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Léonce HOUNGBADJI sur la radio allemande Deutsche Welle
Publié le jeudi 13 avril 2017  |  Autre presse
Léonce
© aCotonou.com par Didier Assogba et Didier Kpassassi
Léonce Houngbadji, Président du Parti pour la Libération du Peuple (PLP)lors de la Conférence de presse, à Azalaï Hotel de Cotonou.
Cotonou le 28 mars 2017. Le PLP à travers Léonce Houngbadji félicite la bravoure du désormais ex-Ministre délégué à la Défense, Candide Armand-Marie Azannaï pour avoir jeté l’éponge, et son Bureau Politique National ont peint en noir le système de la ‘’Rupture’’ qu’ils invitent à la démission collective.




Ce mercredi 12 avril 2017, de 14h15 à 15h13, sur la Deutsche Welle, rédaction francophone de la radio allemande DW, Léonce HOUNGBADJI, Président du Parti pour la Libération du Peuple (PLP), a animé une émission (sous l’arbre à palabre) avec Wilfrid Léandre HOUNGBEDJI, Directeur de la communication gouvernementale et Gilles YABI, analyse politique au Sénégal. Au menu : An 1 du Président Patrice Talon et rejet des réformes constitutionnelles au Bénin.
Tout au long du débat, Wilfrid Léandre HOUNGBEDJI a affirmé que «tout va bien au Bénin : les Béninois mangent à leur faim, le délestage est fini, l’insécurité conjuguée au passé, l’avenir est radieux pour le Bénin…».
Le Président du Parti pour la Libération du Peuple (PLP) n’est pas allé du dos de la cuillère pour présenter le vrai visage du Bénin à l’ère du «Nouveau Départ», de la «Rupture» et du «Bénin Révélé». Pour Léonce HOUNGBADJI, ce fut «un an de reconstruction de l’empire financier et industriel de Monsieur Patrice Talon et de calvaire pour les Béninois».

Extrait des déclarations du Président du PLP sur Deutsche Welle


«…La chronique du mandat de Monsieur Patrice Talon est noyée sous la mal gouvernance, la corruption, l’impunité, les marchés gré à gré illégaux, le népotisme, la dictature, l’écrasement des faibles, le chantage politique, les conflits d’intérêts et l’isolement du Bénin sur la scène régionale, continentale et internationale.
La présidence de Monsieur Patrice Talon est le symbole de l’échec des politiques néolibérales (la disparition progressive du secteur public au profit du privé) qui sont politiquement dangereuses, économiquement inefficaces et socialement désastreuses. Ces politiques ont créé l’accroissement des inégalités sociales et la précarité; un frein au développement économique et la transformation de l'homme en marchandise. Du coup, l’argent public a été dilapidé durant les 12 derniers mois et l’Etat-providence démantelé, occasionnant une crise économique sans précédent et une grande fracture sociale, dans le seul but de protéger les intérêts des puissances d’argent.
Aucune des promesses faites au peuple béninois avant, pendant et après la campagne présidentielle de mars 2016 n’a été tenue à ce jour, créant du coup un dangereux fossé entre le Chef de l’Etat et ses compatriotes. Monsieur Patrice Talon n’est pas un homme de parole.
Le volet social est ignoré. Les travailleurs ne savent plus à quel saint se vouer pour préserver leurs acquis, le président de la République est déterminé à réduire le nombre de fonctionnaires dans l’administration publique.
Au niveau du chômage, le bilan est très négatif avec la suppression des emplois qui a engendré une hausse sensible du nombre de demandeurs d’emploi. La courbe du chômage monte d’un cran.
L’économie est sans doute le plus grand fiasco du gouvernement. Un secteur privé en pleine déconfiture, le renforcement du monopole dans la filière coton et dans d’autres secteurs au profit du chef de l’Etat et de son entourage.
Tous les investisseurs sérieux ont fui la destination Bénin, en raison des conflits d’intérêts au sommet de l’Etat, la pression fiscale et la traque contre les opérateurs économiques.
Depuis un an, tous les actes posés qui ont une incidence financière sont liés au coton, la filière du Chef de l’Etat. Plusieurs dizaines de milliards de F Cfa sont décaissés au trésor public au profit de ses sociétés. C’est un secret de polichinelle.
Le retour du PVI (Programme de vérification des importations) au Port de Cotonou est le dernier défi personnel relevé par le chef de l’Etat dans le cadre de la reconstruction de son empire industriel et financier.

