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Corruption dans l’administration publique béninoise
Publié le mercredi 26 avril 2017  |  L’Opinion Aujourd’hui
La
© Autre presse par DR
La Direction générale des impôts




Le ministre Wadagni pose un diagnostic sans appel
On continuera, longtemps encore, de décrypter l’entretien que le ministre de l’économie et des finances, Romuald Wadagni, a eu avec la presse nationale ce lundi 24 avril 2017. Tant l’intérêt de cet entretien reste immense. Surtout qu’à l’occasion, le ministre a décrit, dans les moindres détails, une facette atypique de la corruption qui gangrène l’administration publique au Bénin
Il a commencé par faire observer que le problème qui retarde le développement économique du Bénin est la chaine de corruption qui entrave l’administration publique. Le Ministre Wadagni n’a pas fait dans la langue de bois. Il a honnêtement reconnu que le Bénin dispose d’une administration qui regorge de talents, même s’ils sont en nombre insuffisant. Il a posé un diagnostic sans appel : « Le Bénin, après plus d’un demi siècle d’indépendance, a généré une administration qui, parce qu’elle n’a pas été suffisamment bien payée, a mis en place des mécanismes par lesquels les fonctionnaires se retrouvent en situation de revendre à l’Etat, les services pour lesquels ils sont régulièrement payés ». Et il se fait plus précis : « Vous avez un fonctionnaire qui est censé faire une tâche administrative donnée A, pour laquelle il est payé. Au lieu de la faire directement, ce fonctionnaire s’acoquine avec d’autres, pour inventer et mettre en place des commissions. Et ces commissions n’ont d’autres objectifs ou missions que de faire la tâche A. Et donc on se paye des perdiems, des indemnités, qui leur permettent d’arrondir les angles. On trouve des alibis, pour sortir de Cotonou, aller à Ouidah, Grand Popo, Bohicon, Dassa-Zoumé, etc… Pourquoi ? Parce que le revenu de base du fonctionnaire est insuffisant. Mais quand vous laissez faire, pendant très longtemps, une administration où on se vend le propre service pour lequel on est payé, où derrière, à chaque fois qu’il y a un projet, le premier réflexe, c’est de dire ‘’qu’est ce que je peux faire là-dessus comme intérêt personnel’’, mais vous arrivez à un système qui, d’un côté, vous avez des fonctionnaires de bonne volonté, qui veulent le développement du pays, mais de l’autre côté, vous n’avez que des fonctionnaires qui ne pensent qu’à eux ; et qui malheureusement montrent des signes de succès sociaux. Ils ont une voiture, une maison, et du coup les autres se disent ‘’mais qu’est ce qui se passe ? Est-ce que je fais comme eux ou c’est moi qui suis stupide… ?’’ ».
Il fallait donc faire quelque chose pour arrêter la saignée. Car, pour bâtir une croissance durable, il est nécessaire dee passer par une étape de rigueur dans la gestion des finances publiques Et depuis un an d’exercice, les réformes courageuses engagées par le gouvernement du Président Patrice Talon ont contribué à fermer ces robinets néfastes qui ne sont rien d’autre que des opportunités entre complices, pour piller les deniers publics. Il faut donc convenir qu’avec cette sortie du ministre de l’économie et des finances, que l’argent qui circulait et qui ne circule plus, c’est de l’argent facile qu’on se faisait sur le dos du contribuable.

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