Depuis hier, lundi 17 juillet 2017, Antoine Dayori n’est plus Directeur général du Conseil national des chargeurs du Bénin (Cncb). Sa suspension annoncée sur les réseaux sociaux en début de soirée a été confirmée plus tard par l’arrêté de suspension qui a été publiée. On lui reproche de n’avoir pas bien géré le dossier de transfert du Bordereau électronique de suivi des cargaisons.
Selon l’arrêté du ministre Hervé Hèhomey, le Dg Antoine Dayori a été suspendu pour légèreté dans l’exécution d’une décision du Conseil des ministres en sa séance du 29 juin 2016 ». Richard Allossohoun, Directeur général adjoint de la même structure, assure son intérim jusqu’à nouvel ordre. En effet, pour éviter la multiplicité d’acteurs dans la gestion de ce bordereau et pour sécuriser davantage les recettes issues de cette activité afférente au bordereau, le conseil des ministres, en sa séance du 29 juin 2016, a décidé de rationnaliser l’organisation mise en place par le Cncb dans la collecte des ressources, d’y introduire de la transparence, et de confier l’activité au Port autonome de Cotonou. Le relevé du conseil des ministres avait indiqué que « les dispositions seront prises à cet effet dans les meilleurs délais ». Un an plus tard, cette décision semble souffrir et le Ministre a dû prendre ses responsabilités.
Un cadre du Cncb contacté a expliqué qu’en réalité, la résistance du Dg peut être expliquée par le fait que les ressources générées par le Besc représentaient près de 70% des recettes du Cncb. « Perdre la gestion du Besc met en difficulté l’office », selon ses confidences. Mais le Conseil des ministres, retirant le Besc au Cncb pour le port, lui avait confié la gestion de la certification des pesées de conteneurs à l’exportation. C’est vrai que cette prestation ne vaut pas grand chose devant la gestion du Besc. Si on en prend soin, cela pourra générer beaucoup de fonds pour l’office.
Le Directeur général du Cncb qui vient de perdre, visiblement son poste est en mission à l’Etranger pour le compte de cet office depuis le 2 juillet 2017. Il devrait être en ce moment à Paris, après un séjour à Barcelone. Il est annoncé à Cotonou pour demain soir afin de passer service à son adjoint, un autre soutien de Patrice Talon dans la Commune d’Aplahoué. Dayori a été nommé le 25 Mai 2016 et a pris fonction deux jours plus tard des mains de Ernest Tindo, alors Dg par intérim, succédant ainsi à Hervé Fangnigbé à ce même poste. Il part quelques semaines après l’arrivée d’une mission d’audit au sein de cet office.
Antoine Dayori, un ami personnel et soutien de Patrice Talon dans le département de l’Atacora, sera-t-il réhabilité, plus tard ? Difficile de le dire. Seulement, on se rappelle que par le passé, François Noudégbessi, alors ministre de l’urbanisme avait été suspendu par le président Boni Yayi afin de lui permettre de se mettre à la disposition d’une commission d’enquête dans une affaire de malversation liée à l’organisation du sommet de la Cen-Sad au Bénin et dans laquelle il avait été cité. Quelques mois plus tard, il avait été rappelé pour reprendre son fauteuil de ministre. C’est un cas différent de celui de Dayori, mais l’on apprend que son retour à ce même poste n’est pas impossible, puisqu’il avait proposé à nomination à ce poste par le Conseil d’Administration, avec un contrat de deux ans au Cncb. Il n’est plus Dg, mais il restera un agent du Cncb pendant le reste de son contrat, avec les avantages y afférents, pendant dix mois.
Félicien Fangnon