6 mois se sont écoulés depuis le vote du budget de l’Etat exercice 2017. Mais rien n’a encore bougé. Dans les ministères, sociétés et offices d’Etat, le travail est au ralenti. L’oisiveté est le quotidien des agents qui s’ennuient à longueur de journée. Le service est devenu le lieu de repos où on prend rendez-vous avec Morphée. Cette situation, caractéristique de l’Etat du pays depuis l’avènement de la Rupture, est la conséquence de la nonexécution des Plans de travail annuel (Pta) des ministères sectoriels, sociétés et offices d’Etat. Il ne reste plus que 6 moisavant la fin de l’année 2017 et c’est toujours le statu quo dans les ministères. De sources concordantes, aucun Pta n’a encore connu un début d’exécution faute de ressources. Ils (les Pta) continuent de dormir dans les placards à l’image des fonctionnaires dans les bureaux. Selon les témoignages, pas un seul stylo encore moins un paquet de papier rame n’a été encore acheté au titre de l’année 2017. Les ministères manquent de liquidité. La belle preuve, mardi 06 juin dernier, la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) a dû arracher le compteur électrique qui alimente les tours administratives, plongeant plusieurs ministères dans le noir pendant des heures. Il n’y avait pas de carburant dans le groupe électrogène qui devrait prendre le relais et aucun des ministères logés dans les tours n’a débloqué de l’argent pour ravitailler le groupe le temps que la Sbee remette le compteur après moult négociations.
Beaucoup de voix s’étaient levées pour dire que le budget de 2010 milliards pour l’année 2017 était irréaliste dans un contexte de morosité économique. Mais puisqu’il fallait coûte que coûte montrer que le nouveau régime est plus ambitieux que l’a été celui de Boni Yayi, on a fait la sourde oreille. Aujourd’hui, le Chef de l’Etat et ses ministres font face à la réalité, celle de la rareté des ressources. Etant donné que les conséquences corrigent mieux que les conseils, les prévisions budgétaires pour 2018 tournent autour de 1300 milliards. Retour à la case départ donc. Et tant mieux si la Rupture descend enfin de son nuage car, l’erreur est humaine, y persévérer est diabolique, dit-on. Seulement, les Béninois sont curieux de savoir le point de l’exécution du budget 2017 à mi-parcours. Une évaluation de sa mise en œuvre s’impose afin de juger de la nécessité d’un collectif budgétaire.
B.H