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Attaque du président du Patronat contre le Chef de l’Etat: Gbadamassi désavoue et condamne Ajavon
Publié le lundi 24 avril 2017  |  L`événement Précis
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© Autre presse par DR
Le député Rachidi Gbadamassi




On l’attend depuis un bon moment au point où on pouvait croire qu’il ne parlera plus. L’Honorable Rachidi Gbadamassi vient de rompre le silence. Comme on pouvait s’y attendre, il s’est prononcé sur les faits marquants de l’actualité politique béninoise de ces derniers jours. C’est à la faveur d’un point de presse tenu ce dimanche à Cotonou que le député a fait la peinture les différents événements qui ont marqué la vie socio-politique béninoise. Primo, Il a surtout démontré que c’est la politique de la main invisible qui a fait échouer le projet de révision et non son contenu puisque la commission des Lois l’a accepté sauf l’Honorable Guy Mitopkpè. Secundo, il a déploré la sortie du président du patronat qui n’a pas évoqué des questions publiques mais a parlé de son conflit personnel avec le chef de l’Etat en formant actuellement un axe avec Yayi pour combattre Talon. Il souhaite que le chef de l’Etat aille jusqu’au bout de ses réformes qui seront salutaires pour le peuple béninois.

Lire l’intégralité de sa déclaration

A travers cette intervention, je compte donner ma position sur la situation socio-politique qui prévaut depuis quelques jours dans notre pays. C’est l’occasion de communiquer officiellement ma position politique mais surtout de susciter le débat, la discussion nationale autour des questions, préoccupations, autour des sujets touchants directement à notre commune patrie qu’est le Bénin. Mon propos s’articulera autour de deux principaux points, à savoir :
-à l’allure du contexte du rejet de la prise en considération du projet de révision de la constitution ;
-appréciation de la dernière sortie politique du président du patronat ;
-Je finirai par quelques exhortations et souhaits.
Chers invités, messieurs et mesdames les journalistes
Qu’il vous souvienne que dernièrement, le bloc des 22 députés s’est affirmé et a manœuvré pour le rejet de la prise en considération du projet de la révision de la constitution. Ce qui s’est passé est trop important pour passer inaperçu. En effet, la commission des Lois a abattu un travail technique appréciable préalable qui a recommandé la recevabilité du projet, précisément 15 députés sur 16 sauf l’Honorable Guy Mitokpè qui a voté contre. Chers amis, à l’Assemblée nationale, les commissions techniques se positionnent comme des laboratoires, comme la boussole qui éclaire et oriente la plénière. La pratique parlementaire a prouvé que très souvent, les avis émis en commissions se confirment en plénière. Sans pour autant dire que la plénière n’est pas souveraine. Je persiste et je conclus qu’il y a eu pression sur certains collègues. Sinon comment comprendre qu’ils aient voté pour en commission et se dédient en plénière. Ils ont voté pour en commission et en plénière, ils se dédient. Et tout ceci en l’espace d’une semaine c’est-à-dire entre le 30 mars et le 04 avril 2017. Pour preuve, voici l’avis technique de la commission des Lois. Chers amis journalistes, «le projet de Lois portant révision de la constitution respectant les dispositions de l’article 156 de la constitution, les membres de la commission des Lois suggèrent à la plénière sa prise en considération conformément à l’article 154 alinéa 2 de la constitution. Tel est, monsieur le président de la l’Assemblée nationale, la substance du rapport adopté par l’ensemble des commissaires présents à l’exception d’une voix contre que la commission vous prie de soumettre à l’appréciation de la plénière. » Ça se passait le 30 mars 2017. Et le 04 avril, certains députés membres de la commission se dédient. Cela signifie qu’il y a eu pression. Nous avons observé un déni de législation. Donc les résultats sont politiques et non techniques. En clair, le vote du projet de la révision de la constitution par la minorité est purement politique et ne vise aucun intérêt général. Le Parlement béninois vient de manquer une fois encore l’occasion de légiférer pour consolider sa démocratie et renforcer les bases de son développement. Contrairement à ce qui a été propagé, c’est la constitution actuelle qui légalise l’impunité. En effet, en l’état actuel des choses, un ministre en fonction ou non ne peut être jugé. Il bénéficie de l’humilité à vie. La preuve est que depuis son installation, la haute cour de justice, les nombreuses affaires évoquées, n’ont pu être jugées. Elle n’a jugé aucun ancien ministre. A contrario, le projet de révision introduit par le chef de l’Etat au Parlement a voulu régler ce problème en soumettant les anciens