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La Presse du Jour N° 1986 du 7/10/2013

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Débat sur la révision de la Constitution : la mouvance manque d’arguments à son projet
Publié le lundi 7 octobre 2013   |  La Presse du Jour


Raphaël
© Autre presse par DR
Raphaël Edou, ministre en charge de la décentralisation, de la gouvernance locale, de l’administration et de l’aménagement du territoire


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Les citoyens qui ont fait le déplacement de la Fondation Friedrich Ebert, le vendredi 4 octobre 2013, ont assisté à une douche froide de la mouvance par ses contradicteurs. Le Ministre Raphaël Edou et M. Iréné Agossa n’ont pas pu convaincre leurs contradicteurs et l’auditoire sur les raisons profondes de la révision de la constitution.
Dès l’exposé par le ministre Raphaël Edou des motivations et opportunité pour réviser la constitution, l’assistance avait réagi par un murmure qui témoignait de l’insatisfaction. Car le Ministre a déclaré que c’est pour question d’efficacité de nos services et permettre aux structures et institutions de jouer leur rôle que le gouvernement a décidé de réviser la constitution. En donnant des exemples, le ministre a déclaré que lorsqu’on va dans les hôpitaux, il faut que les gens fassent bien leur travail. Quand on recherche de l’énergie électrique, il faut que cela se passe bien. Pour lui, le gouvernement lie la révision au développement. Après plus de 20 ans de démocratie, il fallait faire le point. Mieux, il faut aller au concret, a dit le ministre au lieu de rester dans les débats. Et pour lui, en ouvrant le débat, le gouvernement n’a rien fait de mal. Ces genres d’arguments ont été développés jusqu’à la fin de plus de deux heures de débat.

En face de lui, la réaction ne s’était pas fait attendre. Me Joseph Djogbénou a déclaré qu’il ne trouve pas de motivation dans tout ce qu’a dit le ministre et qui fonde une révision. Et pour ce faire, il a conseillé au gouvernement de s’occuper plutôt à donner du pain et du vin aux populations et d’abandonner son projet. Pour le député Lazare Sèhouéto, le débat est celui de la morale politique. Et les motivations doivent être ailleurs. Car, si le gouvernement à lui seul décide de diagnostiquer alors qu’il a un mandat de cinq ans, il y a problème. Il fallait faire le diagnostic ensemble pour savoir si la révision était la solution. Appuyant le gouvernement, M. Agossa a souhaité qu’on ne fasse pas de confusion. Car, les besoins de 1990 ont changé en 2013. Pour lui, il faut une bonne gestion et il constate une faiblesse des institutions. Il y a manque de contrôle, et manque d’audit des comptes. Et pour lui, le gouvernement a proposé des outils de gestion. Il faut donc urgemment des réformes.

Par rapport au consensus souhaité par certains Béninois, le Ministre a d’abord déclaré que l’efficacité est relative au professeur qui doit aller en cours. Et il doit bien suivre le mémoire de l’étudiant. Cela a créé un tollé dans l’auditoire. Quand on parle de consensus, a-t-il poursuivi, le gouvernement ne va pas aller vers tout le monde pour poser des questions. Déjà le fait d’avoir la liberté pour faire des débats et faire des propositions est utile car des techniciens ont travaillé sur le projet. Le député Lazare Sèhouéto s’est empressé de demander au Ministre d’écouter au moins ce que disent les gens et de répondre aux questions posées. Pour lui, ses vis-à-vis disent des choses qui ne sont pas la réalité. Si le démocrate a la morale, il doit se demander pourquoi les autres ne parlent pas, a poursuivi le député. Le démocrate doit consulter toutes les forces du pays avant de prendre l’initiative. Il faut donc retourner à la démarche consensuelle qui a présidé à l’élaboration de la Constitution en 1990 pour la réviser. L’assistance est restée tout le temps à attendre des arguments concrets et soutenables de la part de la mouvance en vain. Le ministre est même allé jusqu’à vouloir introduire la plantation des arbres dans le débat, mais la réaction bruyante de l’auditoire l’a poussé à se raviser. Sur la constitutionnalisation de la Cena et de la Cour des comptes, l’imprescriptibilité des crimes économiques, les arguments du gouvernement ont été battus en brèche. Tout cela existe déjà dans nos lois. Un auditeur est même allé jusqu’à rappeler aux membres de la mouvance que l’initiative populaire est déjà prévue par les articles 121,122, et 123 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui permet aux populations de faire des pétitions. Et pour le député candide Azannai qui était dans l’auditoire, les trois conditions à remplir pour qu’il y ait révision ne le sont pas. L’opportunité n’est pas vérifiée, la procédure est violée, ignorée et méprisée sur toute la ligne.
Et le consensus national à valeur constitutionnelle désormais obligatoire selon la Cour constitutionnelle depuis 2006 n’existe pas non plus. « Il n’y aura pas de révision, ils n’auront pas le chiffre pour le faire », a-t-il martelé. Il faut selon lui s’opposer à l’affaissement de la constitution qui fera le lit à la dictature. Et si le gouvernement tentait de confisquer quoi que ce soit, « je ferai actionner l’article 66 de la Constitution », a dit M. Azannai. Il fait ainsi allusion à la saisine de la Haute Cour de justice. Même si à la fin, le Ministre a estimé que le gouvernement n’est jamais contre le débat contradictoire, il reste qu’il le fasse organiser sur la télévision nationale comme l’ont réclamé ses contradicteurs et l’auditoire. Car, la miniature du peuple qui a fait le déplacement du vendredi n’a pas trouvé les arguments clairs de la mouvance au sujet de la révision. Les contradicteurs semblent même les avoir cloués au pilori.


Junior Fatongninougbo

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