Le Syndicat national des diplomates du ministère des Affaires étrangères (Syndipat-Mae) a organisé un sit-in, ce mardi 18 juillet, dans l’enceinte dudit ministère, pour dénoncer la violation des textes en vigueur par leur ministre de tutelle.
Quelques dizaines d’agents massés devant le ministère des Affaires étrangères ont manifesté, dans la matinée de ce mardi 18 juillet, leur colère et leur indignation face à ce qu’ils appellent « le non-respect des textes qui régissent le fonctionnement de leur ministère ». Ces travailleurs dénoncent des nominations et des affectations qui, selon eux, ne sont pas conformes aux textes en vigueur. « Nous reprochons à notre ministre de tutelle la violation flagrante de certains textes qui régissent le ministère, y compris ceux que lui-même a signés », affirme Daouda Sabi Dramane, secrétaire général du Syndicat national des diplomates, interprètes, traducteurs, personnel administratif et technique (Syndipat-Mae) du ministère des Affaires étrangères.
Les travailleurs en colère refusent pour le moment d’aller en grève, mais agitent l’arme des manifestations. L’idée, c’est de mettre la pression sur l’autorité pour qu’elle accepte de poursuivre les négociations afin qu’une issue heureuse soit trouvée, préconisent-ils. Ils ont décrété une série de manifestations qui couvrent toute la semaine. « Nous ne voulons pas aller en grève parce que nous cherchons du travail. Mais en violant les textes, le ministre nous empêche de travailler dans de bonnes conditions », explique Daouda Sabi Dramane. Selon lui, le Code d’éthique et de déontologie du diplomate, l’arrêté n°8 portant encadrement du mouvement diplomatique, le statut général de la fonction publique et d’autres textes relatifs au fonctionnement du ministère sont régulièrement violés par le ministre de tutelle.
L’un des points sur lesquels les travailleurs n’entendent pas démordre, c’est la décision de l’autorité qui demande le retour d’une trentaine d’agents en service à l’extérieur, notamment à Tokyo et Niamey, pour le compte dudit ministère. Selon le secrétaire général du Syndipat-Mae, ces agents en service dans les représentations diplomatiques sont sommés de revenir au pays dans un délai de trois mois. Une chose inacceptable pour le syndicat qui promet d’intensifier la lutte jusqu’à la satisfaction totale des revendications. Au nombre de celles-ci, le syndicat exige le retour au ministère de onze agents renvoyés sans motif valable, l’élaboration sans délai du plan de formation triennal 2017-2019 au profit du personnel, le respect du principe de la diplomatie aux diplomates de carrière, le paiement sans délai des primes d’heures supplémentaires dues au personnel depuis 2015, la rationalisation de l’effectif des recrutés locaux dans les postes diplomatiques et consulaires du Bénin, le redéploiement interne et la relecture de la décision de fermeture de certains postes diplomatiques.
La déception des manifestants était d’autant plus grande qu’à la fin de leur sit-in, ni le ministre, ni son représentant n’est venu entendre leur cri de cœur. Ce que le syndicat a vécu comme « un mépris », selon Daouda Sabi Dramane. Car selon lui, il était prévu qu’un représentant du ministre aille à la rencontre des manifestants pour recevoir la motion de protestation. Les travailleurs se sont donné encore rendez-vous ce mercredi pour une autre manifestation.