Le président de l’Assemblée nationale du Bénin, Me Adrien Houngbédji, a pris part du 20 au 22 juillet dernier à la rencontre régionale de haut niveau des parlementaires de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), de la Mauritanie et du Tchad pour le financement adéquat de la santé, le dividende démographique et les politiques de population et de développement à Ouagadougou au Burkina Faso. Organisée conjointement par l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (Ooas) et l’Assemblée nationale du Burkina Faso, la rencontre a permis de renforcer l’engagement des pouvoirs politiques de dix-sept (17) pays africains en faveur de la santé des populations et a regroupé les présidents d’Assemblées, les présidents des commissions des affaires financières, et les présidents des commissions du plan des Parlements des pays de la Cedeao, de la Mauritanie et du Tchad. Ce fut surtout pour le président de l’Assemblée nationale du Bénin, Me Adrien Houngbédji, l’occasion de délivrer un message d’engagement pour l’amélioration des conditions de vie des populations devant ses pairs. A titre illustratif, le président Adrien Houngbédji s’est voulu très rassurant en ce qui concerne les rumeurs faisant état de ce qu’il y a une volonté des gouvernants de limiter les naissances en Afrique. Selon lui, il appartient aux dirigeants des Etats africains, de définir l’équilibre optimal qu’il est indispensable de trouver entre la régulation des naissances et l’amélioration de la qualité de vie de la population active.
(Lire ci-dessous l’intégralité du discours délivré par Me Adrien Houngbédji devant ses pairs à Ouagadougou)
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Messieurs les membres du gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Présidents des Assemblées Nationales,
Honorables députés,
Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps diplomatique,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions, Organisations sous régionales et internationales,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs
Je voudrais d’abord, au nom de ma délégation, au nom de l’Assemblée Nationale du Bénin et en mon nom propre, remercier et féliciter l’Assemblée Nationale du Burkina-Faso et son éminent Président, mon ami Salifou DIALLO, pour la qualité de l’accueil qui nous est réservée, pour la parfaite organisation de cette rencontre, et pour la pertinence du thème autour duquel il nous réunit.
« Rencontre Régionale de Haut niveau des Parlementaires pour le financement adéquat de la santé, le dividende démographique, et les politiques de population et développement »
Il s’agit là, de questions capitales ; non seulement parce que notre époque est marquée par d’évidents déséquilibres dans la répartition des populations sur la planète, mais aussi parce que ces déséquilibres sont susceptibles d’engendrer des incertitudes et des hésitations, dans la définition des politiques publiques, relatives à la population et à la santé dans nos pays. C’est sans aucun doute l’une des raisons pour lesquelles les chefs d’Etats de la CEDEAO, réunis en avril 2001 au Sommet d’Abuja, ont pris l’engagement de consacrer au moins 15% du budget annuel de leurs pays respectifs, à l’amélioration du secteur de la santé.
Mesdames, Messieurs,
Le financement du secteur de la santé dans nos pays conditionne à la fois le bien-être des populations, et leur capacité consécutive à produire de la richesse et à soutenir le développement. Autant il apparait hasardeux d’envisager un développement sain et inclusif, sans prendre en compte le dividende démographique, autant cette prise en considération de la démographie ne saurait s’accommoder de politiques publiques approximatives sur les nombreuses thématiques transversales qui touchent à la démographie.
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Il est donc essentiel d’assurer le financement du secteur de la santé, de même qu’il est essentiel d’assurer une bonne orientation de ce financement. Si les Etats de notre région à travers l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS), ont défini parmi les principaux axes de leur Plan Stratégique 2016-2020, « le renforcement du partenariat stratégique pour la santé », c’est avant tout, parce que nos territoires et nos populations sont si intégrées, que nos politiques de santé doivent être elles-mêmes intégrées et solidaires.
D’où la nécessité d’une synergie dans l’identification et la prise en compte des priorités. Les actions doivent être concertées dans la recherche des ressources financières, pour une répartition judicieuse de ces ressources entre les thématiques de la prévention, de la recherche, des infrastructures et des systèmes sanitaires, … etc. il s’agit là d’un impératif de gouvernance auquel nous ne pouvons pas déroger.
Mesdames, Messieurs,
Chers collègues,
Au-delà de l’optimisation de la gouvernance sanitaire et du financement de la santé, la gouvernance démographique de notre région, est une autre thématique sur laquelle, il est capital de prendre des mesures concertées, et pour cause. Plus de 50% de la population de notre région se situe dans la tranche d’âge très active de 16 à 35 ans. Cette forte proportion de jeunes dans les pays africains, tout en contribuant à un accroissement démographique très rapide, entraine des défis immenses, car elle multiplie les besoins d’éducation, de santé, de logement, d’emplois, d’infrastructures, de ressources alimentaires et de gestion des ressources naturelles.
L’accroissement de la population active dans nos pays, est le gage d’une forte productivité de nos économies, avec de faibles transferts de richesses nécessaires vers les enfants et les personnes âgées, ce qui signifie, davantage de ressources consacrées à l’épargne et à l’investissement…. donc davantage de croissance économique. Cette transition démographique nous met, en tant que décideurs, dans une position historique eu égard aux immenses opportunités et défis dont elle est la promesse.
Le rôle des décideurs, notre rôle, Mesdames et Messieurs me semble exaltant, mais plus complexe qu’il n’y paraît au prime abord dans cette dans cette période charnière. C’est à nous qu’il appartient, de définir l’équilibre optimal qu’il est indispensable de trouver entre régulation des naissances et amélioration de la qualité de vie de la population active, l’équilibre entre la facilitation de la circulation des personnes et des biens et la réduction des migrations clandestines.
Permettez-moi, pour finir mon propos, de saluer les différents partenaires techniques et financiers qui accompagnent nos Etats dans la mise en place de politiques publiques pertinentes, tant sur les questions démographiques que sanitaires. Cette rencontre régionale est le témoignage que nos pays prennent la mesure de l’importance des thématiques du financement adéquat de la santé et des politiques de populations, et sont décidés à y apporter des réponses cohérentes efficaces. « La démographie dicte le destin de l’histoire » comme le disait Samuel Huntington il y a quelques décennies.
Mesdames, Messieurs
Je n’ai aucun doute que nos concertations constitueront un nouveau pas en avant vers le bien-être des populations que nous représentons, et vers leur destin.
Je vous remercie
Karim O. ANONRIN