ministres aux tribunaux ordinaires sans nécessiter les 2/3 des députés. En conclusion, il y a une catégorie d’acteurs politiques qui estiment que ce projet révolutionnaire et ambitieux n’arrange pas leurs affaires. Ils ont fait feu de tout bois avec leurs complices pour le bloquer. En outre, avec le projet de Talon, la chefferie sera plus cotée en vue de la valorisation du patrimoine culturel de notre pays. C’est pourquoi, très prochainement, je vais susciter un débat parlementaire d’envergure nationale sans clivage régionaliste aucun. J’irai aussi à leur rencontre pour leur dire que le chef de l’Etat les a pris en compte dans sa vision. Je profiterai pour leur dire ceux qui sont contre leurs intérêts. Et qui ont ainsi fait échouer le projet de révision de la constitution. En tout cas, ce n’est qu’une bataille qui est perdue et non la guerre. Face à toutes ces opportunités de réorganisation de réformes positives et surtout de développer, il est surtout indiqué d’accompagner et de soutenir la vision du chef de l’Etat plutôt que de ramer à contrecourant. C’est pourquoi, contrairement à ce qui a été fait au Parlement, si héros il y a eu, ce sont les 60 Honorables qui ont voté pour la révision de la constitution. Toute autre lecture serait erreur et usurpation. Mais la bonne nouvelle pour nous est que ce vote du 04 avril sonne comme un nouveau départ dans le Nouveau Départ.
Mesdames et messieurs, en ce qui concerne la dernière sortie médiatique du président du patronat, M. Sébastien Ajavon, je tiens à dire un mot parce que je me sens concerné étant donné que je fais partie de la coalition l’ayant accompagné lors de l’élection présidentielle de 2016. La vision politique que nous avons portée avec lui avait pour objectif de consolider les acquis démocratiques, de la Conférence nationale et d’empêcher le néo colonialisme qui fait le lit au sous-développement de l’Afrique. Au regard des faits actuels, il y avait la naissance du bloc Yayi-Ajavon, il n’y pas de doute que notre idéal a été trahi. Le combat politique que nous avons mené, qui était pour sauver le peuple béninois au péril de nos vies, a été galvaudé par l’envie de le noyer dans les querelles politiques et la vaine rancœur. C’est pourquoi lorsque le président Ajavon dit qu’il regrette son ancien bourreau, je me demande s’il se souvient de nos sacrifices suprêmes. Nous, Abdoulaye Gounou, Sabai Katé, kidnappés en pleine campagne à cause de son engagement et sa conviction politique. Janvier Yahouédéhou, valentin Aditi Houdé, et bien d’autres et moi-même. Je battais campagne alors que ma santé était dégradée. J’étais prêt à donner ma vie pour faire triompher la vérité et que la démocratie gagne. Parce que je croyais au projet de société du président Ajavon. Mais il nous a oubliés et il dit qu’il regrette ceux-là qui nous ont combattus devant le peuple et qui nous ont kidnappés pendant la campagne. Je dis, c’est dommage. A cause des intérêts égoïstes et inavoués, on veut mener des guerres de personnes. Je dis non ! S’il y a dérapage, je préfère mener des combats contre l’autorité morale du chef de l’Etat et non sa personne. Je ne veux pas mener un débat de personne. Je demande à Ajavon d’oublier la personne physique de Talon et de s’en prendre à l’autorité morale du chef de l’Etat s’il y avait faille dans la gestion du pays. Il veut s’allier à son adversaire d’hier pour combattre son partenaire d’hier qu’on a porté en triomphe avec tout ce qu’il faut. Ce n’est guère une preuve de conviction mais un reniement de soi-même. On démontre qu’on était le plan B de l’autre en son temps. C’est pourquoi nous pensons que la vraie conviction est de notre côté puisque nous avons maintenu notre position de départ. Ramener le combat politique à sa seule personne et aux démêlés qu’on a avec le chef de l’Etat est une erreur capitale qui cause des dommages à toute la nation. Lorsque le président affirme avec fermeté que la douane béninoise a déposé de la drogue dans ces conteneurs, il ternit consciemment ou inconsciemment l’image du port béninois qui est le poumon de l’économie béninois et peut faire fuir les investisseurs. Ce n’est pas parce qu’on a perdu le pouvoir qu’il faut être apatride. C’est pourquoi le président du patronat doit former un tandem avec le chef de l’Etat de mon point de vue pour le fraichement de l’économie béninoise. Le président du patronat doit mieux se battre pour le rayonnement économique du pays et non accepter le rôle d’opposant qu’on veut lui faire porter et dont il n’a pas conscience encore. La réussite de Patrice Talon constitue notre réussite commune et c’est à cela que nous devons tous travailler. Nous l’encourageons à mener à bien ses réformes pour le bonheur des populations.
Je vous remercie !!!
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