« ….C’est une première depuis 2010 que nous organisons cet examen du Brevet d’études du premier cycle. Nous avons constaté que les résultats n’ont jamais atteint ce score de 50%. Je voudrais d’abord préciser qu’on ne doit pas en tirer une gloire, parce que l’Etat dépense des milliards pour organiser l’examen, et au finish, on a des résultats minables. C’est peut-être à cause de cela qu’ils peuvent être heureux. Plusieurs facteurs expliquent les résultats de cette année comparativement à ceux de l’année dernière (16%). Les résultats de 2015-2016 ont permis de prendre réellement conscience de l’existence d’une faille à un niveau donné. Cette faille se trouve dans la baisse du niveau des apprenants. Il y a également la qualité de l’enseignement. Il y a des enseignants qui ne vont pas régulièrement en classe, qui ne sont pas régulièrement inspectés par le corps de l’inspection pédagogique…Lorsque nous avons donné ces résultats, le ministre a pris ses responsabilités. Il a instruit l’inspection pédagogique du ministère pour que les inspections soient de plus en plus fréquentes. Lorsqu’un enseignant sait qu’il pourra être inspecté à tout moment qu’il sera interpellé lorsqu’il va en classe en retard, il prend le travail au sérieux. Cela ne se faisait pas régulièrement, parce qu’il n’y avait pas assez de matériels roulants afin de descendre sur le terrain. Il y a des pools d’inspection qui ont été créés cette année. Ce sont ces efforts qui ont permis de motiver davantage non seulement les syndicats, mais aussi les enseignants pour qu’ils puissent aller au travail. Il y a aussi l’application du texte selon lequel, lorsque le chef d’établissement a de mauvais résultats, il peut être déchargé. Ayant pris conscience de cette situation, les Chefs d’établissements se sont mis au travail. Ils ont davantage contrôlé les enseignants qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Les élèves ont également pris conscience de la situation. Puisqu’il y a un texte qui dit que l’apprenant ne passe pas en 2nde tan t qu’il n’a pas le Bepc et la moyenne de classe supérieure ou égale à 10. Cela a motivé ont motivé davantage les élèves. Les parents d’élèves aussi, ayant également pris conscience de l’enjeu, se sont davantage occupés de leurs enfants. A cela s’ajoute une année apaisée. Cela a favorisé l’exécution des programmes C’est donc la conjonction de plusieurs facteurs.
Je peux vous avouer qu’il n’y a pas du tout eu la main du politique dans ces résultats. Au contraire, le politique nous a instruits pour que nous puissions donner le vrai visage des résultats. Il n’y a pas du tout eu de rachat. On a appliqué exactement les textes, et les syndicats peuvent témoigner de cela… »
Patrice SOKEGBE