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Adjinakou N° 2310 du 9/10/2013

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Gouvernement : les non-dits du remaniement (L’appréciation des Béninois)
Publié le mercredi 9 octobre 2013   |  Adjinakou


Le
© Ministère par DR
Le Président Béninois Boni Yayi


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Moins de deux mois après son dernier remaniement, Boni Yayi vient de modifier une fois de plus la configuration de l'équipe gouvernementale. Une gymnastique diversement appréciée par les observateurs qui peinent à en trouver l'opportunité. Toutefois, le nouveau remaniement inspire réflexions et commentaires... De 26, le gouvernement de Boni Yayi est passé à 27 portefeuilles. L'économiste Fulbert Géro Amoussouga fait donc son entrée au gouvernement et devient ministre à la Présidence, chargé de la coordination de la mise en œuvre des politiques des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) et des Objectif de développement durable (Odd). En plus de cette nouvelle entrée, deux ministres ont permuté leurs fauteuils. Naomi Azaria quitte le sport pour le commerce cédant son fauteuil à Affo Safiou. Ainsi, Boni Yayi vient de porter à douze (12) le nombre de ministre de commerce et à sept (7), celui de ministre des sports sous son régime. Des chiffres qui reflètent l'instabilité au sommet de l'Etat.

Instabilité

Sans nul doute, le remaniement de Boni Yayi est la preuve de l'inconstance de sa gestion. Nombreux sont les Béninois qui ont été surpris d'entendre parler d'un nouveau remaniement ministériel alors que le précédant est intervenu il y a moins de deux mois. Sinon, comment comprendre qu'à peine les nouveaux ministres sont entrain de prendre contact avec les grands chantiers de leur ministère que deux d'entre sont contraints à changer leur portefeuille ? N'est-ce pas là un éternel recommencement qui ne saurait permettre l'évolution des dossiers en instance, tant l'administration est une continuité ? Même si les motivations du nouveau remaniement restent à élucider, il n'est pas faux que depuis la dissolution du gouvernement de Boni Yayi, l'Exécutif béninois n'a toujours pas retrouvé sa pleine forme.


A la recherche d'un nouveau Koupaki ?

A bien y voir, le déséquilibre qu'affiche le gouvernement peut être vu sous divers angles. De l'avis des observateurs, le vide créé par le départ de l'ancien premier ministre du gouvernement serait la simple explication des tractations au sommet de l'Etat. D'où la création d'u nouveau ministère à la présidence et dont les attributions restent incomprises. Bien qu'ayant partagé entre trois ministères les charges de l'ancien ministre Koupaki, le président Boni Yayi semble toujours insatisfait. L'entrée au gouvernement de Géro Amoussouga qui officiait déjà à la présidence depuis peu, a donc pour objectif de renforcer les actions du gouvernement dans le domaine de l'analyse et le développement économique. La promotion du professeur titulaire des facultés de sciences économiques et de gestion serait également, à en croire certaines langues, l'expression de l'insatisfaction du chef de l'Etat face aux résultats peu probants du ministère du développement.

Contradictions

La surprise du remaniement ministériel n'est pas que liée à la fréquence. Il y a comme une sorte d'inconséquence dans la réforme. Alors que nos autorités disent œuvrer pour la réduction du train de vie de l'Etat par ces temps de crise économique qui courent, le chef de l'Etat s'est permis d'accroitre le nombre de portefeuilles ministériels qui pourtant était déjà très élevé du point de vue des maigres moyens dont dispose le pays. Mieux, Boni Yayi vient de rater une nouvelle occasion de tenir sa promesse de 50 % de femmes dans son gouvernement. En attendant de savoir qu'elle est la nuance entre le concept " évaluation des politiques publiques " et mise en œuvre des " politiques des Objectifs du millénaire pour le développement ", interrogeons-nous sur le budget de fonctionnement du nouveau ministère. A moins que le projet de budget exercice 2014 ait anticipé sur le remaniement technique.
Vitali Boton

· L'appréciation des Béninois

Pour recueillir les différentes lectures des Béninois du nouveau remaniement ministériel effectué par Boni Yayi en début de semaine, nous avons promené nos micros dans les grandes villes du Bénin. Voici en substance, les impressions que quelques-unes des personnes rencontrées.


