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La Presse du Jour N° 1987 du 8/10/2013

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Nouveau remaniement ministériel en moins de deux mois : Géro Amoussouga au gouvernement, jeu de chaise musicale entre Azaria et Safiou
Publié le mardi 8 octobre 2013   |  La Presse du Jour


Le
© Autre presse par DR
Le président de la République S.E.M Bony Yayi


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Moins de deux mois après la formation du second gouvernement de son second quinquennat, le Président de la République, le Dr Boni Yayi a une fois encore usé des prérogatives que lui confère la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. Alors qu’on s’y attendait le moins, le Président Boni Yayi a en effet touché hier 7 octobre 2013 à son équipe gouvernementale et ce, après avoir requis l’avis consultatif du Bureau de l’Assemblée Nationale.De 26 après le remaniement intervenu le 12 août 2013,

la nouvelle équipe gouvernementale composée depuis hier, 7 octobre 2013, par le Président Boni Yayi compte désormais 27 ministres avec l’entrée du Professeur Fulbert Géro Amoussouga au gouvernement. Selon le communiqué diffusé hier par nos confrères de la chaîne de télévision privée Canal 3, le nouveau promu à la table des décideurs porte le titre de ministre à la Présidence de la République chargée de la coordination, de la mise en œuvre des politiques des Objectifs du millénaire pour le développement et des Objectifs de développement durable. Ce titre enlève du coup quelques prérogatives au ministère chargé du développement puisque jusque-là, c’est lui qui a toujours piloté les dossiers relatifs aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et de façon plus large aux questions liées au développement durable. Outre le Professeur Fulbert Géro Amoussouga qui fait son entrée au gouvernement, le Président Boni Yayi a, pour des raisons qu’il est seul à savoir, envoyé Mme Naomi Azaria au ministère du commerce en remplacement de son collègue Safiou Affo qui prend sa place au ministère chargé des sports. Qu’est-ce qui peut justifier ce nouveau remaniement de l’équipe gouvernementale ? Un souci d’efficacité ? Une volonté de caser le fidèle serviteur qu’est Amoussouga ? Voilà autant de questions que se posent aujourd’hui certains Béninois qui pensent que le Chef de l’Etat abuse trop des prérogatives que lui confère la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 qui stipule en son article 54 alinéa 3 que : « Le Président de la République nomme, après avis consultatif du bureau de l’Assemblée Nationale, les membres du Gouvernement; fixe leurs attributions et met fin à leurs fonctions… ».
Yayi creuse le train de vie de l’Etat
Le Chef de l’Etat, en procédant hier lundi 7 octobre 2013, à un remaniement technique, a créé un nouveau ministère à la présidence qui sera chargé de la coordination et de la mise en œuvre des politiques des Omd et des Objectifs stratégiques de développement durable (Odd). Il augmente ainsi le train de vie de l’Etat pendant que tout le monde crie à sa diminution.
Dans un contexte où l’on insiste sur la nécessité pour l’Etat de réduire ses dépenses en vue de procéder à une redistribution équitable des ressources dans le pays, le Chef de l’Etat n’hésite pourtant pas à créer un nouveau ministère à la présidence qui sera chargé de la coordination et de la mise en œuvre des politiques des Omd et des Objectifs stratégiques de développement durable. Il fait passer ainsi le nombre de ministères à 27 portefeuilles. Ce qui augmentera du coup, les charges étatiques. Une telle situation pose la question de l’opportunité de cette création qui de surcroît, risque d’instaurer un conflit d’autorité entre le nouveau ministre Fulbert Géro Amoussouga et le ministre en charge des politiques publiques et des dénationalisations, Antonin Dossou qui, jusque là travaille au nom du Bénin dans une structure internationale pour la conception des détails des Objectifs de Développement Durable (Odd).
Ce nouveau ministère implique de nouvelles charges en matière de locaux à mettre à la disposition du nouveau gestionnaire de ce portefeuille ministériel, à moins qu’étant un ministère délégué, il ne soit installé dans les locaux de la présidence. Ce qui n’a pourtant pas été jusqu’à présent, le cas pour les ministères délégués ayant vu le jour avant celui-ci. Aussi et surtout, nouveau ministère rime-t-il avec 25 autres millions de prime d’habillement et un véhicule de fonction chiffré à des millions de francs, à affecter à tout ministre. La Constitution de ce cabinet ne sera pas moins lourde non plus pour le budget de l’Etat. Face à ces nouvelles dépenses qui seront dans les prochains jours effectuées par l’Etat en vue de garantir un bon fonctionnement à ce nouveau département ministériel et à son occupant, il est loisible de se demander si le Chef de l’Etat ne creuse pas davantage le train de vie de son gouvernement. Un train de vie gouvernemental déjà décrié par bien de concitoyens. De plus, ceci semble être à l’antipode de la gestion efficiente des ressources nationales tant prônée à maintes reprises par le gouvernement actuel.
