Le sit-in de trois jours annoncé par le Syndicat national des diplomates, interprètes-traducteurs et personnels administratif et technique du Ministère des affaires étrangères (SYNDIPAT-MAE), a commencé mardi 18 juillet 2017. Ce mouvement d’humeur est prévu pour prendre fin ce jour, jeudi, 20 juillet 2017 par un point de presse. Mais jusque-là, aucune lueur d’espoir ne se profile à l’horizon quant à la satisfaction de leurs revendications car ni le ministre ni aucun membre de son cabinet n’a reçu la motion des manifestants.
Munis de gongs, ces travailleurs du ministère des Affaires étrangères manifestent depuis mardi leur ras-le-bol à travers des cris et slogans hostiles à l’endroit de l’autorité. Les manifestants dénoncent le mode de gestion de leur actuel ministre de tutelle, Aurélien Agbénonci.Selon Daouda Sabi Dramane, secrétaire général du Syndipat-Mae, le ministre viole de façon flagrante l’ensemble des textes du ministère, y compris ceux signés par lui-même. Il s’agit entre autres du Code d’éthique et de déontologie du diplomate, proposé par le Professeur Théodore Holo, de l’arrêté N°8 portant encadrement du mouvement diplomatique proposé par l’honorable Nassirou Arifari Bako, et du décret portant AOF pris par le ministre lui-même.Il est ainsi reproché à Aurélien Agbénonci la « nomination dans des conditions illégales d’un inspecteur général pour le ministère » et « la violation du statut général de la fonction publique et les décisions y afférant», par des renvois sans motifs ni justifications valables d’agents du ministère, et le rappel de cadres travaillant à l’extérieur avant la fin légale de leur séjour. A en croire Daouda Sabi Dramane, 34 cadres ont été ainsi rappelés par le ministre qui a également refusé l’élaboration d’un plan de formation au profit du personnel.Le syndicat réclame d’une part, l’annulation immédiate des décisions de mise en route forcée des agents “C” et ‘’D” dont certains sont déjà reclassés en ”B” et ceux rappelés de Tokyo et de Niamey, le retour au ministère des onze agents renvoyés sans motif valable et l’élaboration sans délai du plan de formation triennal 2017-2019 au profit du personne. La rationalisation de l’effectif des recrutés locaux dans les postes diplomatiques et consulaires du Bénin ainsi que le redéploiement interne ainsi que la relecture de la décision de fermeture de certains postes diplomatiques constituent également d’autres points de revendications. Chose curieuse, contrairement à ce qui se passe d’habitude lors des sit-in, le Syndipat-Mae n’a pu remettre sa motion à qui de droit. Le ministre n’a pas reçu les manifestants et aucun représentant de son cabinet n’a été délégué pour recevoir leur motion. Une attitude qualifiée de mépris à leur endroit par les responsables syndicaux. Ainsi, au terme d’un autre sit-in prévu ce jour, le Syndicat entend rencontrer les hommes des médias pour faire le point des démarches menées.
Aziz BADAROU