Les rideaux sont tombés le vendredi 30 juin au palais des Congrès de Cotonou sur le 9e Forum africain sur le carbone. Au bout de 72 heures de réflexions sur la lutte contre les changements climatiques, les participants se sont séparés sur des notes d’espoir pour ce qui est de l’appui du secteur financier aux projets verts des jeunes africains.
A partir de la gauche, Patricia Espinosa, Abdoulaye Bio Tchané, José Didier Tonato/Ph:Dr
Catalyser les actions collaboratives climatiques pour le développement durable en Afrique. Tel était l’objectif central du 9e Forum africain sur le carbone qui a vu se réunir du 28 au 30 juin dans la capitale économique béninoise, environ 450 experts venus d’Afrique et du monde. Après deux jours d’intenses réflexions, le troisième jour a été consacré à une session ministérielle de haut niveau animée par les ministres en charge de l’Environnement du Burkina-Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Bénin. Placée sous le thème «Mobilisation des ressources financières pour lutter contre les effets néfastes des changements climatiques : quelles stratégies à adopter par l’Afrique pour la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national », la session a été présidée par José Didier Tonato, le ministre béninois du Cadre de vie et du développement durable. Aux termes de celle-ci, les ministres et les représentants des autres pays d’Afrique, des organisations internationales, régionales et nationales se sont engagés à :
1- Travailler au développement d’un partenariat public-privé robuste et dynamique, pour la mise en place des financements climat ;
2- Mettre l’accent sur l’évaluation des ressources nationales dans la mise en œuvre des Contributions Nationales Déterminées (NDC), afin de compléter valablement l’apport extérieur ;
3- Œuvrer pour la mise en place de financements innovants dans nos pays, pour appuyer les ressources nécessaires à l’exécution de projets ;
4- Favoriser la culture statistique en mettant en place des systèmes et des banques de données à travers la recherche-action dans le domaine des changements climatiques ;
5- Œuvrer pour la réduction des pertes liées aux aléas climatiques dans le secteur agricole ;
6- Saisir l’opportunité de l’engagement des partenaires financiers et techniques à accompagner les pays africains pour l’atteinte des engagements pris
7- Prendre les dispositions pour que les pays africains accèdent au marché carbone.
Dans son mot de clôture du 9e Forum africain sur le carbone, le ministre d’Etat, ministre du plan et du développement, Abdoulaye Bio Tchané s’est réjoui de ce que la rencontre de Cotonou ait « permis aux partenaires de l’Afrique de prendre connaissance des progrès du continent ainsi que de ses exigences en matière climatique ». Durant les 72 heures qu’ont duré les assises, les experts africains ont vu leurs connaissances renforcées sur les instruments financiers des actions climatiques y compris les financements innovants, ceux publics ou privé, les marchés de carbone, la taxe carbone, etc. Ils ont aussi planché sur les stratégies de prise en compte des Contributions déterminées au niveau national (CDN) dans les politiques publiques notamment dans les stratégies et plans nationaux et dans la programmation budgétaires des dépenses. Egalement, le demi-millier de participants au forum de Cotonou a réfléchi aux initiatives de coopération en lien avec le cadre de partenariat de Nairobi. Le 9ème forum africain sur le carbone a été aussi une occasion pour les porteurs de projets ou d’idées du secteur privé africain de défendre la pertinence de ceux-ci, de susciter autour d’eux l’intérêt et de mettre à profit les opportunités de financement disponibles ou à venir. Ce qui a fait espérer à Abdoulaye Bio Tchané que « les développeurs de projets africains ont pu tirer bénéfice des différents pitch et foires et que le forum a permis aux partenaires de l’Afrique de prendre connaissance des progrès du continent ainsi que de ses exigences en matière climatique ». Le rendez-vous de Cotonou s’est achevé sur des notes de satisfaction pour le comité local d’organisation et son président, le Directeur de Cabinet du Ministre Plan et du développement Rufino d’Almeida. « Le forum Afrique carbone de Cotonou est un grand succès sur tous les plans. Nos hôtes l’ont reconnu. Le Bénin vient de prouver une fois encore qu’il est en mesure d’absorber assez facilement ce genre de rencontres internationales », s’est-il réjoui. On note que la dernière journée du forum a connu la présence et la participation de Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et Hakima El Haite, envoyée spéciale du roi du Maroc et championne de haut niveau pour le climat.
Flore S. NOBIME