Le budget général de l’Etat exercice 2018 tourne autour de 1300 milliards de FCFA. C’est ce qu’il faut retenir du débat sur l’orientation budgétaire à l’Assemblée nationale, vendredi 30 juin dernier. Le ministre du Plan et du Développement Abdoulaye Bio Tchané l’a confirmé devant les députés.
Au lieu d’aller en crescendo, la tendance est plutôt à la baisse en ce qui concerne le budget de l’Etat qui passe de 2010 milliards en 2017 à 1300 milliards en 2018. Le gouvernement revoit ses ambitions pour l’année 2018 donnant ainsi raison à tous ceux qui, en son temps avaient parlé de budget irréaliste. Que n’a-t-on pas entendu quand l’Assemblée nationale a voté le budget de 2017 ? Les observateurs avertis avaient tiré la sonnette d’alarme sur le fait que la morosité économique, la dépréciation du naira, la difficulté que rencontrent les régies financières dans la mobilisation des recettes n’étaientpas de nature à permettre la mobilisation d’une si forte somme. Même le Fmi, après une mission au Bénin du 15 au 22 février 2017 était sceptique. Du point de presse fait par le chef de mission, Norbert Toé, il ressort que pour exécuter un budget de 2010 milliards, le Bénin devrait mobiliser sur le marché financier environ 1002 milliards. Or, le Fmi en tant que garant du Bénin sur le marché financier ne peut l’autoriser à mobiliser que 550 milliards. Dans le même temps, les trois régies financières que sont la Douane, les Impôts et le Trésor ne peuvent mobiliser pour 2017 qu’environ 900 milliards. Même si l’assiette fiscale des ressources internes était élargie, la Douane, Les Impôts et le Trésor ne réussiront jamais à combler le gap de 500 milliards.
La pression fiscale et les emprunts obligataires
Ce besoin de mobilisation de ressources internes est à la base de la pression fiscale sans précédent allant jusqu’à la fermeture de certaines entreprises. Les opérateurs GSM sont acculés. On leur réclame des milliards, exemple de MTN à qui on a demandé de payer 150 milliards de redevance liée à l’utilisation de fréquence. Et comme la société tarde à s’exécuter, on a bloqué ses comptes. De même, les emprunts obligataires sont devenus monnaie courante. Il y en tellement eu avec des résultats mitigés. Et même malgré tout ceci, la nécessité d’un collectif budgétaire se fait sentir de plus en plus. Cela pose un autre problème, celui de la crédibilité des actuels dirigeants devant les institutions financières. C’est la rançon du gouvernement pour être campée sur sa position malgré les cris d’alerte. Ceux à qui il était reproché de sous estimer la capacité de mobilisation des ressources par la Rupture, c’est eux qui ont aujourd’hui raison, la preuve que Patrice Talon ne connaît pasle pays. Toutefois, l’erreur étant humaine, c’est y persévérer qui est diabolique. Aujourd’hui, les difficultés de mobilisation de ressources obligentle gouvernement à faire preuve de réalisme en revoyant ses ambitions à la baisse. Il s’est rattrapé sur le budget 2017 avec une prévision de 1300 milliards comme du temps de Boni Yayi.
M.M