Invité par le Président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, pour prendre part, aux côtés des autorités ivoiriennes, à la cérémonie de lancement du projet « Route des esclaves », l’ancien Président de la République, Nicéphore Dieudonné Soglo, a saisi cette occasion pour s’entretenir, sur place à Abidjan, avec diverses personnalités sur la nécessité de constituer une confédération en Afrique de l’Ouest. En marge du lancement de la Route de l’Esclave de Côte-d’Ivoire, Nicéphore Dieudonné Soglo a longuement échangé avec le président de la République ivoirienne, Alassane Dramane Ouattara. Cet échange empreint de courtoisie et de respect mutuel, a été l’occasion pour les deux hommes homme d’Etat de faire un tour d’horizon de l’actualité et surtout de partager leur vision commune pour le développement de l’Afrique.
Amis de vieille date, Nicéphore Soglo et Alassane Ouatarra partagent une longue histoire commune renforcée et bonifiée par leur cursus commun d’économistes du développement et de banquiers. Leur rêve commun pour une Afrique qui gagne ne s’est également jamais démenti tout au long de leurs parcours respectifs d’hommes politiques et de cadres émérites de grandes institutions financières comme la Banque mondiale ou encore le FMI. Et lorsque l’occasion le leur permet, ils se témoignent réciproquement les intérêts de cette longue amitié. Ainsi, pour Nicéphore Soglo et Alassane Ouattara, l’évènement relatif au lancement de la Route de l’Esclave de la Côte-d’Ivoire arrivait à point nommé pour échanger sur les grands problèmes qui se posent aujourd’hui à l’Afrique et qui plombent son développement socioéconomique et culturel.
Au cours de l’audience que lui a accordée le Président de la République de côte d’ivoire, Alassane Dramane Ouattara, l’ancien Président de la République du Bénin a, d’une part, apprécié la gouvernance de Alassane Ouatarra à la tête de la Côte-D’Ivoire, en dépit des remous et autres bruits de bottes observés çà et là dans le pays. « Monsieur le président ivoirien a fait un excellent travail pour conduire le pays d’Houphouët-Boigny vers le développement tant souhaité par les Ivoiriens », a-t-il fait savoir. D’autre part, Nicéphore Soglo a expliqué que l’Afrique de l’ouest a des atouts pour réaliser le rêve de développement des nations. Le second facteur à prendre en compte est la sécurité des Etats à travers la création d’une armée fédérale. Selon les explications du Président Nicéphore Dieudonné Soglo, il faut constituer une armée fédérale pour défendre les frontières terrestres, surtout celles du nord, prises d’assaut par les groupes terroristes dont, Boko Haram. « Il faut une véritable armée pour dire à ces gens qu’il faut arrêter leur pratique contre notre ensemble », a-t-il ajouté. Outre les frontières terrestres, il faut défendre les frontières maritimes mais aussi les frontières aériennes, pour empêcher les envahisseurs de s’introduire sur les territoires en vue de piller les ressources. La constitution d’une confédération dans l’espace Cedeao est donc capitale pour le Président Nicéphore Soglo, qui rêve d’une Cedeao unie, solidaire, avec une seule monnaie, une armée fédérale pour renforcer la sécurité des Etats membres et enfin, une force financière pour s’imposer face aux autres économies du monde.
Les quatre règles pour un retour de la renaissance en Afrique
Outre le sujet relatif à la confédération des Etats de l’Afrique de l’ouest, le Président Soglo a salué l’initiative du gouvernement ivoirien de procéder au lancement du projet de la Route de l’esclave. Au cours de l’audience que lui a accordée le Chef d’Etat ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, Nicéphore Soglo a loué le site dont la connotation est d’envergure internationale, vu qu’il replonge non seulement le peuple noir dans son passé mais aussi éveille sa conscience. Un devoir de mémoire qui, pour le Président Soglo, prouve que les pays africains sont sur la voix de la renaissance parce qu’ils ont pris conscience des maux sur lesquels il faut miser pour démarrer une nation. Outre ce devoir de mémoire, l’ancien président de la république pense aussi qu’il faut mettre un accent particulier sur le développement du secteur énergétique pour sortir les Etats du sous-développement, la promotion de la révolution verte et enfin, la communication tant à travers la construction des infrastructures routières, marines comme ferroviaires, mais aussi l’utilisation par toutes les populations des Techniques de l’information et de la communication.
Au cabinet du président de la BAD, Nicéphore Soglo plaide pour une confédération de l’Afrique
Outre l’audience accordée par le Président de la République ivoirienne, Alassane Dramane Ouattara, l’ancien Président de la République, faisant d’une pierre plusieurs coups, a également longuement échangé sur divers sujets, prioritairement, le développement, avec le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina. Convaincu de sa vision selon laquelle pour réussir son développement, l’Afrique doit aller vers une confédération, Nicéphore Soglo a partagé cette vision avec le président de la BAD. Car explique-t-il, avec l’explosion démographique actuelle ou le problème de la jeunesse, on risque de constituer une véritable bombe à retardement ; il est utile de prendre les dispositions à l’image de la fédération des Etats-Unis d’Amérique qui ont compris très tôt la nécessité de se mettre ensemble et d’avoir une monnaie commune le dollar. Si pour Nicéphore Soglo l’Afrique a le potentiel humain pour se développer, la bancarisation demeure un véritable handicap à la réalisation de cette ambition. C’est dire que la question de la monnaie commune de l’Afrique a été débattue de long et en large par Nicéphore Soglo avec le président de la BAD avec de réelles perspectives d’espoir. Mais au-delà de cette question monétaire, l’ancien président Soglo estime que la réalisation de cette confédération africaine permettra à l’Afrique de faire face au défi sécuritaire qui se présente devant elle notamment à travers Boko Haram et autres groupes terroristes.
Rastel DAN