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Politiques et syndicalistes remontés : Des heures chaudes en perspective pour Talon
Publié le mercredi 7 juin 2017  |  Matin libre
Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon




Le 3ème congrès ordinaire du parti Restaurer l’espoir de Candide Azannaï a donné l’occasion aux Béninois de voir enfin à quoi ressemble le visage de l’opposition au régime de la Rupture. C’était une tribune pour les hommes politiques qui ne sont pas de la majorité présidentielle de dresser un sévère réquisitoire contre la gouvernance Talon. Tour à tour, Léhady, Nicéphore et Rosine Soglo de la Renaissance du Bénin, Zéphirin Kindjanhoundé de l’Udd-Wolèguèdè, Atao Hinnouho du parti Reso-Atao, Gilbert Kuessi du Parti communiste du Bénin (Pcb), se sont succédé au pupitre pour peindre en noire la gestion du chantre du Nouveau départ. Aucune voix discordante n’a été attendue malgré la présence de responsables de partis politiques de la majorité présidentielle comme Augustin Ahouanvoébla du Prd et Orden Alladatin de Alternative citoyenne. C’était la messe des opposants et ils n’ont pas mâché les mots pour condamner, chacun à sa manière, la gestion faite de l’Etat ces 14 derniers mois. La tribune étant offerte par quelqu’un qui, après un an de collaboration avec le président Patrice Talon, a décidé de prendre ses distances. Mieux, la décision issue du congrès de Restaurer l’espoir est de suspendre toute collaboration avec le régime de la Rupture. Candide Azannaï vient donc grossir le rang des déçus du Nouveau départ et pour qui connaît l’homme, c’est tout sauf un non-événement. Egalement dans le rang de ceux qui s’opposent à la gouvernance Talon, il y a l’ancien Chef d’Etat Boni Yayi et tous ceux qui, jusqu’à ce jour, lui sont restés fidèles mais aussi et surtout le magnat de la volaille Sébastien Ajavon, arrivé 3ème lors de la présidentielle de 2016. Tout est donc en train d’être réuni du côté des hommes politiques et le cocktail molotov ne tardera pas à exploser à la face du Nouveau départ.

Les syndicalistes bientôt dans la danse…

Restées passives depuis l’avènement du nouveau régime, six centrales syndicales, en l’occurrence la Csa-Bénin, le Cgtb, la Cosi-Bénin, l’Unstb, la Cspib et la Csub désavouent le gouvernement. Dans une déclaration commune, mercredi 31 mai 2017, elles ont dénoncé la gouvernance ultralibérale et antisociale instituée par le président Patrice Talon et qui se caractérise par une parodie de dialogue social. Les centrales syndicales fustigent la liquidation des entreprises et structures étatiques, le licenciement massif, une pression fiscale étouffante, la multiplication des réformes non inclusives, la violation de la Charte nationale du dialogue social, etc. Cette déclaration qui fait suite à la suspension par les centrales syndicales de la séance avec les membres du gouvernement, mercredi 31 mai 2027, est illustrative de la tension sociale qui risque d’être tendue les jours à venir.

Et quand on sait que par le passé, il est déjà arrivé que syndicalistes et hommes politiques fassent front commun contre le régime en place, il est à craindre que le régime du Bénin révélé connaisse dans les jours à venir une fronde sociale aux ramifications politiques. Hier, sous le régime Yayi, un tel front a servi les intérêts d’un Patrice Talon entré en disgrâce en 2012 et désigné comme la « télécommande de Paris ». Aujourd’hui, les mêmes acteurs pourraient utiliser les mêmes armes pour combattre celui-là même qui en avait profité. Patrice Talon est à l’épreuve de la gestion du pouvoir et il est à craindre que dans les mêmes conditions, les mêmes causes produisent les mêmes effets.

B.H
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