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Association de malfaiteurs et vol à main armée (9e dossier): 15 ans de travaux forcés retenus contre trois accusés
Publié le vendredi 7 avril 2017  |  La Nation
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© Autre presse par DR
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Les nommés Clément Loukoya Avahoundjè, Victor Onyekwelu Udenze et Akim Abibou sont tous poursuivis devant la cour d’assises de la cour d’appel de Cotonou pour association de malfaiteurs, vols à main armée. Le premier est également accusé de blessures involontaires et excès de vitesse. Après avoir examiné la cause, dans le cadre du neuvième dossier inscrit au rôle, ce mercredi 5 avril, la cour les a condamnés à quinze ans de travaux forcés.

Reconnus coupables d’associations de malfaiteurs et de vol à main armée à la suite de l’examen du dossier, Clément Loukoya Avahoundjè, Victor Onyekwelu Udenze et Akim Abibou ont été condamnés à quinze ans de travaux forcés alors que le représentant du ministère public avait requis la perpétuité. Les faits remontent au lundi 29 mars 2010.

Premier à déposer à la barre, l’accusé Clément Loukoya Avahoundjè a reconnu avoir conduit le véhicule qui a servi à faire l’opération. Il a varié selon la présidente de la cour. Car les réponses aux questions à lui posées ne concordent pas avec ses déclarations à l’enquête préliminaire et devant le juge d’instruction. Ses acolytes qu’il ne connaissait pas, raconte-t-il, étaient munis de pistolets pour menacer les passagères. Il a déclaré être préoccupé par la conduite, raison pour laquelle, il n’a pas pu suivre.
Ses deux autres compères, Victor Onyekwelu Udenze et Akim Abibou n’ont pas nié avoir menacé les victimes, dames Martine Sènou et Souéton Agbékponou.
Souéton Agbékponou a expliqué que c’est après leur arrestation qu’elle a su que le chauffeur et eux se connaissaient. « Ils m’ont menacé l’un avec couteau et l’autre a pointé un pistolet sur moi », déclare-t-elle, les larmes aux yeux. J’ai dû les supplier pour qu’ils nous libèrent finalement nous intimant l’ordre de nous coucher par terre.
Martine Sènou, quant à elle, a affirmé qu’elle se rendait à Agoué ce jour-là. Elle a emprunté le véhicule du vieux, le nommé Clément Loukoya Avahoundjè. « Akim et Victor nous menaçaient et demandaient de remettre tout l’argent qu’on détenait », explique-t-elle.
La lecture des pièces classiques a permis de se rendre compte que les accusés n’étaient pas trop dangereux.
Ainsi, l’enquête de moralité relative à Victor Udenze renseigne qu’il est de bonne moralité, qu’il ne fréquente pas les délinquants et qu’il se débrouille et se respecte.
Concernant Akim Abibou, il serait de bonne moralité. Quant à Clément Loukoya Avahoundjè, son fils interrogé n’a rien dit de compromettant sur lui.
Dans le réquisitoire qu’il a présenté, Joseph Kploca rappelle que les accusés comparaissent pour les chefs d’accusation, association de malfaiteurs, vol à mains armées. Après avoir rappelé les faits, il a expliqué que sous la menace d’armes à feu, les accusés ont formé un groupe pour porter atteinte aux biens. Le mode opératoire, relève-t-il, est simple et vite trouvé. Le véhicule confié au vieux pour le transport de passagers mais qui a servi finalement à des fins criminelles. Le pistolet et les couteaux qui ont permis de menacer leurs victimes.

