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Art et Culture

Eric Hector Hounkpè à propos de ‘’Tous au Fitheb’’ « …Il faut faire en sorte que, les gens connaissent et fréquentent le Fitheb »
Publié le mardi 23 mai 2017  |  Fraternité
Eric
© aCotonou.com par DR
Eric Hector Hounkpè, Dg du FITHEB




Dans le souci de faire connaître au public béninois, le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), et de faire la promotion des acteurs culturels aussi bien béninois qu’étrangers, Eric Hector Hounkpè, comédien, conteur, poète, metteur en scène et Directeur général du Fitheb, en collaboration avec le ministre de la Culture et du Tourisme, Ange N’Koué, a initié le projet ‘’Tous au Fitheb’’. Il explique ici le contenu de ce nouveau concept et saisit l’occasion pour donner des précisions sur le Fitheb migratoire.

Parlez-nous du concept ‘’Tous au Fitheb’’
‘’Tous au Fitheb’’ est une démarche de programmation régulière de spectacles dans les salles Fitheb pour que le public prenne désormais l’habitude de venir suivre des spectacles. C’est à la fois une programmation de spectacles professionnels et semi-professionnels.

Pourquoi avoir ainsi nommé ce programme ?
‘’Tous au Fitheb’’, c’est aussi l’esprit dans lequel nous voulions rester, c’est-à-dire, faire découvrir le Fitheb à un public de proximité, ensuite à un public élargi. Le Fitheb a été créé dès l’entame des années 2000 et il faut faire en sorte que les gens connaissent et fréquentent le Fitheb. Qu’ils viennent découvrir ce que nous faisons, qui nous sommes et de quels services ils peuvent bénéficier, nous concernant. Nous sommes dans les locaux du cinéma Vog et cette démarche doit contribuer à ce qu’on ne dise plus ‘’Cinéma Vogue’’, donc c’est une médiation de proximité. Quand nous avions fait un test, nous avons constaté qu’il y a trois sortes de public qui fréquentent la zone : un public scolaire, un public relevant de l’administration, et un public lambda. Fort de tout cela, il était évident pour nous, de commencer par déployer une programmation envers toutes ces cibles, d’où l’expression ‘’Tous au Fitheb’’.

Quels sont les objectifs fixés dans le cadre de ce programme ?
Nos objectifs, c’est d’abord de faire fréquenter la salle, afin de fidéliser son public. C’est donc tout simplement de la médiation culturelle, une démarche pour aller chercher, entretenir et fidéliser un public. Au-delà de cela, nous avons une pensée envers les créateurs qui ont souvent souhaité avoir l’espace gratuitement pour pouvoir révéler leurs créations, faire une générale, faire des premières ou diffuser leurs spectacles. Longtemps, nous avons été fermés à cela, mais on estime que la salle étant prioritairement pour eux, et au public, il fallait changer d’approche. ‘’Tous au Fitheb’’ est venu également aider ces acteurs à faire programmer leurs spectacles sans aucun sou.
C’est donc pour leur faciliter la mise à vue de leurs spectacles, pour leur permettre d’avoir un espace et de montrer ce qu’ils savent faire parce qu’il n’est pas évident avec le peu de moyens qu’on a, de trouver des espaces pour diffuser. Et nous, notre objectif, en le faisant, c’est aussi de faire venir progressivement des potentiels acheteurs locaux, ce qui aiderait ces créateurs-là, à commencer à jouir des fruits de leur labeur.

Comment se déroule le programme « Tous au Fitheb » ?
Le lancement a été fait le 16 mai 2017, mais avant cela, en 2016, nous avions fait un élément test de ‘’Tous au Fitheb’’. C’était les vacances et nous étions allés dans les écoles où il y avait les cours de vacances, parler aux enfants parce que notre objectif était de passer par ces enfants pour amener les adultes aux spectacles. Ensuite, en 2017, nous avons tenu la semaine du théâtre béninois, et ça a été à nouveau concluant. Maintenant, ça va rester pérenne, c’est-à-dire que tout au long de l’année, les programmations vont se faire les mardis, mercredis, jeudis dès 18heures, et l’entrée va rester gratuite. Bien évidemment, nous allons, plus tard demander la contribution du public, parce que les salles s’entretiennent, l’électricité et l’eau se payent et il faudra commencer aussi à payer les artistes qui jouent pour que le professionnalisme tant attendu soit atteint.

Quels sont les acteurs culturels visés par ce programme ?
Dans ce programme, on a du théâtre, de la danse, du slam, de la poésie, des lectures scéniques, des contes, et donc il s’agit des conteurs, des slameurs, des hommes de théâtre, des metteurs en scène, des acteurs comédiens, et des troupes de danses. Toutefois , la programmation reste ouverte pour ceux qui veulent faire programmer leurs créations. Ils peuvent se rapprocher de nous et prendre date pour les mardis, mercredis et jeudis.

Les acteurs internationaux font-ils partie de ce programme ?
Bien évidemment, puisque dans la programmation de juin, il y aura une troupe togolaise qui viendra jouer. Nous sommes le Festival international de théâtre du Bénin, donc nous ne pouvons pas rester fermés aux acteurs internationaux.

Nous avons entendu parler du Fitheb migratoire. Qu’en est-il ?
Le Fitheb migratoire est une autre innovation. Le concept consiste à faire migrer le Fitheb vers des villes de notre pays le dernier week-end du mois. Le Fitheb installe son foyer avec une programmation c’est-à-dire qu’on a souvent un coordonnateur sur place qui, en relation avec la mairie, nous propose des artistes locaux. Ensuite, on quitte Cotonou avec un spectacle de format qu’on estime professionnel, et sur le terrain, les locaux prestent et les professionnels jouent ; en gros, il y a des échanges. Nous le faisons souvent sur des espaces publics, toujours pour que notre démarche de plaire au public et de l’amener à venir aux spectacles se poursuive et se renforce. Mais aussi, pour que nous continuions d’assumer la visibilité et la communication sur l’événement puisque le Fitheb se produit chaque 2ans. Voilà les objectifs assignés au Fitheb migratoire qui sillonne les villes du Bénin et qui permet de faire connaître le Fitheb et dans le même temps les créateurs de ces coins là parce qu’in fine, nous aurons à faire des choix pour meubler la vitrine Fitheb-évènementiel, et donc les folklores locaux nous aideront dans ces choix. L’année dernière, nous étions dans les villes de Natitingou, Kandi, Djougou, Dassa, Bohicon, Lokossa, et Ouidah. Pour la prochaine édition, nous envisageons aller dans les villes de Ouidah, Kétou, Savalou, Boukounmbé et Djougou.

Votre mot de la fin
Je lance un appel au public béninois en général et particulièrement au public environnant le Fitheb, de toujours faire un tour au Fitheb, ex Ciné Vog pour consulter les programmations en cours.

Propos recueillis par Clémence Akadiri (Stag)
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