Les mécontents de la gouvernance du gouvernement du Nouveau départ ont battu le macadam hier jeudi 22 juin 2017 à Cotonou. Un mouvement d’humeur rendu possible grâce au sens élevé de démocrate du président Patrice Talon. Curieusement, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs.
La troupe clairsemée des manifestants témoigne du dégoût du peuple qui ne trouve pas ses intérêts dans les mouvements d’humeur. A travers cette marche, le groupuscule d’opposants à la gouvernance actuelle, a exprimé sa déception et fait le procès du pouvoir en place. D’ailleurs, en bon démocrate, le chef de l’Etat, Patrice Talon, a appelé ses partisans à renoncer à leur marche de soutien à son intention. Il s’agit pour le président de la République d’éviter les affrontements que pourrait provoquer la rencontre des deux parties. Contre le culte de la personnalité et tout ce qui en découle, Patrice talon, n’a pas voulu que ses partisans chantent ses louanges dans les rues de Cotonou. Ses partisans, s’ils avaient marché, auraient chanté ses louanges. Le président Talon ne finit pas d’étonner le monde. Il accepte en effet de se faire critiquer par des adversaires, mais refuse d’être encensé. Il faut dire que l’attitude du chef de l’Etat est une grande leçon de démocratie et de dignité qu’il donne à ses adversaires. Il aurait pu se considérer plus important que tout le monde, comme le faisait son prédécesseur, allant jusqu’à dire qu’après Dieu c’était lui, que tous ses adversaires sont petits. Sous Yayi Boni, cette marche n’aurait pas pu se tenir sans anicroches. Il interdisait lui-même les marches puisqu’il ne remettait jamais en cause les décisions de ses préfets allant dans ce sens. De fait, il aurait fait militariser les lieux de rassemblement et faire bastonner les manifestants pour empêcher la marche d’avoir lieu. Mais c’est une honte pour certaines centrales syndicales de manifester avec des gens qui étaient du côté du pouvoir hier, notamment les responsables du Plp. En ce temps, ces derniers soutenaient avec force que les interdictions de marche par le préfet étaient justes et bonnes pour préserver l’ordre public. Des gens qui n’hésitaient même pas, lorsque les responsables de centrales étaient violentées, à soutenir que leur sang qui a coulé, était du sang de mouton. C’est donc incompréhensible qu’ils s’accoquinent aujourd’hui avec ces mêmes personnes. En effet, si la Cstb est bien connue, le Fsp par contre, n’a aucune personnalité juridique (parce qu’il n’est pas enregistré au ministère de l’Intérieur), et donc n’aurait pas pu légalement marcher dans la rue. On exhorte en conséquence les responsables de ce front à donner le bon exemple, à participer à l’éducation démocratique des enfants, plutôt que d’être dans la contestation systématique. On en aurait fait un motif pour envoyer des gens faire le tour de médias internationaux aux seules fins de salir notre pays, de le traîner dans la boue au motif que les libertés publiques y sont menacées.
Odi I. Aïtchédji
(Coll)