Aubry Gnancadja : Journaliste

J'ai comme l'impression qu'il s'agissait juste d'augmenter le nombre de ministères de sorte à avoir un ministre qui va errer au palais comme les conseillers. Au fait, le problème est d'abord au niveau de la terminologie OMD qui est déjà dépassée au point où on parle aujourd'hui des ODD. Un peu comme on ne parle plus des NTIC mais des Tic. Mieux, la crise mondiale ne permet plus aux Etats de surcharger la composition du gouvernement. Avec la création de ce ministère on se demande à quoi servira désormais le ministère à charge de la coordination des actions gouvernementales puisque les OMD est un tout qui prend en compte la réduction de l'extrême pauvreté, la lutte contre le Sida, la lutte contre la tuberculose et plein d'autres choses qui sont dévolues à des ministères. Nul ne doute de la compétence de l'homme mais s'il doit être ministre au palais autant le nommer conseiller spécial


Chance Ligali : Consultant à Expertise en Droit et Gestion

Ce remaniement technique prouve que YAYI Boni manque de cadres susceptibles de mettre en œuvre efficacement sa politique. C'est pourquoi, il est obligé de faire entrer le Professeur Amoussouga pour renforcer son équipe (...) C'est-à dire qu'Amoussouga pourra prendre la parole au cours du conseil des ministres pour coordonner les idées des autres ministres (...) Hors son ancien statut de conseiller du Chef de l'Etat ne lui permettait pas de prendre la parole en conseil des ministres pour faire ses observations . Voila mon point de vu à chaud

Filbert Dègbédji, spiritualiste

Moi je trouve que ce ministère pour les OMD est inutile. Que fera un économiste de ce rang magistral qui nous appliquera que de la théorie. Un nouveau ministère pour gaspiller les ressources maigres de la nation, c'est tout.

Ulrich Vital Poenou

Merci Mr le journaliste pour l'occasion que vous nous offrez de nous prononcer sur ce remaniement technique qui nous laisse de marbre. Un nouveau poste ministériel aussi ambiguë qu'insipide... Il a encore le droit de faire tout ce qu'il veut jusqu'en 2016 et enfin nous allons pouvoir respirer. En dépit de cet avis qui exprime mon état d'esprit, je vois à travers la création de ce poste, toute une stratégie pour mieux nous divertir dans la perspective du projet de révision de la loi fondamentale. En créant un ministère pour le suivi des Omd il veut déployer un arsenal d'arguments pour nous berner à le suivre dans sa logique de réviser la Constitution


Lazard Gouchoékpon : Enseignant à la retraite

En procédant à une nouvelle fois au remaniement de son équipe gouvernementale, le chef de l'état veut juste dynamiser son équipe et je pense qu'il ne faut pas lui en vouloir pour cela, car il est le seul à répondre de sa gestion en 2016. Laissons-lui le temps de poursuivre ses œuvres jusqu'à la fin de son mandat et le peuple avisera en son temps


Joseph Akodjènou : Agent de la CLCAM

Je pense que tout est possible sous ce régime qui nous dirige depuis 2006. Un ministre nommé juste pour quelques jours et on est en droit de se demander si réellement ces personnes arrivent à élaborer leur feuille de route avant que l'on décide à nouveau de leur sort. Finalement je me pose la question de savoir qui lui est bon ? C'est une situation qui apporte de l'eau au moulin des opposants à qui, dit-il, tendre la main mais qui refusent de la saisir. On te nomme aujourd'hui et déjà demain, tu es rejeté. C'est dommage.


Arielle Houndéton : commerçante à Tokpa

N'est-ce pas une honte pour la famille et proches amis de ceux-là qui sont nommés puis éjectés ou même lorsqu'on leur change de portefeuille ? Moi j'ai comme l'impression que le chef de l'état ne maitrise souvent pas ceux qu'il nomme avant de leur faire appel. Il va falloir revoir tout cela pour nous éviter ce spectacle.


Eric Houndété : Député à l'Assemblée nationale

Dites-moi que ce n'est pas vrai ! Vraiment le Président de la République a fait ça?

Non.....il aggrave la faible proportion des femmes? Non... Moi qui croyais qu'il adorait nos mamans ! Si seulement le Président pouvait essayer de ne pas ignorer que la promotion des femmes est un objectif cardinal parmi les OMD et que l'exemple devait venir de lui?

Il augmente le nombre de portefeuilles au gouvernement? Il augmente les charges de l'Etat ce faisant?

Il crée un Ministère des OMD en doublure du Ministère de l'évaluation des politiques publiques? Sait-il que les OMD constituent la charpente des politiques publiques au Bénin?

A t-il prévu ce Ministère dans son projet de budget exercice 2014?

A t-il encore aggravé l'instabilité au Ministère du commerce qui change ses Ministres tous les six mois?

A t-il obtenu l'avis de l'Assemblée nationale dont le Président est actuellement à Genève en réunion de l'Union Inter Parlementaire?


Prions pour le Bénin.

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