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Lassana Palenfo, président sortant et candidat de l’Acnoa : « Si mes pairs m’ont demandé de revenir, c’est que le travail était concret »
Publié le lundi 8 mai 2017  |  La Nation
Lassana
© aCotonou.com par DR
Lassana Palenfo, président sortant et candidat de l’Acnoa





Agé de 76 ans, le président sortant de l’Association des comités nationaux olympiques africains (Acnoa), l’Intendant-général Lassana Palenfo affrontera le Camerounais Hamad Kalkaba Malboum, à l’occasion de la prochaine assemblée générale prévue du 9 au 12 mai prochain à Djibouti. Il présente dans cet entretien les raisons de sa nouvelle candidature, ses objectifs pour le continent, que ce soit à travers les Jeux olympiques ou à travers les Jeux africains.

La Nation : Vous êtes candidat à votre propre succession à la présidence de l’Acnoa. Pourquoi vous vous représentez alors que vous aviez annoncé en 2013 que ce serait votre dernier mandat ?

Lassana Palenfo : Pour moi, effectivement, ce devrait être le dernier mandat. Mais en 2014, au niveau du bureau exécutif de l’Acnoa, j’ai été sollicité par mes pairs pour faire un autre mandat. Ils estimaient que je ne pouvais pas les abandonner au milieu du gué. Dans un premier temps, j’ai dit que je ne pouvais pas. Mais en 2015, ils sont revenus en disant : il faut que vous restiez parce qu’avec le niveau où vous avez mené l’Acnoa, vous ne pouvez pas partir sans avoir formé d’autres personnes. C’est ainsi que je suis revenu à leur demande pour faire un autre mandat. L’ensemble du bureau exécutif, et même celui qui prétend être mon adversaire, le Camerounais Hamad Kalkaba Malboum, étaient présents. Donc, à l’unanimité, les gens ont demandé à ce que je fasse un autre mandat. Le Cio a demandé, compte tenu du travail fait, à ce que je ne parte pas sans avoir achevé mon programme. Voilà les raisons pour lesquelles je suis revenu sur ma parole.



Ne craignez-vous pas de subir le même sort que le Camerounais Issa Hayatou, battu à la présidence de la Confédération africaine de football après vingt-neuf ans de pouvoir ?

J’ai fait faire les Jeux de la Jeunesse en 2010 au Maroc puis au Botswana. Je suis en train de faire les troisièmes en Algérie. Je vais faire les Jeux de plage en 2019. Si mes pairs m’ont demandé de revenir, c’est que le travail était concret, visible. Comme ce sont les comités nationaux olympiques qui décident, nous verrons sur place ce qui va se passer.



A propos de votre gestion, certains parlent de navigation à vue. Ils estiment que l’Acnoa se contente de compter les médailles de l’athlétisme sans investir pour en augmenter le nombre. Qu’en dites-vous ?

Avant les Jeux de Rio, s’il n’y avait pas eu de planification effectuée, on n’aurait pas pu avoir toutes ces médailles. J’ai confié à la Confédération africaine d’athlétisme, 607 000 dollars en disant qu’il fallait donner ça aux athlètes pour les aider. L’institution a donné 74 % de ce budget aux athlètes. Donc, il est normal que les athlètes aient eu le plus de places. Les autres ont touché 5 ou 8 % de la somme. D’autre part, le Comité olympique des États-Unis pouvait recevoir tous les comités olympiques qui voulaient y envoyer des gens pour être plus performants. Donc, si aujourd’hui l’athlétisme a un nombre de médailles plus important, c’est normal.



Les sportifs et sportives du continent ont gagné 45 médailles olympiques à Rio en 2016. Combien l’Afrique espère-t-elle glaner de médailles aux JO 2020 ?

Pour le moment, nous n’avons pas chiffré cela mais nous voulons quand même au moins dépasser la cinquantaine. Nous allons prendre en compte tous ceux qui ont gagné des médailles mais aussi tous les finalistes des JO. En dehors des médaillés, il y a, en effet, eu 35 finalistes à Rio. Si je prends le cas de la Côte d’Ivoire, en finale des 100 m, on a Ben Youssef Meïté. Chez les femmes, il y aussi eu Marie-Josée Talou en finale des 100 et 200 mètres. Et d’autres talents comme Murielle Ahouré. La Côte d’Ivoire a eu deux médailles mais nous pensons que c’était possible d’en avoir trois ou quatre. Et donc, nous pensons dépasser les quatre ou cinq médailles à Tokyo.



Est-ce que les Jeux africains 2019 seront qualificatifs aux Jeux olympiques 2020 ?

En principe, oui. Nous avons défini le fait qu’il fallait de grandes compétitions en Afrique. Des compétitions continentales telles que les Jeux africains seront prises en compte. Dans beaucoup de disciplines, il y a ce qu’on appelle la «ranking list», c’est-à-dire que, durant la période quadriennale, il y a des compétitions pour gagner des points. Si nous organisons les Jeux africains, ce sera positif dans ce cadre, parce que tous les grands athlètes viennent déjà à ce grand événement.



Où en êtes-vous dans les négociations avec l’Union africaine concernant le transfert de propriété des Jeux africains à l’Acnoa ?

Nous avons déjà signé un précontrat au Caire avec l’Union des confédérations sportives africaines (Ucsa). Nous allons à Addis-Abeba [au siège de l’Union africaine, Ndlr] pour signer le contrat final. Nous avons visité le pays candidat à l’organisation des Jeux africains 2019, la Guinée équatoriale. Nous devons déterminer où doivent avoir lieu les compétitions et quel peut être notre apport. Une ville aussi développée que Durban, en Afrique du Sud, a renoncé à organiser les Jeux du Commonwealth 2022.



Est-ce inquiétant pour le continent qui espère organiser les Jeux olympiques d’ici 20 ans ?

Je ne pense pas, parce que l’Afrique évolue et va de l’avant. Si Durban ne peut pas pour des raisons économiques, ça ne veut pas dire que dans 20 ans nous ne pourrons pas organiser les Jeux. Le Comité international olympique fait un effort. Le Cio fait en sorte d’aider certains pays. Les JO, ce sont 10 500 compétiteurs pris en charge. Cela coûte excessivement cher; tout comme la sécurité, les infrastructures, les transports. Je pense que nous, en Afrique, serons capables de les organiser. Dans une première étape, nous pourrons organiser les Jeux olympiques de la Jeunesse. Cet événement rassemble près de 5000 personnes. Donc, tous ceux qui ont organisé les Jeux africains seront en mesure de le faire : l’Egypte, l’Algérie, le Maroc, le Nigeria, le Zimbabwe, l’Afrique du Sud. Vous savez en outre que le progrès économique en Afrique est très important. Il y a peut-être eu un raté avec Durban. Mais d’ici 20 ans, nous le ferons avec plaisir.

Pérez LEKOTAN (Stag)
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