Le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames) a ciblé un collège d’enseignants béninois du supérieur afin de les recevoir dans l’Ordre international des Palmes académiques du Cames (Oipa) pour les bons et loyaux services rendus à la communauté universitaire. Ils sont une douzaine dont le Dr Alain Capo Chichi du Groupe Cerco. La cérémonie de décoration des récipiendaires était prévue pour se tenir le 19 juillet 2017, et ce au terme de la clôture des Comités consultatifs interafricains (Cci) au Palais des congrès à Cotonou. La nouvelle a été transmise aux autorités béninoises par le Secrétaire général du Cames et annoncée aux concernés par le ministère de tutelle. Ainsi, par courrier N°1971-17/Mesrs/Dc/Sgm/Ct-Aapds/Sa du 23 juin 2017, la ministre Marie Odile Attanasso en personne a notifié aux récipiendaires cette information tout en les félicitant et en les invitant à payer le coût de leur médaille de décoration à l’Agent comptable du Cames à son arrivée à Cotonou, le 10 juillet 2017. Mais la même ministre par l’entremise de son Directeur de cabinet, professeur Bienvenu Koudjoh, rebondit le 12 juillet 2017. Et, dans une nouvelle correspondance au Dr Alain Capo Chichi, elle l’informe de ce que pour ne pas en ajouter à la confusion actuellement observée, l’absence de dialogue l’oblige à donner du temps à l’organisation de la remise de la décoration dont il est l’un des récipiendaires. Depuis lors, la question a suscité un tollé dans les médias. La ministre Marie Odile Attanasso, tente de se justifier par le biais de son directeur de cabinet Bienvenu Koudjoh. Ce dernier a été reçu par Océan Fm hier mercredi 19 juillet 2017. Sur le sujet, le DC y a essayé de justifier la non-attribution de la décoration au Dr Alain Capo-Chichi, distinction a lui décernée par le Cames.
Pour directeur de cabinet, Bienvenu Koudjoh, la non-attribution de la décoration à Alain Capo-Chichi est une décision du collège des recteurs du Cames, compte tenu du contexte qui prévaut dans le pays : « Ni madame la ministre, ni le gouvernement ne s’est opposé à ce qu’on le distingue. Le collège des recteurs qui ayant appris qu’on allait décorer Capo-Chichi, en même temps que des gens qui ont eu la distinction sur le plan académique, a décidé que l’on sépare les deux pour éviter la confusion », a fait savoir le Dc du ministère de l’Enseignement supérieur. Il poursuit en essayant de faire la part entre distinction d’ordre académique et celle décernée à titre honorifique « La confusion dont on parlait, c’est la confusion entre la distinction pour des palmes académiques qui sont des distinctions d’ordre académique et les distinctions à titre honorifiques », a-t-il expliqué. Bienvenu Koudjoh ne conçoit pas que la distinction soit accordée à Alain Capo-Chichi, alors même qu’il a marqué son opposition aux réformes dans le secteur : « on sait très bien que l’individu est en opposition avec les réformes, on ne comprendrait pas qu’au même moment qu’on est en train de le combattre sur la manière dont lui conçoit les choses, qu’on soit en train encore de le décorer », a laissé entendre le directeur de cabinet. C’est ce qui justifie à en croire ses propos, la prise de responsabilité par le Secrétaire général du Cames qui a compris la démarche et la nécessité de préserver un climat apaisé dans le pays. Dans cette perspective, signale le Dc, que les recteurs ont saisi la ministre, lui suggérant de ménager une rencontre entre eux et le secrétaire général du Cames. Et selon les explications du professeur Koudjoh, c’est au cours de la rencontre qu’il a reçu mission d’envoyer une lettre à Alain Capo-Chichi à cet effet, le Secrétaire général du Cames, s’étant démarqué par rapport l’initiative de l’envoi d’une lettre à l’intéressé : « c’est à la suite de ça que le secrétaire général du Cames a dit que ce n’est pas à moi de lui écrire, c’est à vous de lui écrire et au cours de la rencontre on m’a désigné », précisera le directeur de cabinet Bienvenu Koudjoh. Et à en croire ses propos, la non-attribution de la distinction à Alain Capo-Chichi, tient beaucoup plus à son opposition aux réformes engagées par le gouvernement dans le secteur de l’enseignement supérieur : « Il faut être très clair, on ne peut pas vous en vouloir pour votre position, mais si votre position entretient la confusion, on ne va pas quand même vous autoriser dans un pays qui se respecte à mélanger les choses au point où les gens qui sont concernés par la réforme ne savent plus à quel saint se vouer », a martelé l’invité.
Au sujet des menaces évoquées par Alain Capo-Chichi
Le directeur de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur s’inscrit en faux contre les rumeurs faisant état de menaces proférées contre la personne de Alain Capo-Chichi par la ministre : « Vous voyez madame Attanasso menacer quelqu’un de faire quoi ? J’ai lu quelque part qu’il a été obligé de déménager, pour faire quel mal à Capo-chichi ? Sur quel plan ? », Va-t-il clamer. Et selon ses propos, c’est dans le but d’éviter de l’amalgame que la distinction n’a pas été attribuée : « Ce que justement nous craignons, c’est ça qui est en train d’arriver. Ç’aurait été pire si on avait fait la décoration parce que l’amalgame mélangeant tout, comme il l’a fait dans la déclaration qu’il a faite là, c’est ça qui serait arrivé et ça aurait mis le pays en difficulté », conclura-t-il.
Th. A.