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Actualité nationale : Nicéphore Soglo critique, mais rachète Talon
Publié le vendredi 14 avril 2017  |  Matin libre
Nicéphore
© Autre presse par DR
Nicéphore Soglo, ancien Chef d’Etat et Maire de Cotonou




C’est presque un coup de patte que l’ancien président Nicéphore Soglo a donné à son champion Patrice Talon. Dans une longue déclaration publiée hier jeudi, il a relevé quelques errements dans la gestion du Chef de l’Etat. Seulement, à l’entendre, Talon peut encore réussir.

Longtemps mué dans un mutisme par rapport au débat portant sur la révision de la Constitution, Nicéphore Soglo s’est enfin exprimé. Cet ancien président qui avait été interpellé par votre journal (Lire Matin libre du 29 mars 2017), a dit ses vérités à Patrice Talon, son candidat à la présidentielle de 2016. On y lit un peu de déception. «… Il n’était pas raisonnable, c’est ma conviction profonde, de changer près d’un quart des articles de notre loi fondamentale sans donner la parole au peuple ; surtout dans un pays aussi rebelle que le nôtre, qui a vu défiler, sous la colonisation, tant de gouverneurs», a-t-il indiqué. «La Constitution est, après tout, la pierre angulaire d’une nation, le pilier sur lequel repose l’édifice. Elle ne devrait donc pas être soumise aux aléas politiques sans que l’on n’entre alors dans une nouvelle République comme c’est le cas récemment en Côte d’Ivoire ». L’ancien président se désolera face à la volonté de Patrice Talon de rendre constitutionnel un organe de répression. «Et puis quelle idée saugrenue d’introduire Ségbana, l’Archipel du Goulag, ou Guantanamo dans la Constitution avec la création d’un Conseil national de renseignement ? La Françafrique, la Cia ou le Kgb ne figurent tout de même pas, à notre connaissance, dans les Constitutions de la France, des Etats-Unis d’Amérique ou de l’Union Soviétique», a-t-il déploré. Et de poursuivre : « Et l’on se proposait après cela, de supprimer d’un trait de plume, le Conseil Economique et Social au lieu simplement, de la Haute Cour de Justice ? Ce n’était pas raisonnable. Quant à l’impunité qui a déchainé tant de passions, les grandes démocraties devraient tout simplement nous servir de modèle. C’est le bon sens ; car en France, ce sont des tribunaux ordinaires qui ont pris en charge, à leur sortie de fonction, les dossiers des Présidents Chirac et Sarkozy, sans oublier ce que nous montre actuellement avec l’affaire Fillon et autres, la campagne présidentielle française, dans l’Hexagone. Toutes ces questions méritaient un débat à tête reposée». Nicéphore Soglo voulait donc d’un processus consensuel et légitimé par le peuple et non d’une Constitution révisée en catimini pouvant ouvrir une période d’incertitudes politiques au Bénin. Il se réjouira tout de même : «On l’a, finalement, échappé belle quand on sait ce qui s’est passé notamment au Burkina Faso». Il a par ailleurs désapprouvé la gestion du Préfet du Littoral.« Tous doivent travailler la main dans la main avec des compétences et des prérogatives clairement définies, de préférence, par la Constitution. Il est anormal qu’un Préfet se conduise comme un proconsul devant les élus du peuple», a-t-il critiqué.Nicéphore Soglo n’a jamais digéré la gouvernance tapageuse dont fait montre Modeste Toboula à la tête de Cotonou. Il n’a donc jamais apprécié le bras de fer que le Préfet de Cotonou avait engagé et entretenu avec son rejeton,Léhady Soglo, le Maire de Cotonou.

Un soutien ?

Nicéphore Soglo n’a pas choisi de verser simplement dans la critique. Il n’a pas voulu faire couler le bateau de la Rupture ; un bateau pour lequel, il s’était battu. On remarque en effet qu’il espère que le gouvernement de la Rupture corrige ses erreurs et travaille enfin à réduire la pauvreté. Pour lui, Patrice Talon a toujours le temps de tenir certaines de ses promesses de campagne. « Le Président Talon a maintenant quatre ans pour redresser la barre. Il doit remettre le pays au travail en mettant le cap sur le développement économique et social. Il doit surtout finir de panser les plaies du fracassant divorce qui l’a opposé à son ancien associé et ami (n’avait-il pas, ne l’oublions jamais, formé le premier gouvernement du ‘’changement’’ et financé le fameux K.O. aux élections de 2011 ?)», a-t-il déclaré. A l’entendre, le Chef de l’Etat doit pouvoir écouter son peuple. «Le Chef de l’Etat, qui connait son monde, a heureusement tiré, sans trop d’amertume, la leçon de tous ces événements pour mettre enfin, le cap sur la lutte contre la faim et le chômage, c’est-à-dire, le développement économique, agricole, commercial et social de notre pays», a-t-il indiqué.

M.M
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