Après le rejet par l'Assemblée nationale du projet de révision de la Constitution, début avril dernier, la trouvaille du gouvernement pour occuper les populations, c'est d'aller leur vendre les intentions de réalisation de projets contenus dans le Programme d'action du gouvernement (Pag). Une activité qui a pris corps avec des sorties répétées des ministres du gouvernement et autres cadres de l'administration dans les communes, et ce chaque week-end, Mais depuis l'humiliation subie par le ministre d'Etat Pascal Irénée Koupaki qui avait à ses côtés ses collègues en charge de l'Agriculture, de la Décentralisation puis le préfet de l'Atlantique, il semble que le message est maintenant bien cerné par le gouvernement.
Que de dénonciations et que de récriminations à l'endroit du gouvernement sur cette action dite de sensibilisation des populations sur le Pag. Pour beaucoup, c'est incompréhensible que pour un document lancé depuis décembre 2016, qu'on en soit à une dissémination plutôt qu'à la concrétisation des projets. Mieux, ces descentes des ministres et compagnies dans les contrées du pays, ont tôt fait de prendre l'allure d'une propagande. Dans l'opinion, pour un gouvernement qui a opté pour la Rupture d'avec ces anciennes pratiques, c'est inadmissible et surtout dans un environnement où le panier de la ménagère est troué. En dépit de ces observations et des cris de désapprobation des populations, les ministres n'ont pas daigné arrêter le folklore. Il a fallu le meeting du samedi 10 juin 2017, dans la cour de l’Ecole primaire publique d’Allada, pour faire déchanter les émissaires de Patrice Talon. En tout cas, depuis que l'audacieuse restauratrice, Maman Yannick, a peint devant Koupaki et autres la situation catastrophique du pays à l'ère du Nouveau départ, il semble que c'est la fin de la récréation qui a été ainsi sifflée. Ces derniers 10 jours, plus de regroupement pompeux au profit d'un document. Et ce n'est que ce que souhaitaient plus d'un. Le Pouvoir ne communique pas suffisamment autour de ses actions ne veut absolument pas dire d'aller ressusciter ou de verser dans les vieilles pratiques combattues sous Yayi Boni. C'est déjà heureux que le chef de l'Etat ait visiblement demandé à ses envoyés spéciaux d'arrêter ce jeu tant décrié.
J.B