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Partenariat Etat-communes du Grand Nokoué : Abus de pouvoir ou ingérence du gouvernement?
Publié le mercredi 17 mai 2017  |  Matin libre
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© aCotonou.com par DR
Face aux maires du Grand Nokoué, Patrice Talon a dévoilé ses ambitions




Le gouvernement du Bénin,avec à sa tête le Chef de l’Etat Patrice Talon, a tenu vendredi 5 mai 2017, au Palais de la présidence de la République, une rencontre avec les conseils communaux et municipaux des Communes du grand Nokoué que sont : Ouidah, Abomey-Calavi, Cotonou, Sèmè-Podji et Porto-Novo. L’objectif était d’échanger avec cesderniers, sur les projets et programmes contenus dans le Programme d’actions du gouvernement (Pag) impliquant ces différentes communes.Mais la procédure exclusive et unilatérale de conduite des travaux par le gouvernement et les modalités de l’exécution des projets feraient douter de la sincérité du gouvernement et friserait l’usurpation du pourvoir. En effet, selon les déclarations des uns et des autres, il s’agit de cinq projets structurants, élaborés au profit des 5 communes du Grand Nokoué et dont les études sont presque achevées et le démarrage de certains est imminent. Le premier concerne la ville de Cotonou et est relatif au plan directeur d’assainissement de Cotonou qui, selon les études du Pugemu devrait courir jusqu’en 2035. Mais, le gouvernement s’est engagé d’ici à 4 ans, à œuvrer à la construction de nouveaux collecteurs avec le pavage des voies latérales de canaux primaires existant et l’aménagement des autres réseaux de drainage des eaux pluviales dans les zones sensibles de la ville de Cotonou. Le ministre du Cadre de vie a annoncé le démarrage des travaux pour le 1er trimestre 2018.Le deuxième projet est relatif à l’asphaltage. Il vise l’aménagement et la réhabilitation de 380 kilomètres de rues. La fin des études est annoncée pour bientôt et le démarrage est prévu pour le 2ème trimestre 2018. Le troisième projet est celui du système intégré de gestion des déchets ménagers dans les villes du Grand Nokoué. Il consistera à améliorer le système de collecte, la création d’une filière de récupération et de valorisation des déchets, l’amélioration de l’image et l’attractivité de l’agglomération. A cet effet, le Ministre a indiqué qu’il est prévu le déploiement et la réhabilitation de plus de 50 points de regroupement, la construction de quatre nouveaux centres de transfert dont 3 de grandes capacités, l’acquisition d’équipements adaptés au nouveau système, tels que les bacs à ordures, les camions Benne à ordure ménagère, etc…Le démarrage est prévu pour le 1er trimestre 2018.Le dernier projet est celui de la construction et la réhabilitation de marchés dont notamment tous les marchés de Cotonou avec la construction d’un autre plus moderne.

Le gouvernement empiète sur les prorogatives des communes

Conformément à la loi N° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Benin, La commune dispose de compétences qui lui sont propres en tant que collectivité territoriale décentralisée. Elle exerce en outre, sous le contrôle de l'autorité de tutelle, d'autres attributions qui relèvent des compétences de l'État. Elle concourt avec l'État et les autres collectivités à l'administration et à l'aménagement du territoire, au développement économique, social, sanitaire, culturel et scientifique ainsi qu'à la protection de l'environnement et à l'amélioration du cadre de vie. A ce titre, la commune dispose des compétences dans les domaines du développement local, de l'aménagement, de l'habitat et de l'urbanisme. La commune peut également prendre l’initiative de la construction des infrastructures, de l'équipement et des transports. La loi confère également aux communes des compétences dans les domaines de la protection de l'environnement, de l'hygiène et de la salubrité, de l'enseignement primaire et maternel, de l'alphabétisation et de l'éducation des adultes, ainsi que les services marchands et des investissements économiques, de la santé et de l'action sociale et culturelle. Mais au regard des déférents projets précités et les différents domaines concernés, l’on est en droit de s’interroger sur l’opportunité de faire exécuter les travaux par le gouvernement. Le gouvernementaurait pu confier la réalisation de ces différents projets aux communes en les intégrant dans le plan de développement de ces dernières.

Nécessité de corriger le tir

A l’analyse, le gouvernement donne l’impression de porter entorse aux lois de la décentralisation, remettant ainsi en cause le processus. Même si l’exercice de la gouvernance locale au Bénin est balbutiant, inhérent à tout début et surtout en raison du non transfert des compétences, le gouvernement aurait pu apporter les moyens et l’expertise nécessaires à l’étude et à la mise en œuvre de ces projet. La forte dose de politique contenue dans cette initiative qui, à l’origine est porteuse d’espoir, risque de la détourner de ses nobles objectifs. Le gouvernement a donc tout intérêt à recentrer le débat, impliquer les collectivités locales dans l’identification, l’étude etla réalisation desdits projets. Toute autre démarche ou procédure serait assimilée à de l’abus du pouvoir, mais également à l’ingérence du gouvernement dans les affaires des communes concernées, pour des intérêts inavoués. Ce qui ne favorise pas le développement.

Th. A
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