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Polémique autour des examens nationaux de licence et de master: Les étudiants, otages des promoteurs d’universités
Publié le vendredi 19 mai 2017  |  Le Matinal
Marie-Odile
© aCotonou.com par Didier Assogba
Marie-Odile Atanasso, La ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, lors de l`atelier national d’échange des organisations de la société civile et des élus locaux sur la localisation des ODD
Palais des congrès de Cotonou, lundi 21 novembre 2016. Atelier national d’échange des organisations de la société civile et des élus locaux sur la localisation des ODD




A quoi jouent les promoteurs d’Etablissements privés d’enseignement supérieur (Epes) ? C’est la question que l’on se pose face au refus de certains d’entre eux de permettre à leurs étudiants de participer aux premiers examens nationaux de licence et master annoncés pour le mois d’août prochain.
Lors de ses récentes sorties, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la re-cherche scientifique Marie-Odile Attanasso, a expliqué de fond en comble, les ré-elles motivations de cette réforme dans l’enseignement supérieur. Mais, au lieu d’accompagner l’autorité de tutelle dans la mise en œuvre de cette réforme qui vient régler le sempiternel problème de l’authenticité des diplômes qu’ils déli-vrent, certains promoteurs d’Epes, sans gêne, affichent leur désaccord viscéral à l’organisation des examens nationaux de licence et master pour une période tran-sitoire de 3 ans. Exhibant diverses raisons, certains estiment que les textes du Cames leur donnent l’entière responsabilité de délivrer des diplômes de licence et de master. Or, sans la co-signature de l’Etat, l’authenticité de ces diplômes est mise en doute et ses détenteurs sont écartés des concours organisés par l’Etat. Contrairement à ce qui est véhiculé au sein de l’opinion, les examens nationaux ne contrarient nullement les principes du Cames. Au contraire, ils sont conformes à ses normes. C’est donc pour donner des chances égales à tous que l’Etat a dé-cidé d’assainir le secteur. Tous les promoteurs d’Epes devraient applaudir la dé-cision et accompagner sa mise en œuvre au lieu de passer le plus clair de leur temps à vitupérer les autorités du ministère. Après avoir cherché en vain à im-pressionner l’autorité à travers leurs sorties médiatiques, ils veulent maintenant instrumentaliser les apprenants. De sources bien informées, des promoteurs d’Epes s’apprêtent à déverser leurs étudiants dans les rues pour mettre la pres-sion sur le gouvernement et l’amener à renoncer à une réforme qui ne vise qu’à promouvoir la justice sociale en leur faveur. L’argument fallacieux qu’ils bran-dissent pour motiver les étudiants à aller contre cette réforme est le paiement de 25.000 FCfa comme frais exigés à chaque étudiant. Selon eux, c’est une manière pour le gouvernement de mobiliser les ressources pour son Programme d’actions. La somme de 25.000 FCFA à verser par les étudiants n’a pas été fixée au hasard. Mieux, cela n’est même pas un fait qui date d’aujourd’hui. Les établissements engagés dans la co-signature s’acquittaient déjà de ce droit. Or, après l’examen national, il n’y aura plus de co-signature. Certains promoteurs font croire aux apprenants que l’organisation des examens nationaux par l’Etat, vise à les faire échouer. Ces promoteurs d’Epes doivent savoir que l’Etat n’est pas en concur-rence avec eux. L’Etat oriente l’enseignement, et le privé l’accompagne. Au cours de sa récente sortie médiatique, Mme Attanasso a affirmé que le processus de ces examens nationaux sera conduit par les enseignants de ces mêmes établissements privés.
Des avantages des examens nationaux
L’organisation des examens nationaux de licence et de master a de nombreux avantages. La Mesrs en a énuméré quelques-uns. Il s’agit entre autres, sur le plan social, de corriger les inégalités et injustices créées de fait, par le système actuel-lement en place, de sécuriser et de rentabiliser les importants investissements fi-nanciers que font les promoteurs d’école et les parents. Par ailleurs, il faut préci-ser que l’examen offre aux apprenants deux possibilités. Premièrement, ils ont une attestation après validation des 180 crédits pour la licence et des 300 crédits pour le Master. Cette attestation peut être utilisée dans les pays de la sous-région de l’espace Cames et entre établissements à l’intérieur du pays. Deuxièmement, tous les apprenants aussi bien des établissements qui avaient la co-signature que ceux qui n’en avaient pas peuvent être retenus pour les examens d’Etat.
Le bien-fondé de cette décision du gouvernement
Les régimes ainsi que les conditions de fonctionnement des établissements privés d’enseignement supérieur (Epes) sont fixés dans le Décret 818-2008 du 31 dé-cembre 2008. Depuis juin 2010, il est institué en République du Bénin, confor-mément au décret n° 2010-297 du 11 juin 2010 portant conditions de reconnais-sance des diplômes délivrés par les établissements privés d’enseignement supé-rieur, un processus de reconnaissance des diplômes délivrés aux étudiants par les Epes ayant rempli les conditions prévues à cet effet. Ces textes disposent claire-ment des conditions de fonctionnement et de reconnaissance des diplômes déli-vrés par les Epes. Ainsi, c’est seulement lorsque l’Etat n’organise pas d’examen national que le mécanisme de reconnaissance des diplômes délivrés par les Epes à savoir la co-signature, entre en vigueur. Le titre du Décret 2010-297 est clair à ce propos. La co-signature telle qu’elle est conçue et pratiquée, crée une énorme in-justice aux parents et apprenants qui, parfois bien qu’étant de bonne foi, n’ont toujours pas l’information juste pour choisir le bon établissement. La preuve, sur plus de 146 Epes autorisés pour la licence et le master, seulement 52 bénéficient de la co-signature de diplôme et encore, pas dans toutes les filières. Les Epes doi-vent donc se mettre en règle vis-à-vis des textes.

Odi I. Aïtchédji
(Coll)
Communiqué
Madame la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique communique :
Il nous est revenu, de manière insistante et par des informations concordantes, que les frais d’inscription à l’examen national de la Licence font l’objet de diverses inter-prétations tendancieuses.
Par ce communiqué, le Ministère précise aux candidats, parents d’étudiants ainsi qu’aux promoteurs d’établissements que ces frais d’inscription fixés à 25 000 FCfa, ne représentent que le montant habituellement payé pour bénéficier de la co-signature des diplômes, conformément à l’arrêté 2012-686 du 20 décembre 2012 por-tant fixation des frais d’étude de dossiers de demande de co-signature des diplômes post-Bts délivrés par les Etablissements privés d’enseignement supérieur.
Il rappelle qu’en dépit des charges afférentes à l’organisation d’un examen de cette envergure, le Gouvernement a décidé de conserver le même montant.
Par la même occasion, le Ministère rassure les candidats, les parents d’étudiants et les promoteurs d’établissements que toutes les dispositions sont prises pour un bon déroulement de ces évaluations.
Il rappelle, par ailleurs, que le date de clôture du registre d’inscription à cet examen est impérativement fixée au jeudi 15 juin 2017 à 18 heures.
Cotonou le 18 mai 2017
Pour la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et P. o
Professeur Bienvenu Koudjo
Directeur de cabinet
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