Plaidoiries

L’enquête de moralité leur est favorable et les bulletins de leurs casiers judiciaires sont vierges. Il vous revient cependant de vous pencher sur les faits graves qui leur sont reprochés: association de malfaiteurs et vol qualifié et contre Loukoya excès de vitesse et blessures involontaires. « Je requiers les travaux forcés à perpétuité pour la condamnation », indique-t-il.
Me Damien Falana constitué pour défendre Akim Abibou explique qu’il est constant qu’il y a association de malfaiteurs et vol. « Mais vous n’avez pas en face de vous des professionnels. Ceux-là ont fauté et reconnu leurs actes », reconnaît-il. Cette reconnaissance, avise-t-il, a facilité la procédure. Ils ont fermé sept ans de détention, enchaîne-t-il. Sur cette base, il déclare plaider la clémence, car le sang n’a pas coulé. « C’est au bord de la route que ça se passe, le vieux a payé et se déplace avec des béquilles ; il faut donner une chance aux autres qui sont encore jeunes ; ils peuvent être récupérés par la société. », supplie-t-il.
A sa suite, Me Patrick Zannou pour le compte de l’accusé Victor Onyekwelu Udenze s’interroge. Faut-il défoncer une porte ouverte ? Non, répond-il. Ce n’est pas parce que l’enfant a fauté qu’il faut sévir, explique-t-il. « La nécessité est mère de tous les vices. Ce n’est pas des professionnels, car ils ont eu une panne d’essence. Nous plaidons la clémence de la cour, afin de leur permettre de se réintégrer ; leur faire une douce application de la justice et vous aurez rendu justice », conclut Me Patrick Zannou.
Me Igor Sacramento, conseil d’Akim Abibou, déclare que devant l’évidence on se tait. « Les faits déférés devant vous sont constitués. Je plaide la clémence. La sanction a commencé. Je ne fais aucune démonstration juridique ; en requérant cette peine, l’avocat général a oublié que ce ne sont pas des professionnels, mais plutôt des amateurs », relève-t-il. Pour lui, ils ne veulent pas faire de mal, sinon ils auraient pu mettre fin à leurs vies. « Nous ne justifions pas l’acte, s’ils avaient voulu violer les dames, ils l’auraient fait. Tenez compte de la sanction sociale, il faut leur tendre la perche », suggère-t-il.
Me Patrick Tchiakpè, pour le compte de Clément Loukoya Avahoundjè, affirme que parfois il est plus difficile de défendre certains dossiers. «Ce ne sont pas des professionnels. Il faut tendre la perche au vieux pour sauver les autres plus jeunes. », soutient-il, lui aussi. « Je vous prie d’apprécier en ne suivant pas le ministère public, car la vérité du dossier s’est révélée à la barre. Il faut leur permettre de retourner à la maison, de revenir dans la société », plaide-t-il. Celui qui reconnaît sa faute peut être pardonné, insiste Me Patrick Tchiakpè.
Dans sa délibération, la cour a retenu que les accusés sont coupables d’association de malfaiteurs et de vol à main armée. Elle les a condamnés à quinze ans de travaux forcés.
Statuant sur les intérêts civils sans le concours des jurés, elle a retenu que les accusés doivent payer solidairement aux victimes selon les prétentions présentées, 500 000 F Cfa pour Souéton Agbékponou, autant pour Bernard Zohoun et 18 000 F Cfa pour Martine Sènou.

Les faits

Dans la matinée du lundi 29 mars 2010, les nommés Clément Loukoya Avahoundjè, Victor Onyekwelu Udenze, Akim Abibou et un certain Christo qui s’étaient entendus pour dépouiller de leurs biens d’éventuels passagers, prirent place dans le véhicule taxi Peugeot 505 immatriculé AD 7659 RB. Ledit véhicule était conduit par Clément Loukoya Avahoundjè à destination de Hillacondji. Il a embarqué pour Agoué, Agbékponou Souéton à l’Etoile-Rouge et Martine Sènou au niveau du Ceg Godomey. Arrivé à hauteur du village Catchivé à Comè, le chauffeur a simulé une panne d’essence et en a profité pour changer d’itinéraire. Soudain, Victor Onyekwelu Udenze a brandi son pistolet sur les deux passagères tandis que les nommés Akim Abibou et Christo les ont tenues en respect au moyen de leurs couteaux, en les dépouillant de tous leurs biens avant de les éjecter de la voiture qui a rebroussé chemin. Mais le véhicule a été intercepté par la patrouille des forces de l’ordre qui a dû ouvrir le feu pour contraindre le chauffeur à s’arrêter. Clément Loukoya Avahoundjè a été atteint à la jambe. Malgré ses blessures, il a continué sa course avant de perdre connaissance au volant de la voiture. Finalement, il a été immobilisé par le tas de sable dans la maison Dessouassi dont il a démoli une partie de la clôture et percuté Bernard Zohoun, l’un de ses habitants.
Interpellés, Clément Loukoya Avahoundjè, Victor Onyekwelu Udenze, Akim Abibou ont reconnu les faits à toutes les étapes de la procédure.

Composition de la cour :

Présidente : Eliane Noutaïs Ghézo
Assesseurs : Adjima Djimila Kalifa- Ghislaine Zodéhougan Batcho.
Greffier : Alain Kakpo
Ministère public : Joseph Kploca
Jurés : Clarisse A. Houngbédji, Firmin Gankpa, Maurice AkondéGbénou, Dominique Lanmadoucelo
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