La société Bénin Control Sa a depuis le mois d’avril dernier a repris l’exécution du Programme de vérification des importations (Pvi). Selon le gouvernement, c’est un nouveau contrat qui lie cette société anciennement dirigée par l’homme d’affaires Patrice Talon à l’Etat. Mais jusque-là, le contenu de cet accord n’est pas connu du public. Or, Talon a promis de gérer le pouvoir en toute transparence.
Sous Yayi Boni (2012), le contrat portant sur la mise en œuvre du Pvi avait été remis en cause. La durée du contrat notamment. Des collaborateurs du gouvernement d’alors avaient montré que Bénin Control Sa n’avait pas l’expertise nécessaire pour exécuter le programme, son partenaire technique Sgs s’étant séparé de lui. Seulement, une fois au pouvoir, Patrice Talon a décidé de redonner vie au Pvi décrié. Le gouvernement a officialisé en Conseil des ministres la reprise des activités de Bénin Control Sa. Ce devrait être une nouvelle version du Pvi. Dans la foulée, le ministre des Finances et celui des Transports avaient été instruits « à l’effet de négocier avec Bénin-Control Sa la modification du contrat de marché du 09 février 2011 relatif à la mise en place du programme de vérification des importations de nouvelle génération sur la base des propositions retenues par les deux parties». Mais depuis lors, plus rien. Le président Patrice Talon qui s’est engagé lors de la campagne électorale de 2016 à lutter contre la corruption et qui prône la transparence tarde à autoriser la publication des nouvelles clauses du contrat Pvi. Or, il se trouve que Bénin Control Sa est dirigée par Olivier Boco, ancien associé et très proche du Chef de l’Etat. La publication du nouvel accord est donc nécessaire. Patrice Talon doit mettre enfin à la disposition du public ce nouveau contrat. L’attitude du gouvernement est suspecte. Car malgré l’appel de certains acteurs de la société civile et la pression de plusieurs médias, Patrice Talon et ses collaborateurs n’entendent rien livrer. Que veut-on bien cacher au peuple? Encore un nouveau contrat mirobolant? Dans l’opinion, ça murmure en tout cas. On n’hésite pas à montrer qu’il s’agit d’un accord juteux qui permet au promoteur de Bénin Contral Sa de s’en mettre plein les poches.
Mike MAHOUNA