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La Presse du Jour N° 1986 du 7/10/2013

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Constance Meffon parle de la désertion criarde des femmes du journalisme sportif : « Elles doivent y venir par vocation et non par contrainte »
Publié le lundi 7 octobre 2013   |  La Presse du Jour




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Chers ami(e)s de « Vendredi au Féminin », l’on ne répertorie actuellement que 3 femmes dans le journalisme sportif. Face à ce constat, nous nous sommes rapprochés de Mme Constance Meffon, Journaliste reporter sportif à la radio Océan Fm, pour avoir son avis sur la question. Ce qu’elle avait entamé dans la dernière parution. Voici la suite de ses propos.
(…..) Vous estimez que c’est le fait que le journaliste sportif soit rarement sollicité pour les reportages par rapport aux autres Desk, et l’incapacité de certaines de vos collègues à maîtriser le vocabulaire sportif due à un défaut de pratique d’une discipline sportive, qui expliquent notamment le faible taux de femmes des médias enregistré dans la rubrique sport. Quelles sont alors, selon vous, les voies et moyens pour pallier une représentativité féminine aussi insignifiante dans cette discipline?
Il faut tout d’abord qu’en prenant exemple sur celles qui exercent déjà ce métier, les autres femmes aient envie de faire comme elles. Aussi, il faut qu’elles soient encouragées une fois qu’elles embrassent ce métier, au lieu de subir la haine de leurs collègues et même de certains patrons. Ensuite, il faut qu’elles soient rémunérées pour ce qu’elles font, suivant la convention régissant le corps des journalistes. Et surtout, il faut qu’elles viennent dans ce métier par vocation et non par contrainte. Enfin, il ne faut pas qu’au lieu de travailler, elles viennent exhiber leur embonpoint, qu’elles soient incapables de franchir des obstacles ou qu’elles cherchent à être des partisanes de moindre effort. En ce qui me concerne, je sais que j’ai pu affronter le milieu, les hommes et aujourd’hui, je suis parfaitement à l’aise parmi eux.
Que pouvez-vous dire, en la matière, aux jeunes filles qui embrassent nouvellement la carrière journalistique et aux femmes qui y sont déjà, mais qui préfèrent animer d’autres rubriques ?
A celles qui viennent nouvellement d’embrasser cette carrière, je dirai que rien ne vaut une formation professionnelle ; et surtout, qu’elles sachent de façon précise les règles qui sont liées au métier qu’elles embrassent. Je leur conseillerai aussi de ne se consacrer qu’à leur travail et de faire un effort pour être autant que faire se peut professionnelles. A celles qui y sont déjà, je leur demande de faire preuve de plus de professionnalisme, de persévérance, et surtout de savoir allier journalisme et vie privée. Quant à celles qui préfèrent animer des rubriques autres que le sport, je dirai que je respecte leur choix. Mais qu’elles n’hésitent pas si elles se sentent capables de s’aventurer sur le terrain sportif, même si le vocabulaire y est délicat et complexe vu qu’il y a plusieurs disciplines sportives. Pour ma part, pour rien au monde je ne changerai de rubrique, puisque le monde sportif est bien riche. En effet, dans cet environnement, vous avez toutes espèces d’hommes (des passionnés, des gens de petit esprit, des êtres humains bien réfléchis, et même des « fous »).
Dans le contexte actuel où l’on promeut à temps et à contre-temps, l’égalité des genres et une meilleure représentativité des femmes aux postes de décision, quel est votre mot de fin ?
Malgré les pesanteurs sociales, culturelles et religieuses de l’approche genre qui doit être davantage prise en compte dans l’exercice de cette fonction, il s’agira surtout de corriger les disparités liées au concept. Des disparités qui, de toute évidence, bloquent le développement de la femme. Certes, il ne s’agit point ici de faire la promotion de la femme ni de l’homme, mais il faudra que les différents responsables du monde médiatique au Bénin fassent en sorte que les femmes journalistes sportives, ou qui aspirent animer le sport, soient équitablement associées dans la gestion et/ou les reportages. Cette politique d’égalité des genres, si elle était respectée, pourrait impacter favorablement l’organe de presse et, de ce fait, la politique nationale. Aussi, il faudra continuer la sensibilisation au niveau décisionnel pour un traitement équitable des femmes en général et de celles des médias en particulier. Les rôles féminins et masculins ne sont pas déterminés à la naissance, ils ne sont donc pas immuables. Ces rôles sont en effet attribués aux hommes et aux femmes par la société et peuvent donc évoluer différemment selon les situations sociales, économiques et culturelles dans lesquelles se trouvent les individus. La femme doit donc pouvoir dominer ces pesanteurs et faire face à son destin.


Propos recueillis par Monaliza Hounnou

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