Le combat pour l’amélioration de l’assiette fiscale a jusqu’ici sous-tendu la politique du régime du Nouveau départ, dans un contexte d’amenuisement de l’aide au développement, mais surtout avec cette la volonté d’élargir les capacités de l’Etat béninois à financer sur la base de ses propres ressources sa politique de développement socioéconomique. La réforme portant création d’une dizaine de postes douaniers pour les formalités de dédouanement des marchandises de petites quantités, alimentant traditionnellement le trafic frontalier informel, est ancré dans la droite ligne de cette vision du gouvernement, et fait suite à une multitude de mesures visant d’une part l’assainissement des finances publiques et d’autre part, une fermeture des canaux de fuites de capitaux. C’est à juste titre que cette mesure soit saluée par les disciples de St Mathieu, et plus encore par les spécialistes des questions relatives à la fiscalité, notamment d’un pays comme le Bénin, qui y accorde un grand intérêt, du fait de la pauvreté de son sol en ressources naturelles.
Des ressources additionnelles pour le Pag
Qui va loin ménage sa monture dit l’adage populaire. En affirmant que son désir est de se voir porter en triomphe par le peuple béninois à la fin de son quinquennat, le président Patrice Talon s’est entouré d’hommes capables de porter cette vision et de la traduire en des actes tangibles. Du moins, pour ce qui concerne le ministère des finances et l’administration douanière, d’importants défis sont en train d’être relevés pour permettre à l’Etat de disposer de moyens subséquents dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique. Il n’est pas nécessaire de rappeler le démantèlement des réseaux de détournement de chèques au profit de l’administration des impôts ou encore de devises par le biais de la Société d’exploitation du guichet unique (Segub). Le Dg Charles Sacca Inoussa et le ministre Romuald Wadagni se donne de nouveaux défis pour ratisser large au niveau du trafic frontalier.
Une réponse à la porosité des frontières
Il est un secret de polichinelle que les frontières béninoises sont poreuses et au-delà de l’aspect insécurité, profitent à des commerçants véreux au détriment de l’Etat. Et la prédominance du circuit informel dans le tissu socioéconomique, est demeurée l’une des bêtes noire de toute politique de gouvernance sous le renouveau démocratique. La création de la dizaine de nouveaux postes au niveau du trafic frontalier est donc une réponse adéquate à la lutte contre l’évasion fiscale.
En tout cas, depuis le 10 juillet dernier, les différents arrêtés entrant dans le cadre de cette réforme ont été pris par le ministre de l’économie et des finances et leurs mise en application tient du ressort du Directeur général des douanes et droits indirects, Charles Sacca Inoussa qui travaille en parfaite intelligence avec l’autorité de tutelle.
Ainsi, le Poste des douanes de Akaradé dans la commune de Alédjo, une recette auxiliaire, ouvert aux formalités de dédouanement des marchandises de petites quantités, alimentant le trafic frontalier, celui de la recette secondaire des douanes à Kétou dans la commune de Kétou, de Kassouala dans la commune de Tchaourou, route légale, à l’exportation et à l’importation, via la frontière du Nigéria, de Athiémé dans la commune de Athiémé, route légale, à l’exportation et à l’importation, vers la frontière du Togo ou menant de cette frontière audit poste, de Kaboua dans la commune de Savè, de Datori dans la commune de Cobli, de Sovlegni dans la commune de Djidja, de Karimama, de Segbana, de Banikoara, sont tous opérationnels.
Le professionnalisme des agents attendus
‘’La peur du gendarme est le commencement de la sagesse’’ dit-on. Il est clair qu’au-delà de l’aspect renflouement des caisses de l’Etat, la présence des douaniers est une mesure dissuasive contre les actes de vandalismes qui s’observe au niveau des ses périmètres où l’Etat était presque inexistant en matière de la gestion de la sécurité des personnes et des biens. Il reste à espérer que les agents affectés à ces nouveaux postes donnent le meilleur d’eux-mêmes et prouvent que la République ne s’est pas trompée. C’est dire qu’il est attendu avec la création de ces nouveaux postes, une amélioration substantielle des recettes douanières, conformément à la vision du gouvernement du président Patrice Talon. Une chose est sure, le jeu en vaut la chandelle.
Arnaud DOUMANHOUN