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Remaniement technique du gouvernement : Les non-dits autour de la création du nouveau ministère
Publié le mercredi 9 octobre 2013   |  L`événement Précis


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© Autre presse par DR
Conseil des Ministres sous la présidence du Président de la République Yayi Boni.


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Le tout dernier remaniement technique du gouvernement a fait apparaître un nouveau ministère dont le Professeur Géro Amoussouga a désormais la charge. Sa dénomination n’est pas moins pesante : ministre à la présidence chargé de la coordination de la mise en œuvre des politiques des Omd et des objectifs de développement durable.

Mais si, seul le président Boni Yayi détient les raisons qui justifient la création de ce nouveau département ministériel, l’initiative ne manque pas de susciter des interrogations depuis lundi dernier, en ceci que d’autres ministères existants avaient déjà presque les mêmes charges.

Le ministère du développement, de l’analyse économique et de la prospective ainsi que le ministère chargé de l’évaluation des politiques publiques et des programmes de dénationalisation partagent ainsi des tâches similaires sur le front du développement. Ce qui pourrait semer de grandes confusions dans les directives à prendre par chacun d’eux pour atteindre leurs objectifs respectifs. Toute la question est là, aujourd’hui, face à la création de ce nouveau ministère qui s’investira, lui aussi, dans la lutte contre la pauvreté, dans l’élaboration des programmes et stratégies de développement et autres volets déjà pris en compte, ailleurs, dans le même gouvernement.

Le ministère de Marcel de Souza a entrepris beaucoup d’actions en ce qui concerne, par exemple, l’atteinte des Omd (Objectifs du millénaire pour le développement) par le Bénin en 2015. Se confiant en 2012 à la presse internationale, le ministre de Souza s’était réjoui du «grand progrès » réalisé par le pays dans ce domaine, visiblement fier d’avoir été l’un des acteurs importants de cet exploit. « Le Bénin a accompli des progrès considérables au cours des dix dernières années », répétait-il à l’envi.

L’objectif numéro 2, 3, 4, 5, 6 et 7, visant entre autres, à assurer l’éducation primaire pour tous, promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, réduire la mortalité des enfants, améliorer la santé maternelle, combattre le Vih/Sida, le paludisme et d’autres maladies, assurer un environnement durable sont en bonne voie de réalisation. Par contre, avait avoué, le ministre de Souza, les numéros 1 et 8 demandent encore beaucoup d’efforts. Va-t-il falloir qu’il cède ou partage désormais ses actions en la matière avec son collègue Amoussouga ? Rien n’est encore bien précis, puisque le communiqué du conseil des ministres n’a pas été assez explicatif à ce niveau.

I l en est de même pour le ministre Antonin Dossou dont la charge du développement l’implique aussi au regard de ses attributions. Le vrai ministre du développement est donc à rechercher parmi les trois.

Des raisons politiques et financières

Reste que si la création de ce nouveau ministère laisse transparaître le souci du Chef de l’Etat de multiplier des structures appelées à réaliser son rêve de voir le Bénin prendre l’envol d’un réel développement, elle pourrait également avoir d’autres motivations. Il n’est pas exclu que Yayi soit dans un schéma de fragilisation des pouvoirs de certains membres influents de son gouvernement.

Et ici, le cas de Marcel de Souza ne semble pas moins évident, au regard des rapports souvent tendus entre les deux personnalités. Marcel de Souza, par ailleurs, beau-frère de Yayi serait, de plus en plus, mécontent des missions qui lui sont confiées au sein de l’appareil d’Etat depuis la réélection du Chef de l’Etat en 2011. Une réélection pour laquelle, il s’est pourtant battu bec et ongles, dit-on. Pendant qu’il espère toujours mieux, le Chef de l’Etat diminue plutôt ses pouvoirs au fil du temps, à défaut de l’écarter définitivement.

Des raisons politiques seraient à la base de la discrète guéguerre qu’entretiennent les deux hommes. Marcel de Souza aurait longtemps lorgné un poste ministériel plus majestueux, du genre premier ministre ou encore ministre d’Etat, pour en faire une passerelle plus rassurante vers la présidentielle de 2016, sous la bénédiction d’un Yayi plutôt réticent à l’aider à conquérir le fauteuil présidentiel.

De l’autre côté, il y a le cas Antonin Dossou, l’ex directeur de cabinet du premier ministre d’alors, Pascal Irénée Koupaki. L’émergence du ministre Amoussouga qui lui arrachera sans doute des prérogatives dans la gestion de certaines politiques de développement, est une façon pour Yayi de réduire aussi ses tentacules. La probabilité de la candidature de Koupaki à la présidentielle de 2016 conforte davantage cette hypothèse d’autant que le ministre Dossou demeure l’un de ses «bras droits» dont les services ne lui feront pas défaut au moment venu.

Une raison non moins importante peut aussi soutenir ce nouveau ministère. Question purement financière. Créer un tel ministère est un moyen fort que Yayi se donne pour mieux capter les fonds des partenaires au développement qui accordent davantage de priorités aux Omd dans leurs divers appuis financiers à des pays pauvres comme le Bénin.

Le Fonds monétaire international (Fmi) n’a-t-il pas récemment octroyé 8 milliards de FCFA au Bénin pour l’aider à réaliser de grands exploits dans l’atteinte des Omd en 2015 ? Des exploits qui seront à l’actif du Bénin, et plus encore, à celui du chef de l’Etat sous lequel, ils seront comptabilisés au point de lui ouvrir des portes à l’international pour se faire prévaloir à de hautes fonctions en Afrique et dans le monde. Après son départ du pouvoir en 2016.

Christian Tchanou

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