Sur « Président d’un jour » de ce jour, c’est Stéphane Zinsou qui s’est prêté à nos questions. 17 ans, béninois, il fait la classe de terminale A2 au collège Bio-Guerra à Porto-Novo. Fils unique de sa famille dont le père Didier Zinsou Pascal est économiste planificateur et la maman sage-femme, Stéphane Zinsou ambitionne fait de la politique pour devenir plus tard homme de la diplomatie. Il expose ici ses ambitions pour son pays en tant que « président ». Lisez plutôt … notre président
Matin libre : Président Zinsou comment se porte votre pays le Bénin ?
Le président Stéphane Zinsou : Mon pays va mal, le Bénin connaît une évolution en dents de scie, c’est-à-dire que mon pays évolue à un rythme pas trop acceptable. Il y a beaucoup à faire au Bénin. Les réformes doivent gagner tous les secteurs pour qu’on puisse amorcer un développement digne du nom.
Quels sont ces secteurs, Monsieur le Président ?
Quand on prend l’énergie électrique par exemple, c’est un secteur où l’apport de la plus petite amélioration aura d’office un impact positif sur tout le pays. Les quartiers sont mal éclairés. Il faut augmenter le nombre de poteaux électriques dans les quartiers. Procéder à l’extension du réseau jusqu’à atteindre la couverture nationale. Est-ce que vous savez que le Bénin profond est très proche de nous ? Chez moi par exemple au quartier Habitations à Porto-Novo, il existe une centrale électrique ou un relai de la SBEE et pourtant le nombre de poteaux électriques est resté à cinq et rassurez-vous, sur les cinq, trois seulement fonctionnent encore. Un autre secteur, c’est le trafic par voie terrestre. Un réseau routier dégradé : c’est le signe caractéristique de mon pays. C’est le mal dont souffre tout le pays. Les voies sont dégradées un peu partout, causant régulièrement des accidents. Je pense qu’une bonne politique qui prendra en compte l’entretien régulier des axes routiers est indispensable. Il faut vraiment une reconstruction de nos axes routiers. Il n’y a pas de voies dignes de ce nom au Bénin. L’autre secteur non moins important est le secteur de l’enseignement, comment comprendre qu’un élève qui a suivi un cursus scolaire normal ait 11 ans en classe de terminale. Il va embêter ses aînés tout le temps et les distraire en classe. L’autre chose est qu’il risque de finir ces études avant l’âge de raison. Ce qui fait que très tôt il irait à la retraite s’il a la chance de travailler pour l’état béninois, donc une perte pour l’état qui a investi pour sa formation.Nous venons de terminer avec les examens de fin d’année.En ce qui concerne le déroulement du baccalauréat, on peut affirmer que les épreuves ont été abordables de manière générale et à la portée de l’élève moyen. Mais sachez que ce n’est pas cela mon ambition, je rêve plus grand pour ce pays, je veux, dans les années à venir, former l’élite. C’est pour cela qu’il est impérieux de finir avec les grèves perlées qui marquent chaque année scolaire. Il faut aussi penser à l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants afin qu’ils vivent vraiment de leur métier et surtout éviter d’harceler les filles à qui ils sont obligés de donner de bonnes notes parce qu’ils leur auraient fait des avances. Je crois en la gent féminine de mon pays. C’est pour cela que j’exhorte les professeurs à laisser les élèves filles tranquilles afin qu’elles finissent leurs études.
La question de la santé est aussi primordiale, le ministère de la santé doit mettre à la disposition des médecins des matériels de dernière génération pour l’amélioration de la qualité des opérations en chirurgie surtout. Cela éviterait les évacuations à l’extérieur pour des opérations. Nous avons parfois des gens bien formés mais il n’existe pas de matériels souvent. Aussi, voudrais-je profiter de votre canal pour lancer un appel à ces béninois formés et qui font la fierté des autres pays délaissant leur pays dans cet état.
Un mot sur la gouvernance au Bénin ?
Il faut dire que jusque là, de bonnes décisions sont prises par la gouvernance du président Talon. Je ne condamne pas le déguerpissement des espaces publics. Pour ce qui est de la corruption, il faut dire la lutte n’est pas intensive. Les autorités gouvernementales doivent travailler de manière à ce que les populations désespérées ne disent plus qu’ils ne pensent qu’à leurs intérêts. Ils doivent revoir leur mode de gestion. Pour ce qui de l’emploi au Bénin, il faut que de longues études soient faites. Pour espérer un bon emploi au Bénin, il faut avoir un niveau minimal de master voire un doctorat de nos jours.
Un mot de fin ?
J’encourage l’initiative « Président d’un jour » et je salue votre journal qui par cette rubrique nous donne l’occasion de nous exprimer en tant qu’enfant. Je parle de mon pays et c’est grâce à Matin Libre, longue vie à vous, merci.
Réalisé par Kola PAQUI