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Polémiques autour d’un bâtiment effondré à Djougou:Contradictions entre Alassane Soumanou et le ministre Tonato
Publié le mercredi 19 avril 2017  |  Le Matinal
Alassane
© Ministère par DR
Alassane Soumanou, Ministre de l`Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et Professionnelle, de la reconversion et de l`Insertion des Jeunes




Dans le but d’éclairer l’opinion publique sur ce qui a conduit à l’effondrement d’un bâtiment en construction à Djougou, dans la nuit du dimanche 16 avril 2017, nous avons contacté Alassane Soumanou, ancien ministre d’Etat et propriétaire de l’ouvrage. Dans ses confidences, il se dit « victime d’un acte criminel » et invite à l’ouverture d’une enquête judiciaire.
« Je suis le propriétaire. Je suis le maître d’ouvrage. J’ai un plan. J’ai un architecte. J’ai un chef-maçon et j’ai des ouvriers qui travaillent. Celui à qui vous parlez est celui qui a le plus perdu. On est à plus de 100 millions de FCfa déjà. Ce n’est pas l’Etat qui construit. C’est moi qui construis. Et je construis sur la base d’un prêt. Je suis la victime… ». Ce sont là quelques phrases de l’ancien Ministre d’Etat, Alassane Soumanou, communément appelé Djimba. A l’en croire, ce qui est arrivé n’est pas forcement lié à un défaut technique. « Ce n’est pas suite à un défaut technique ou manque de contrôle. Dès que le bâtiment s’est écroulé, il est devenu poussière. Quand il y a malfaçon au niveau d’un bâtiment, il peut se pencher ou s’écrouler sur un côté. Mais quand il s’écroule et qu’on ne peut même pas distinguer les briques et autres, c’est qu’il s’agit d’un acte criminel. Et la police était sur les lieux pour le constat. Ça s’est passé un peu avant minuit. Il y a eu détonation et les populations ont entendu », a clarifié le propriétaire dudit bâtiment qui a dit son mécontentement face aux interprétations faites de l’incident. « C’est trop facile. Vous pensez que quelqu’un peut réaliser un ouvrage de mauvaise qualité et le perdre comme ça ? ». A la question de savoir si de son côté il a tout au moins pris les mesures techniques qui conviennent avant de lancer son chantier, il a répondu qu’il ne se reproche rien. « Nous, on a un architecte qui est Djibigaye. On a aussi un plan sans lequel on ne peut pas construire d’ailleurs. Les autorisations de construction, les services compétents n’en donnent pas chez nous à Djougou. Il faut une commission composée d’architectes, d’ingénieurs, d’urbanistes etc…La mairie de Djougou n’a jamais délivré d’autorisation de construire. Les textes sont clairs.Il doit y avoir une commission communale composée d’architectes, d’urbanistes et autres. Quand nous demandons, à défaut d’en avoir, nous sommes assistés par un responsable. Au niveau du plan, on ne peut pas faire un R+3 sans un plan…Mais nous n’avons pas l’étude du sol. C’est leCnertp. Quand vous demandez, ça fait 6 mois, un an. Ça n’existe même pas. Même à Parakou, Abomey, Tanguiéta, Natitingou et autres, combien de bâtiments ont une étude de sol ? De toutes les manières, nous, on n’a pas une étude de sol et nous sommes sur un sol rocailleux et on n’est pas à notre premier bâtiment. Si vous venez à Djougou, on a fait un R+3. C’est le second qu’on est entrain de faire. Et c’est la même équipe.C’est le même architecte. C’est trop facile d’aller dire qu’on n’a pas l’autorisation de construire. Qui va nous délivrer ça ? Depuis 10 ans au moins, la Mairie de Djougou n’a jamais délivré une autorisation de construire. On peut vous donnez les permis, mais pas les autorisations ».
Attention…
Alassane Soumanou a estimé qu’il faut une enquête judiciaire pour tirer au clair cette affaire. Car, pour lui, ce qui est arrivé est étonnant. « …Il faut faire beaucoup attention. Il y a eu détonation et un bâtiment s’est effondré.Il faut faire attention. Il faut ouvrir une enquête judiciaire pour qu’on ne nous amène pas BokoHaram. Moi, je suis la victime ». Au sujet des personnes mortes qui sont retrouvées sous les décombres, l’ancien Ministre a indiqué qu’il ne s’agit pas des ouvriers qui travaillent sur le chantier. Pour lui, il faut même chercher d’où ils viennent. « Les gens sont morts.Vous les connaissez ? Ils ne sont pas mes ouvriers. Moi, je sais qu’il y a un chef-maçon qu’on n’a pas retrouvé. Ce sont des intoxications. C’est ce qu’on vous dit ça. Les gens sont morts. Qu’est-ce qu’ils cherchent là à minuit ? Il faut vous renseigner. Ils racontent de n’importe quoi. C’est pourquoi on a demandé une enquête judiciaire…Le bâtiment a été traqué. La police aussi a entendu les détonations et ça a dégagé une odeur.Le Ministre parle même de sous-sol.Nous, on n’a pas de sous-sol », a-t-il précisé. Pour ce qui est du bilan, il a reconnu qu’il y a eu « trois blessés, légèrement ». Le chef-maçon n’a pas été retrouvé jusqu’à hier au moment où on échangeait avec notre interlocuteur. « Nous avons après trouvé deux corps. Deux corps qu’on ne connait pas. Ils n’ont pas de parents. Qui les a amenés là ? On ne sait pas… », a déclaré Alassane Soumanou.
Au lendemain de l’incident, José Tonato, Ministre du Cadre de Vie a été reçu dans le journal télévisé de l’Ortb. Dans ses déclarations, l’autorité a déploré la situation en relevant certains dysfonctionnements qui pourraient être à la base du drame. « Nous avons observé aussi qu’il n’y a pas eu d’architecte qui soit à l’origine de sa construction. Nous avons aussi remarqué que les études techniques conduites par un ingénieur en génie civil n’ont pas été faites. Nous avons également observé que les études de sol permettant de dimensionner les fondations n’ont pas été conduites. Nous nous retrouvons dans le cas d’un chantier qui n’est pas suivi… »
Félicien Fangnon
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