Les grands ouvrages tels que les ponts, les routes et autres échangeurs constituent les infrastructures nécessaires au développement d’un pays ; raison pour laquelle ils doivent être réalisés dans les règles de l’art. Leur longévité repose sur trois conditions essentielles :
1] la qualité des matériaux/équipements et les conditions de mise en œuvre,
2] la surveillance et les réparations,
3] l’entretien régulier.
Sous d’autres cieux, certains de ces ouvrages ont des siècles d’existence ; mais tel n’est pas leur avenir chez nous. Dans la circulation, vous rencontrez ces artères parfois bitumés pour des raisons électoralistes et défoncées après les premières pluies ; ces lampadaires brisés et délaissés comme sur la route du Campus Universitaire d’Abomey-Calavi ou dans la rue du Collège Notre Dame à Gbégamey / Cotonou …etc.
J’ai choisi de porter ce problème sur la place publique avec le cas de l’échangeur du carrefour de Godomey à la sortie Ouest de Cotonou. Les traînées noirâtres visibles sur les flancs de cet ouvrage constituent des signaux d’alerte. La négligence de la condition 2] (la surveillance et les réparations) accélère les phénomènes physico chimiques (micro fissures, capillarité, infiltration, oxydoréduction….etc.) qui travaillent lentement mais surement, sans fanfare ni trompette, accumulant les dégâts au fil du temps.
Ainsi, en moins de dix ans d’existence les joints qui contrôlent les effets de la dilatation et les vibrations de l’échangeur sont déjà dégradés comme le montrent les traces des eaux d’infiltration (photos en date du 16/06/2017).
L’évocation de cet échangeur est une illustration d’un problème fréquent et récurrent sur nos chantiers des grands travaux. Et si ensemble, nous faisions un tour sur le réseau routier national en voiture ? Il nous faudrait par exemple plus de deux heures pour rallier Cotonou à mon village distant seulement de 60 km au bord du lac Ahémé. Cela pénalise fortement le développement du monde rural qui passe par le désenclavement routier (et numérique).
Voilà pourquoi il parait nécessaire de renforcer les capacités de la Direction des Services Techniques en charge des conditions énoncées à l’introduction pour rattraper la situation.
Christophe HADONOU YOVO