La salle de conférence d’Azalaï hôtel de Cotonou, a abrité dans la matinée d’hier, la première séance de vulgarisation de l’ouvrage intitulé « L’Afrique en Marche ». C’était sous la houlette des fondations Konrad Adenauer et Brenthurst et devant un parterre de personnalités, sociopolitiques et universitaires.
« Les leaders africains sont devant un choix : gérer l’alternance économique, ou être submergés par l’alternance politique. Pour ceux qui auront la sagesse de choisir le premier, ce manuel est un guide précieux », a dit Paul Collier de l’université d’oxford, après lecture de l’ouvrage ‘’Making Africa Work’’, un manuel pour comprendre comment garantir la croissance économique au-delà de l’exploitation des matières premières et comment créer des emplois sur tout le continent.
« Ce n’est ni un essai littéraire, ni un roman. Mais un guide pratique qui s’adresse aux leaders politiques, économiques et de la société civile. L’économie se trouve liée à toute politique de gouvernance. D’où l’intérêt que porte la fondation Konrad Adenauer, un programme pour le dialogue politique en Afrique de l’Ouest, à cet ouvrage », a déclaré la représentante résidente de la fondation, Elke Erleche. Lyal White de l’université de Pretoria retient, qu’avec des analyses comparatives et des expériences de terrain dans les moteurs de la croissance économique et du développement à travers le continent, tout en traitant des structures et des questions clés qui façonnent le contexte de la ‘’nouvelle normalité’’ africaine, ce guide vient à point nommé.
Une ère d’espérance pour l’Afrique
Cette contribution scientifique de Greg Mills, Jeffrey Herbst, Olusegun Obasanjo et Dickie Davis, pour l’émergence de nouveaux modèles de gouvernance sur le continent est donc salué de par le monde, tant dans le rang des universitaires que des acteurs politiques. « Ce ne sont pas seulement les choix qui sont difficiles, mais le plus difficile, c’est la mise en œuvre. Comme le titre de l’ouvrage le dit, comment est-ce que nous changeons les habitudes, que nous arrivons à faire violence sur nous-mêmes et répondre aux besoins de la majorité. Lorsque nous parlons de rupture, c’est qu’il faut une cassure… », a laissé entendre le ministre des affaires étrangères et de la coopération, Aurelien Agbénonci. Pour lui, l’Afrique n’est pas pauvre, mais le problème c’est plutôt notre refus d’appliquer ce qui marche ailleurs.
Et, ces leviers qui font la fierté des Etats qui forcent l’admiration, sont mis en exergue dans l’ouvrage ‘’Making Africa Work’’, un guide qui explique comment faire, au lieu de ce qu’il faut faire pour améliorer la vie des populations. Car, ‘’il n’y a pas si longtemps, beaucoup de pays asiatiques et sud-américains se trouvaient dans des circonstances rappelant celles d’une bonne partie de l’Afrique d’aujourd’hui. Qu’il s’agisse donc d’élaborer une politique industrielle ou d’essayer d’obtenir l’équité à travers la croissance, l’Afrique n’a pas besoin de réinventer la roue’’.
A en croire l’ex président nigérian, Olusegun Obasanjo, co-auteur, ‘’l’Afrique en Marche’’présente des exemples pratiques et une méthodologie claire. Il précise que c’est le fruit de 12 ans de travaux, avec des voyages effectués dans plusieurs pays dont le Singapour, la Colombie. Les résultats contenus dans cet ouvrage devraient donc permettre au continent de faire face aux défis qui s’imposent à lui, notamment le boom démographique qui va induire d’énormes besoins dans les prochaines décennies. « La foi que j’aime le mieux, c’est l’espérance. L’espérance que tout n’est pas perdu pour l’Afrique, l’espérance que le développement est possible’’, dira le professeur Albert Tévoèdjrè.
Arnaud DOUMANHOUN