Dans une interview qu’il nous a accordée alors qu’il s’apprêtait à signer à Huddersfield Town, Steve Mounié évoque son choix de rejoindre l’Angleterre. Il pense surtout avoir fait le meilleur choix. Lisez plutôt…
Vous devriez désormais jouer dans le grand monde, la Premier League. En signant en Angleterre, vous changez clairement de dimension…
L’Allemagne m’attirait aussi (Fribourg l’avait contacté, ndlr). Mais l’Angleterre, c’est « The place to be ». Le rêve quoi ! Vous imaginez, évoluer à l’Emirates Stadium, Old Trafford, Anfield Road… Défier Manchester City, United, Arsenal, Liverpool, Tottenham… ça fait rêver. Me projeter marquer un but face à de telles équipes, rien que d’y songer, j’ai les poils qui se hérissent. L’ambiance est fabuleuse dans les stades. A Huddersfield, les 20 000 abonnements (John Smith’s Stadium contient 24 500 places, ndlr) sont partis en un rien de temps. Quand j’étais petit, je portais un maillot d’Arsenal. J’étais supporter des Gunners parce qu’il y avait plein de joueurs français. Mais maintenant, je suis un « Terrier » (nom des joueurs d’Huddersfield, ndlr). Je vais découvrir l’Angleterre, moi qui n’y ai jamais mis les pieds.
Connaissez-vous le calendrier d’Huddersfield ?
Nous allons à Crystal Palace, puis nous recevons Newcastle avant de disputer un tour de Coupe je crois. Les premiers matchs, il va falloir que je marque mon territoire. Car en Angleterre, ça ne rigole pas, vous êtes bidon et vous être mis au placard. Même si vous avez coûté 13 millions d’euros. Rien que pour la montée, le club a touché 200 millions de droits Tv. Alors recruter un avant-centre à 20 millions au mercato, ça ne leur fait pas peur.
Pourquoi avoir, a priori, choisi Huddersfield plutôt que Watford, l’autre club anglais qui souhaitait votre venue ?
À Huddersfield, les choses ont tout de suite été claires. Ils me veulent, je veux y aller, point. À Watford, le président est également propriétaire du club italien de Udinese. Le club souhaitait me recruter pour me prêter dans la foulée dans le club du Frioul, en Italie. Non, je n’étais pas d’accord.
Votre ex-coéquipier à Montpellier Stéphane Sessègnon, le capitaine du Bénin, qui a joué à West Bromwich Albion ou Sunderland, vous a-t-il donné des conseils sur les travers à éviter en Angleterre ?
J’ai aussi discuté avec mon coéquipier de Montpellier Yacouba Sylla, qui a joué à Aston Villa. C’est amusant, mais les deux m’ont invité à prendre un préparateur physique privé. Maintenant, à Huddersfield, l’entraîneur est Allemand. Ça doit bosser pas mal, alors peut-être que cela ne sera pas utile. Benjamin Stambouli, qui a joué à Tottenham, m’a prévenu que physiquement ça tapait fort en match comme à l’entraînement. Du coup, j’ai accentué un peu la musculation ces derniers temps (sourires). Ils m’ont également mis en garde contre le piège des filles qui sont de mèche avec les tabloïds pour déclencher des scandales. Avec moi, pas de danger. Je vais rester cool, tranquille. Bien concentré sur le job.
Huddersfield, c’est aussi le pays du XIII… Vous iriez soutenir les Dragons Catalans quand ils affronteront les Giants?
Malgré ma fibre catalane, je n’apprécie que très modérément le rugby. Alors je ne vous promets pas vraiment d’aller supporter les Dragons.
Quels souvenirs conserverez-vous de vos années Montpellier ?
J’y ai passé neuf années tout de même. Une très belle maison. Que de bons souvenirs avec ce titre de champion de France de Cfa2. Et puis j’ai aussi participé au sacre de l’équipe une en Ligue 1. Bien sûr que je suis triste de quitter l’Hérault. Mais avec le chèque que va toucher le club, je me dis que c’est un bon renvoi d’ascenseur. Mais pour moi, tout a commencé à Nîmes en Ligue 2 il y a deux ans. Un club qui avait démarré le championnat avec moins 8 points et avec lequel je me suis éclaté en marquant 11 buts. Et puis dans le Gard, quelle passion ! Là-bas, je suis arrivé enfant et j’en suis parti homme.
Arnaud Hingray
(Coll)