« En attendant la définition des nouvelles conditions de recrutement des enseignants vacataires, les responsables des lycées et collèges d’enseignement secondaire général sont invités à suspendre toute action s’inscrivant dans ce cadre. A cet effet, aucun dossier d’engagement de vacataire ne doit être reçu par les responsables administratifs jusqu’à nouvel ordre ». Telle est la substance de la correspondance n°655/MESTFP/DC/SGM/DESG/SA en date du 13 juillet 2017 adressée par le ministre des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle, Lucien Kokou aux directeurs départementaux sous sa tutelle. Ces derniers sont chargés d’informer les chefs d’établissements publics de la mesure.
Selon le directeur de cabinet du ministre, Charles Maximin Codjo, il s'agit d'une mesure visant à voir clair dans le recrutement des vacataires. « On ne veut pas que l'on recrute n'importe qui ; On n'a pas besoin de prendre de l'argent chez les gens pour leur accorder des heures de cours; ce qui doit compter, c'est la compétence », souligne-t-il. Ce sont les pools d'inspecteurs qui recevront les dossiers qu'ils étudieront, ajoute-t-il.
Cette suspension provoquera certainement des grincements de dents au niveau des responsables d’établissement et des enseignants, au regard du manque criard d’enseignants qualifiés qui rend l’offre éducative peu compétitive et qui fait que les chefs d’établissements font recours massivement aux enseignants vacataires. Parfois, sans aucune notion pédagogique, ceux-ci brillent par le manque de rigueur dans la préparation des cours. Et à la recherche des heures de vacation, ils courent d’établissement en établissement et ne mettent pas toujours la rigueur nécessaire dans l’enseignement des notions, le suivi et l’évaluation des apprenants. C’est un secret de polichinelle que bon nombre d’entre eux viennent au métier beaucoup plus par nécessité.
La mesure de suspension des vacataires créera sans doute une pénurie plus prononcée d’enseignants dans les établissements secondaires dès la rentrée prochain. Du coup, si l’on ne trouve pas très tôt une solution palliative, les censeurs éprouveront d’énormes difficultés pour élaborer les emplois du temps, face aux effectifs pléthoriques des apprenants et le système des classes volantes au gré des intempéries. Car, le nombre d’enseignants permanents et contractuels recrutés est loin de combler le vide. L’Etat a créé par le passé les collèges de façon anarchique, sans assurer le nombre d’enseignants, les infrastructures adéquates et autres mesures d’accompagnement qui devraient suivre.
Mais le directeur de cabinet rassure qu'en décembre, il sera procédé au recrutement de 4154 enseignants.
Claude Urbain PLAGBETO