L’ancien Maire de Ouidah (photo) commence selon toute apparence à digérer sa déchéance. Il semble désormais accepter la déculottée qu’il a subie le 30 juin dernier. « Destituer un maire, ce n’est pas une très bonne chose. Cela dit, il ne faut pas avoir de l’amertume…», a clamé l’homme d’affaires Sévérin Adjovi hier mardi sur Sikka Tv. Il se montrera davantage clair : « La Mairie n’est pas une fin en soi… Le Maire qu’on va choisir, je l’aiderai à réussir sa mission… En réalité quand vous regardez de près, la Commune a besoin de paix. Et je ne peux pas être complice du sous-développement de cette ville ». Sévérin Adjovi qui a été déboulonné par un vent de destitution après plusieurs mois de résistance, est déjà prêt à apporter son aide au prochain édile de la ville historique. Néanmoins, il garde la dent dure contre le Préfet de l’Atlantique. A l’entendre, Jean-Claude Codjia serait son bourreau. L’ancien Maire l’accuse d’être au cœur des manœuvres ayant conduit à son détrônement. «Cette fois-ci, j’ai vu que c’est le Préfet lui-même qui a pris le soin de bien l’organiser», a-t-il déclaré hier au micro de Soleil Fm. A l’entendre, Jean-Claude Codjia a dû même accélérer la procédure de destitution pour éviter des défections dans le rang des Conseillers frondeurs. Face à l’engagement du Préfet, l’ancien Maire a confié avoir simplement rangé les armes. « Je ne pouvais pas continuer à me battre dos contre le mur. Je ne me suis pas battu», a-t-il indiqué. Sévérin Adjovi a par ailleurs nié les accusations de mauvaises gestions portées contre lui pour justifier le vote de défiance du 30 juin dernier. Il soutiendra également qu’il était souffrant le jour de sa destitution. «Honnêtement, j’étais malade, hospitalisé. J’avais un problème cardiaque à régler… Et j’étais en repos sanitaire », a-t-il martelé.
L’ancien Maire Adjovi veut tourner la page. Mais il conteste toujours les conditions dans lesquelles, il a été évincé de la tête du Conseil communal de Ouidah. Il n’a pas indexé directement le gouvernement. Toutefois, sa ligne de défense trahit bien l’hypothèse évoquée par les médias. En effet, en s’en prenant au Préfet, le représentant du gouvernement dans le département de l’Atlantique, il met en cause Patrice Talon qu’il ne vénère d’ailleurs pas. Et désormais réduit au statut de simple Conseiller communal, l’homme d’affaires pourrait avoir à gérer une situation politique un peu compliquée malgré sa volonté affichée de collaborer avec son successeur.
A.S