La réforme relative à l’organisation des examens nationaux de Licence et de Master continue d’alimenter les polémiques. Seulement à quelques jours de la tenue desdits examens, les étudiants des Etablissements privés d’enseignement supérieur (Epes) ont manifesté leur mécontentement à travers un sit-in sur le ministère de tutelle. Ces derniers, ayant boycotté majoritairement le dépôt des dossiers, dénoncent des réformes inappropriées et hors normes dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur au Bénin. « Comment pouvons-nous comprendre que le ministère de l’enseignement supérieur du Bénin méconnaisse totalement ces actes fondateurs du système LMD et s’engage dans un passage en force de vente de programmes académiques non homologués conformément à l’article 28 de l’Arrêté 710 du 31 décembre 2012 et d’organisation d’examens dits nationaux discriminatoires et contraires aux normes internationales en matière d’enseignement supérieur ? Comment pouvons-nous comprendre que, pendant que les pays qui aspirent vraiment au développement évoquent le binôme « Formation-Emploi », le Bénin s’accroche au binôme avarié « Formation-Diplôme » qui plonge les pays davantage dans le sous-développement ? » Se sont interrogés, ces étudiants au cours du sit-in. A en croire leur porte-parole, le Décret 194 du 29 mars 2017 portant organisation des examens nationaux pour l’obtention du diplôme de Licence et de Master dans les établissements privés d’enseignement supérieur non homologués, remet en cause les fondements du système moderne LMD pour les seuls étudiants du sous-secteur privé de l’enseignement supérieur. « Qu’il importe que le Chef de l’Etat prenne ses responsabilités avant qu’il ne soit trop tard et que les ministres d’Etat Abdoulaye BioTchané et Pascal Irénée Koupaki et le ministre de la justice, le professeur Joseph Fifamè Djogbénou arrêtent le massacre et le drame qui se profilent à l’horizon. En tout état de cause, ils en assumeront la coresponsabilité devant l’histoire » lit-on dans leur déclaration. Les étudiants manifestants réclament du gouvernement, la suspension immédiate de la mesure improvisée d’organiser des examens nationaux de licence tout en appelant à la mobilisation générale de tous les étudiants et des parents pour dire « NON » aux mesures improvisées contraires aux normes nationales et internationales. Ils s’opposent également à la perception des faux frais de 25 000FCFA pour étude des dossiers dans le cadre desdits examens. Pour eux, il s’agit d’un rançonnement des pauvres étudiants et de la promotion de la précarisation et du chômage des jeunes.
A.B