Le gouvernement béninois vient d'allouer un budget de 2,7 milliards de FCFA pour accompagner financièrement les jeunes détenteurs de projets d'entreprise, au titre de l'année 2017, a annoncé mardi la direction générale du Fonds national de Promotion de l'entreprise et de l'Emploi des jeunes du Bénin (FNPEEJ) à Cotonou.
"L'ambition du gouvernement béninois à travers ce fonds est de sortir les jeunes diplômés béninois de la précarité, du sous-emploi et du chômage", a confié à Xinhua, Modeste Kérékou, le directeur général du FNPEEJ, soulignant que des projets de plus de 500 jeunes béninois entassés sur son bureau attendaient ce financement.
Au Bénin, a-t-on indiqué, depuis le gel des recrutements systématiques des jeunes béninois, à la fin de leur formation, dans l'administration et les entreprises publiques, en raison des mauvaises conditions macroéconomiques et de la mauvaise gestion des ressources publiques à la fin des années 1980, cette couche de la population béninoise est confrontée à un véritable problème de chômage.
Selon une récente étude réalisée par le programme des Nations pour le développement (PNUD), le Bénin reste confronté aux défis sans cesse croissants du chômage et du sous-emploi, véritables menaces à l'atteinte des objectifs de développement durable.
"Certes, comparé à la moyenne mondiale (qui est de 9,2% en 2012), le taux de chômage au Bénin paraît relativement moins grave. Mais il faut noter qu'il a connu une évolution ascendante ces dernières années, passant de 0,7% en 2007 à 2,6% en 2011. Il frappe plus les femmes (2,8%) que les hommes (2,4%) et plus en milieu urbain (4,3%) qu'en milieu rural (1,4%)", révèle la même étude du PNUD.
Selon cette même source, malgré ce niveau, le taux de chômage cache une réalité plus révélatrice mieux captée par le taux de sous-emploi.
"En effet, plus de 50% de la population active est en situation de sous-emploi. Le taux de sous-emploi des jeunes qui était de 50% en 2011 avoisine 70% en 2013. Autrement dit, la majorité des jeunes de 15 à 35 ans est affectée", mentionne la même source, qui précise que cette situation demeure encore plus préoccupante chez les jeunes de 25 à 34 ans où le taux de sous-emploi invisible est de 61,7%.
Ainsi, pour la résorption de ce problème de chômage, plusieurs milliers de jeunes béninois se convertissent depuis ces dernières années en entrepreneurs agricoles.
Pour Patrick Tossa, enseignant chercheur en économie dans une université de Cotonou, ce foisonnement des jeunes entrepreneurs agricoles au Bénin, permettra non seulement de régler le problème du chômage, mais aussi celui de la sécurité alimentaire dans le pays.
"L'orientation massive des jeunes diplômés sans-emplois vers les entreprises agricoles favorisera une augmentation de la croissance économique qui renforcera la lutte contre la pauvreté au Bénin dans les années à venir", a-t-il affirmé.