisamment de produits propres à la consommation locale et exporter l’excédent. Il faut également élever les taxes douanières sur les importations, en vue d’inciter les populations à consommer les produits locaux.
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