N’est-ce pas inopportun ?
Dans la mesure où la plupart des ministères qui existent déjà, ont chacun à leur niveau, l’obligation de circonscrire leurs actions autour des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) et que les Orientations stratégiques qui guident le gouvernement sont tirées des Omd, l’on est en droit de se demander ce qui arrive au Bénin. Le nouveau gouvernement viendra-t-il soustraire tous les projets liés aux Omd aux autres ministères ou sera-t-il chargé simplement de faire le bilan de la mise en œuvre des Omd dans tous les ministères ? Avec l’avènement dudit ministère, quel serait alors le sort de ces actions entamées par ces différents ministères dans le cadre de l’atteinte des Omd ? La création d’un tel portefeuille ministériel est-t-il vraiment opportune ? De plus, une telle nomination ne sera-t-elle pas l’antichambre d’un conflit d’autorité entre le nouveau ministre Fulbert Géro Amoussouga et Antonin Dossou qui a été désigné depuis des mois pour piloter la confection des détails des Objectifs de développement durable (Odd) à partir de 2015 ? Dire qu’il y a environ trois mois que le Ministre Antonin Dossou, alors Directeur de Cabinet du Premier Ministre, a organisé le deuxième atelier sur la marche vers la conception des contenus des Odd au Palais des congrès de Cotonou. Le démet-on ainsi de cette mission internationale à lui confiée par le Secrétaire général des Nations-Unies ? Est-ce cela l’efficacité de développement si chère au gouvernement actuel ? Ce sont autant d’interrogations que suscite la création d’un ministère des Omd et Odd qui, même s’il peut constituer auprès des partenaires techniques au développement, un facteur positif à l’actif du Bénin, pourrait éventuellement représenter un facteur de désorganisation du fonctionnement interne du pays. Le Conseiller technique à l’économie pouvait toujours mieux servir, si on lui donnait les moyens plutôt que de le propulser ministre.
Un avis consultatif donné en l’absence du Président Nago
Hier le bureau de l’Assemblée nationale s’est réuni en début de l’après-midi pour étudier le remaniement technique introduit par le président Yayi. Pour une première fois, le bureau de l’Assemblée National a donné son avis sans la présence physique de son Président. C’est du moins ce que révèlent des sources proches de l’Institution parlementaire qui précisent que la réunion à l’issue de laquelle le gouvernement a reçu son avis favorable a été présidée par M. Justin Yotto Sagui, premier vice-Président de l’Assemblée Nationale. » Ont également pris part à cette réunion du Bureau de l’Assemblée Nationale les honorables Valentin Houdé, André Okounlola, Djibril Mama Débourou et Boniface Yèhouétomè « , ajoutent nos indiscrétions.
Azaria vers la porte de sortie ou pour relever d’autres défis ?
Sans dénier au Chef de l’Etat le droit d’user des prérogatives que lui confèrent les dispositions de l’article 54 de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990, plusieurs observateurs de la vie politique nationale se sont tout de même interrogé sur les possibles dessous du remaniement technique intervenu hier lundi 7 octobre 2013. Pourquoi ce remaniement et pourquoi avoir choisi d’envoyer Naomi Azaria au ministère du commerce ? C’est la question que tout le monde se pose. Alors que certains voient à travers cet acte posé par le Chef de l’Etat une promotion pour la désormais ancienne ministre des sports, d’autres par contre pensent que c’est une manière pour le Chef de l’Etat de la pousser dehors comme cela a été le cas de Mme Sofiath Onifadé Baba Moussa qui, en l’espace de quelques mois, a fait le tour de trois ministères sans pourtant autant combler les attentes placées en elle. Le vin est en tout cas tiré et il faut le boire. Mme Naomi Azaria qui n’a pas démérité à son ancien poste a un grand défi à relever : celui de réussir où tous ces prédécesseurs ont échoué c’est-à-dire parvenir à organiser les élections consulaires et doter enfin la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib) d’instances dirigeantes. Pour ce faire, il lui faudra trouver la formule magique qui lui a permis de mettre un terme à la crise à la Fédération béninoise de football. La tâche ne s’annonce pas aussi facile.
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Réalisation : Affissou Anonrin, Tobi Ahlonsou et Monaliza Hounnou

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