Réforme constitutionnelle

Personne n’est contre la révision de la Constitution. Ce que nous disons est ceci : il n’est pas question de toucher à une seule virgule de notre constitution en catimini, sans un large consensus et surtout en dehors du peuple souverain. Les agissements du chef de l’Etat, de son gouvernement et de la grande majorité des députés ont créé une crise de confiance, notamment avec les dénonciations d’achat de députés au Parlement.
Les Béninois ont faim, ils sont écrasés par le pouvoir, les petits commerces ont été détruits, de milliers d’emplois supprimés, toutes les mesures sociales annulées, la gratuité de la scolarité annulée, les enfants sont à la maison, le pouvoir d’achat des béninois s’est détérioré, il y a l’inflation dans nos marchés… le temps est dur pour nos concitoyens, qui meurent de faim dans nos villes et campagnes.
La dépression économique et sociale est inquiétante. Les Béninois demandent alors à leur président de penser d’abord à leur quotidien, l’urgence n’est pas la réécriture de la constitution. Ce qui est juste. Il faut s’occuper de la misère qui frappe les populations et créer après les conditions requises pour réaliser le consensus, afin que nous puissions discuter des réformes, toutes les réformes. Mais nous avons un pouvoir totalement sourd au dialogue, qui a voulu utiliser la force contre le peuple. Nous nous sommes mobilisés pour le neutraliser au Parlement.
Malgré l’achat massif de certains députés, dévoilé par des députés eux-mêmes (Rosine V. Soglo et Basile L. Ahossi), nous avons réussi à faire échouer le projet de révision qui, en réalité, ne protège que les intérêts du chef de l’Etat et de son entourage : la justice dépouillée de ses prérogatives. Même chose pour le parlement et la cour constitutionnelle. Des institutions de la république supprimées dans les quatre murs de la présidence. C’est un projet taillé sur mesure de Monsieur Patrice Talon.
Suite au rejet du projet, le chef de l’Etat se fâche et menace tout ce qui bouge devant lui. Il a été atteint. Le peuple se trouve dans son collimateur. Il veut le punir. Il veut utiliser la «rage» et la «ruse», pour reprendre l’expression de son ministre de la justice, pour se venger. Il méprise et provoque ses concitoyens. Il voit le mal partout. Il attaque la presse étrangère et tire dans toutes les directions. C’est du chantage politique.

Mandat unique

Le mandat unique s’applique à Monsieur Patrice Talon et non aux Béninois. C’est lui-même qui a décidé d’«agir, surgir et disparaître» après 5 ans. C’est son thème de campagne. Il a été élu sur cette base. Il a signé des accords politiques dans ce sens. Du coup, il est obligé de respecter sa promesse. A aucun moment, il n’a dit que le respect de cette promesse est conditionné à la révision de la constitution. Notre constitution en l’état lui permet de faire un mandat unique. Il suffit tout simplement qu’il ne se représente pas en 2021. C’est tout. Il y a longtemps que nous avons compris au niveau du Parti pour la Libération du Peuple (PLP) que nous avons en face de nous un homme rusé, qui avait utilisé le mandat unique pour mystifier ses partisans et surtout ceux qui ne le connaissaient pas bien.
Le mandat unique est un poison pour notre démocratie. Car, celui qui vient pour faire juste un seul mandat peut être tenté de faire du pays, son entreprise et d’y installer la dictature. Et c’est ce qui se passe aujourd’hui. Le Bénin est devenu un locataire chez Monsieur Patrice Talon, qui fait voter des lois scélérates et liberticides en procédure d’urgence, avec la complicité de certains députés, pour protéger ses intérêts et écraser les voix critiques.
Dans ses réformes sur le renseignement et le secret de la défense nationale, l’agent de renseignement peut tuer les opposants sans être inquiété. Pour un oui ou un non, les opposants peuvent être empoisonnés ou emprisonnés. C’est tout ça que nous dénonçons.
Les Béninois restent mobilisés pour protéger les acquis démocratiques et empêcher la privatisation de leur pays, mettre fin à l’impunité, à la corruption, à la mal gouvernance, au népotisme, aux conflits d’intérêts, aux marchés gré à gré illégaux sur la base d’une loi PPP (Partenariat-Public-Privé devenu Partenariat Privé-Privé) déclarée contraire à la constitution par la cour constitutionnelle, au chantage politique, à l’intimidation, aux redressements fiscaux et à la pression fiscale, le retour du PVI qui a créé tant de problème à l’économie nationale…
La classe politique béninoise, dans sa grande majorité, soutient les dérives et la mal gouvernance du régime. Elle est donc disqualifiée pour défendre le peuple. La plaie fondamentale de la République, c’est notre classe politique. Les maux sont là. La solution est en nous. Les remèdes et les recettes utilisés jusque-là ont montré leurs limites. Il nous faut désormais de nouveaux visages, de nouvelles idées et de nouvelles actions pour remettre le Bénin en mouvement, redonner confiance aux Béninois, faire en sorte que la politique devienne une mission, un engagement citoyen et non un fonds de commerce. C’est notre combat pour le Bénin.
Contrairement aux allégations mensongères de mon frère et ami Wilfrid Léandre HOUNGBEDJI, le Bénin ne pourra pas produire 400.000 tonnes de coton pour le compte de la campagne cotonnière 2016-2017. C’est le monopole privé de Monsieur Patrice Talon qui avait tué la filière et à l’allure où vont désormais les choses, il sera impossible d’avoir les 400.000 tonnes. Posez la question aux producteurs et aux transporteurs et ils vous diront la vérité.
Le Directeur de la communication gouvernementale fait aussi économie de vérité lorsqu’il dit que le délestage est fini au Bénin. A l’heure où je vous parle, je suis dans le noir, je n’ai pas l’énergie électrique dans ma maison. Vous savez, au Bénin, nous avons un pouvoir qui est passé maître dans l’intoxication, le mensonge, l’intimidation, la désinformation et la manipulation de l’opinion.
Mon souhait le plus ardent est que le Bénin avance. J’aime mon pays. J’aime le Bénin, qui m’a tout donné. Tout ce que je demande au Gouvernement, c’est de se mettre au travail, d’écouter le peuple pour améliorer sa gouvernance, les conditions de vie et de travail de nos compatriotes, préserver la paix et l’unité nationale.
En 1 an, le Gouvernement n’a pas construit une seule école, ni un dispensaire encore moins un km de route. Il est temps qu’il passe à l’action, qu’il s’occupe du développement économique et de la pauvreté en lieu et place du bavardage, de la diversion, la «ruse» et la «rage».
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