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Recrutement d’un mandataire au Pac : Les syndicats contre le « tout privatiser »
Publié le vendredi 9 juin 2017  |  Matin libre
Antoine
© aCotonou.com par DR
Antoine Kouthon,ancien directeur général de la Société béninoise des manutentions portuaires (Sobemap),




Les Syndicats des travailleurs du Port Autonome de Cotonou (PAC), de la Cobenam, de la Sobemap du Cncb, de l’Asecna et du TTP ont tenu une Assemblée générale hier, jeudi 8 Juin 2017, dans l’enceinte portuaire pour s’opposer à la privatisation de la plateforme portuaire de Cotonou. Fortement mobilisés, ces responsables syndicaux dénoncent une volonté du gouvernement de tout privatiser et décident désormais d’engager le bras de fer. Ceci pour sauvegarder les acquis socio-professionnels des travailleurs.

Le ton est à la révolte et la déception est grande dans le rang des syndicats du Port autonome de Cotonou et surtout des autres structures sous-tutelle du ministère des infrastructures et des transports. En effet, par Avis d’appel public à Candidature AAPC N°0825/PRMP/MIT/S-PRPM du 26 mai 2017, le gouvernement amorce le processus de recrutement d’un mandataire pour la gestion du Port de Cotonou. Une privatisation déguisée de la plateforme portuaire qui ne saurait l’être parce qu’aucune loi modifiant l’arsenal juridique existant n’a été prise, ce qui ne garantit pas la transparence de la procédure de sélection. Outre ce vice de procédure, les travailleurs n’entendent pas subir le même sort que ceux de la Sonapra et d’autres structures sous tutelles du Ministère de l’Agriculture. De la Cobenam à l’Asecna sans oublier la Sobemap, le Cncb et même le ministère des infrastructures et du transport, les travailleurs se disent très remontés contre la politique de “tout privatiser“ du gouvernement de la Rupture. A en croire le Sg/Syntrapac, Urbain Kanlinsounon, le pillage de l’économie nationale semble connaitre un véritable galop sous la Rupture. Des dénonciations faites, il ressort que les multiples réformes engagées ne visent que des intérêts personnels du Chef de l’Etat. Le dépotage assuré par Atral (société du Président Patrice Talon) au détriment de la Sobemap ; des agréments de manutention récemment signés pour Atral et Pik Network par le ministre Hervé Hèhomey dans le dessein de s’arroger le reste du trafic manipulé par la Sobemap ; la participation de la société Atral a un comité interministériel sur les véhicules d’occasion en tant que vice-président alors qu’elle n’a jamais été acteur de la filière ; le retrait du Besc du Cncb pour le compte du Port afin de le confier à une structure privée bien que ce produit représente plus de 80% du chiffre d’affaires de l’entreprise. La stratégie de liquidation des structures semble bien être définie sous la Rupture. Il suffit de la conduire à une asphyxie financière pour y parvenir. Ainsi, on sacrifie sans aucun remords les emplois. « …nous partenaires sociaux de la plateforme portuaire n’entendons pas laisser le Port de Cotonou ni les sociétés d’Etat sous tutelle du Ministère des infrastructures et des transports être gérées comme la baraque d’épices du Président Patrice Talon et de son ministre Hervé Hèhomey » a clamé Urbain Kanlinsounon.

Le Port de Cotonou se porte pourtant mieux….

Ces dernières années, la plateforme portuaire de Cotonou a pu, à travers plusieurs réformes et recommandations des partenaires techniques et financiers, améliorer sa compétitivité pour se tailler une place dans cet environnement concurrentiel. De plus, le Port de Cotonou a toujours honoré ses engagements évalués à une demi-douzaine de milliards l’an et a également apporté sa participation à l’emprunt obligataire du gouvernement. Mais pourquoi c’est cette société qui se porte bien que l’on veut privatiser ? Comment peut-on comprendre que ce sont les entreprises en pleine performance ayant reçu les félicitations du ministre et récemment du Chef de l’Etat que l’on veut mettre sous mandat ou faire avaler par ses propres sociétés ? Comment après le rétablissement de façon insidieuse du Pvi qui est une machine à sous au profit des clans du compétiteur né, on met également le port dans sa main comme instrument de compétition ? S’interroge le Sg/Syntrapac, Urbain Kanlinsounon. D’après les partenaires sociaux, le gouvernement a décidé de ne pas satisfaire aux dernières quatre-vingt-et-un (81) recommandations des garde-côtes américains pour la conformité du Port aux normes internationales afin de trouver un prétexte pour la privatiser.

Que deviennent les 14 milliards de prêt contractés par la Sobemap ?

Pendant que le gouvernement tente d’asphyxier la Société béninoise des manutentions portuaires en confiant le dépotage et les travaux de manutentions à Atral et Pik Network, il importe de se demander ce qu’adviendra des prêts de 14 milliards obtenus par la Sobemap auprès de la Boad pour le renouvellement de ses équipements. Ici, il est bien question de s’interroger sur l’intention du gouvernement lorsqu’après la réouverture du Port sec d’Allada au profit des entreprises du Chef de l’Etat, on conduit la Sobemap à une perte de 15% de son chiffre d’affaires en obligeant les opérateurs à y passer pour renflouer les caisses desdites entreprises. Quand bien même des partenaires sociaux soupçonnent une intention de détournement des 14 milliards, ils n’entendent laisser fondre si facilement ces sociétés d’Etat et se retrouver dans la rue.

Les griefs des secrétaires généraux des syndicats…

Si pour le secrétaire général du Syntra-Cncb, Simon Hounyeva, il faut une synergie d’action dans les luttes afin que tout le pays ne soit privatisé, celui du Satram-Cobenam estime que les emplois sont plus que jamais menacés sous la Rupture. « L’heure est grave. Le gouvernement dit de la Rupture vient de nous déclarer la guerre et nous n’allons pas lésiner sur nos moyens. La première bataille sera bientôt engagée car nous n’accepterons pas cette forfaiture. La lutte, elle sera rude, noble mais nous allons gagner », déclare Maxime Sessou du Synatramap. Quant à la représentante des syndicats du ministère, il faut se tenir prêts pour faire échec aux réformes du gouvernement qui ne visent que des intérêts personnels. Pour le représentant de la Csa-Bénin et de l’Asecna, le régime actuel n’a pas de vraies politiques de développement et ne songe qu’à déstructurer l’administration. Le dialogue social est en berne, déplore-t-il. Ils entendent durcir le ton dans les tout prochains jours.


Aziz BADAROU
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