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Autorisation de la marche interdite par le préfet du Littoral Ni humiliation ni camouflet pour Modeste Toboula
Publié le vendredi 23 juin 2017  |  L’Opinion Aujourd’hui
Modeste
© aCotonou.com par Didier Assogba
Modeste Toboula, le préfet du département du Littoral de la célébration de la journée Mondiale de l`environnement au Bénin.
Cotonou, le 05 juin 2017. Le gouvernement Béninois et le programme des Nations Unies au Bénin ont célébré la journée mondiale de l`environnement à la plage de Fidjrossè.




L'Opinion Aujourd'hui
Juin 23, 2017

L’interdiction des marches ne relevait nullement de la fantaisie des humeurs égoïstes du Préfet Toboula. Les éléments d’appréciation objective de la situation laissaient entrevoir clairement des risques évidents d’affrontement entre les camps antagonistes qui voulaient marcher. En pareilles circonstances, c’est toujours mieux d’anticiper sur le pire, par la pro action, que d’avoir à rétablir l’ordre. Prévenir, dit-on, vaut mieux que guérir. Avec l’autorisation de la marche par le chef de l’Etat, il n’y a plus eu deux marches de tendances opposées, comme annoncé. Parce que le chef de l’Etat a eu l’intuition géniale d’appeler ses sympathisants à ne pas marcher, si c’est pour le soutenir. Du coup, il annule le risque d’affrontement que redoutait le préfet Modeste Toboula, en interdisant toutes les marches. Le chef de l’Etat aurait autorisé les deux marches simultanées qu’on n’aurait certainement pas connu le calme que tout le monde salue actuellement au bout du compte. C’est dire que le préfet Toboula n’a essuyé ni un camouflet ni une humiliation.

Entre le préfet et le chef de l’Etat, ce n’est qu’une question d’approche. Sinon, la finalité était la même : éviter l’affrontement entre deux camps rivaux. C’est donc une erreur d’appréciation que de conclure que le chef de l’Etat a désavoué le préfet du Littoral. Les loups ne se mangent pas entre eux, dit l’adage. Autant le président Patrice Talon a le sens de l’Etat, en autorisant que les uns et les autres puissent s’exprimer en toute liberté, autant le préfet Toboula a le sens des responsabilités administratives qui sont les siennes à la tête du Littoral, et qui lui imposent d’anticiper sur tous risques de troubles à l’ordre public. En acceptant de se faire insulter et critiquer vertement par ses adversaires, tout en refusant d’être encensé par ses sympathisants, le président Talon donne une belle leçon de démocratie à ses adversaires politiques. Une leçon qui a déjà eu son écho, à travers le faible taux de participation à cette marche supposée tenir d’une légitimité populaire. Talon n’aime pas le populisme ; Toboula ne craint jamais de se rendre impopulaire quand il sait que la cause qu’il défend est juste.

On retiendra que la tenue de la marche fait moins de bruit que son interdiction. Donc, Talon et Toboula, même combat, mais approches différentes. Qui dit mieux ?
Euloge Emakos
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