Dans le cadre du projet ‘’Pour des médias plus professionnels au Bénin’’, financé par Osiwa et réalisé par la Maison des Médias, il a été réalisé une enquête sur plusieurs sujets d’intérêt national. La série de conférences de presse de restitution a démarré hier mercredi 12 juillet 2017. C’était à la Maison des Médias de Cotonou, en présence du Président de l’Union des professionnels des médias du Bénin (Upmb) et de celui du Conseil national du patronat de la presse du Bénin.
Deux sujets étaient au menu des débats hier. Le premier, présenté par Anorin Affissou de la presse du jour est intitulé : « Programme de logements sociaux au Bénin : un véritable serpent de mer » et le second est l’œuvre de Aziz Badarou du quotidien Matin Libre et fait révéler la part de responsabilité des hommes politiques dans la mauvaise répartition des infrastructures sociocommunautaires dans les communes de Parakou et de Pèrèrè.
Au sujet des logements sociaux
A travers ce sujet, l’orateur lève un coin de voile sur des différents projets de promotion immobilière initiés au Bénin depuis les indépendances. Il en découle un constat amer révélant un gouffre financier de ces logements sociaux, avec à la clé, plus de 33 milliards de Fcfa en fumée, avec des éléphants blancs sur toute l’étendue du territoire national. Les investigations font également état de la réticence des acquéreurs pour diverses raisons. Par ailleurs, le conférencier fait constater l’échec de toutes les initiatives prises dans le domaine depuis 1960. «C‘est la grande désolation », clame Anorin Affissou. A l’en croire, à peine a-t-on atteint le 1/10 des 10 000 logements prévus dans le cadre du projet de promotion de logements sociaux, soit 942 logements achevés au 31 décembre 2011. Des chiffres discordants avec ceux annoncés par le ministre du cadre de vie devant la représentation nationale et qui fait état de 893 villas effectivement achevées.
Des leçons à tirer
Anorin Affissou en conclut à la réticence des acquéreurs, car selon ses propos, les 893 logements achevés sur les 10 000 prévus n’ont pas encore trouvé à 100% de preneurs, en raison du coût élevé des logements, la qualité douteuse du matériau, à la non implication des populations ainsi que des élus locaux, à des considérations socioculturelles… Il exhorte pour finir les députés à mettre sur pieds des commissions d’enquête parlementaires à cet effet, en vue de situer les responsabilités
Les calculs politiques et la répartition des infrastructures socio-communautaires
L’autre sujet ayant focalisé l’attention des journalistes est celui relatif à l’impact des calculs politiques sur la répartition des infrastructures de base, présenté par Aziz Badarou du quotidien Matin Libre. A ce sujet, l’orateur a fait montre de du handicap que constitue les calculs politiques pour l’accès de tous aux services sociaux de base. Ce qui est à l’origine des disparités observées dans la répartition des infrastructures sociocommunautaires dans les communes de Parakou et de Pèrèrè, avec la forte influence des hommes politiques sur le développement communautaire. A l’e croire, dans les communes de Parakou et Pèrèrè, tout se joue d’abord au niveau de l’élaboration des documents de planification où les hommes politiques ou élus locaux saisissent l’opportunité d’être associés à l’élaboration des documents de planification des infrastructures socio-communautaires pour influencer le travail des techniciens en orientant le choix des sites d’implantation de ces infrastructures aux fins d’honorer leurs promesses électorales. Par ailleurs, constate l’orateur, l’opportunité étant offerte à tout individu de réaliser sur fonds propres des infrastructures contenues dans le Pdc, les hommes politiques (députés, ministres, maires, conseillers) réalisent des infrastructures de base dans des localités qui leur garantissent le plus de suffrages, peu importe le besoin. Aziz Badarou pour finir, exhorte les décideurs à recadrer l’élaboration des documents de planification en contraignant les hommes politiques à s’en tenir aux travaux des techniciens en vue d’une meilleure répartition. Au terme de la présentation, le président de l’Union des professionnels des médias du Bénin (Upmb) Franck Kpochémè et celui du Conseil national du patronat de la presse du Bénin, Basile Tchibozo, ont salué la qualité du travail abattu avant d’exprimer leurs reconnaissances à tous les acteurs du projet.
Thomas AZANMASSO