Dans le cadre du projet ‘’Pour des médias plus professionnels au Bénin’’ de la Maison des Médias, financé par Osiwa, le journaliste Romuald D. Logbo a donné une conférence de presse, vendredi 14 juillet dernier à Cotonou, sur le thème : « Corruption dans les établissements privés d’enseignement supérieur au Bénin ». Il s’agit d’une restitution de son enquête qui révèle de graves irrégularités dans le secteur.
Le journaliste béninois Romuald D. Logbo a effectué une enquête sur la corruption dans les établissements privés d’enseignement supérieur au Bénin. A travers une conférence de presse animée, vendredi dernier à Cotonou, il a restitué les résultats de son enquête qui s’articule autour de cinq points essentiels à savoir : le contexte, la démarche, les résultats, les difficultés rencontrées et les enseignements à tirer.
Le conférencier rappelle que, depuis le 6 avril 2016, dans un nouveau régime, avec un nouveau mode de gouvernance basé sur les réformes, l’Etat central s’empare de tous les secteurs dont celui de l’éducation. Il précise qu’aujourd’hui au Bénin, l’un des sujets qui fait l’actualité et fâche reste l’organisation des examens nationaux en Licence et Master pour les établissements privés d’enseignement. « Nous sommes à l’ère des faux diplômes au Bénin. Les exemples sont légion », indique-t-il.
En initiant cette enquête, le journaliste dit n’avoir pas l’intention de donner raison à un camp ou un autre. L’esprit était de faire une incursion dans ce monde, le secteur des Etablissements privés d’enseignement supérieur (Epes) pour en appréhender la gouvernance, le fonctionnement, notamment comprendre la manière dont les diplômes sont délivrés par les promoteurs, précise-t-il.
Il ressort de l’enquête que de graves irrégularités et d’intolérables dysfonctionnements écorchent l’image du Bénin, à travers le fonctionnement de ces Epes qui délivrent des diplômes jusqu’à la décision du Gouvernement de réformer le secteur. A chacune des étapes, a-t-il ajouté, on note un laisser-aller qui promeut la corruption. Aux dires du conférencier, certains Epes ne sont pas en règle et ne respectent aucun des textes en vigueur dans le secteur. D’autres font les cours deux jours seulement par semaine et se permettent de délivrer des diplômes. Il y a des Epes qui recrutent du personnel qui n’a ni le profil ni le niveau requis : des titulaires de la licence de l’Uac pour y enseigner alors que pour enseigner à l’université, il faut être au moins en année de thèse. Le référentiel du Cames précise clairement le niveau requis du personnel professionnel qui intervient dans les programmes de Licence et de Master professionnels. Romuald D. Logbo souligne que la liste des dysfonctionnements qu'il a retenue n’est pas exhaustive. Il fait savoir que le silence du Gouvernement, à travers la direction des Etablissements privés d’enseignement supérieur (Depes), est tout aussi à regretter et à déplorer. Le conférencier n’a pas manqué d’expliquer qu’au regard des confidences, témoignages et preuves recueillis auprès des uns et des autres, l’initiative de réforme du Gouvernement est vivement encouragée.
Romuald BINAZON