Les Béninois ont commémoré hier le 57e anniversaire de l’accession de leur pays à la souveraineté internationale. Au titre des manifestations officielles, le traditionnel défilé militaire qui s’est déroulé, pour le compte de cette année, sur le boulevard des armées à Cotonou. A l’occasion, les forces armées béninoises ont confirmé, en présence du Chef de l’Etat, des autres présidents d’institutions, du corps diplomatique et consulaire représenté au Bénin, la qualité des unités de défense et de sécurité, ainsi que des équipements dont elles disposent pour assumer leur mission républicaine.
Il sonnait environ 10h quand le véhicule du Chef de l’Etat fit irruption à la place de l’étoile rouge, cœur de la capitale économique du Bénin. Les regards des curieux n’y verront que la première dame, Claudine Talon sortir et se diriger immédiatement vers la tribune officielle, pour y prendre siège en attendant d’être rejoint par son époux. Quelques instants plus tard, les ovations de la foule indiquent la présence du Chef de l’Etat, qui debout dans le pick-up de commandement, leur présente ses civilités avant d’observer la revue de troupe, le salut du drapeau et l’exécution de l’hymne national.
Une dizaine de minutes s’écoulèrent.
Talon regagne la tribune officielle, prend place aux côtés de son épouse après avoir échangé quelques poignées de mains avec l’ancien président, Nicephore Dieudonné Soglo, les présidents d’institutions de la République, Adrien Houngbédji, Théodore Holo, Adam Boni Tessi… Le protocole annonce l’ouverture du défilé et précise que la célébration de cette année est placée sous le signe : ‘’des forces de défense et de sécurité unies pour relever le défi du développement’’. De son intervention, on retient que le défilé se déroulera en 3 phases : l’étape des escadrons de la musique de l’armée de terre, le défilé pédestre avec l’ensemble des corps qui composent les hommes en uniforme et le défilé motorisé, qui sera exécuté par des véhicules blindés, de sauvetage avec les sapeurs pompiers, ceux du génie militaire et des missions extérieures.
Pendant environ deux heures…
Sous le commandement du capitaine Aballo des forces navales, les différents pelletons s’ébranlent pour un spectacle exceptionnel. 10h26. La fanfare de la gendarmerie inaugure le bal. En une dizaine de minutes, elle offre plusieurs tableaux artistiques. Les élèves des écoles paramilitaires, sous la musique de la police nationale séduisent le public. Suivra le ballet des officiers. Les détachements de la police, de la gendarmerie, des eaux et forêts, des forces aériennes et navales se dévoilent, et laissent place à l’armée de terre dont le passage des différents corps sera clôturé par les disciples de St Michel. Bras ballants et à pas princiers, les parachutistes étanchent la soif du public qui reprirent en chœur la chanson exécutée à leur passage par la fanfare de la gendarmerie nationale. ‘’Vaincre ou périr’’, telle est la devise de ces hommes au béret rouge, préparés pour palier toutes sortes d’éventualités en matière sécuritaire. Ils mettent un terme au défilé pédestre.
Des Béninois fiers de leurs forces armées
Le défilé motorisé ne dure qu’une vingtaine de minutes. 12h03. Le protocole signale la fin du défilé. Le chef de l’Etat salue les différents chefs d’escadron et se soumet à l’exécution de l’hymne national. « C’est une réelle satisfaction. La grandeur de notre pays s’exprime à travers la grandeur de notre armée… », déclare Patrice Talon qui s’offre un bain de foule avant de se soustraire des regards. Une fierté partagée par le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji : « Nos troupes étaient très bien habillées, très bien équipées. Cela fait notre fierté ». C’est dire que ce défilé militaire fut l’un des plus réussis à l’ère du renouveau démocratique. Pour le ministre d’Etat, Abdoulaye Bio Tchané, c’était tout simplement ‘’très beau’’. Mais au-delà de cet enthousiasme, des voix appellent à l’unité, à la construction de la Nation.
« J’invite mes compatriotes à méditer les paroles de l’hymne national
On ne construit pas un pays dans la haine et les injures. Mettons la haine de côté et construisons notre pays », a déclaré l’honorable Claudine Prudencio. Des propos soutenus par le président de la Cour constitutionnelle, le professeur Théodore Holo : « C’est un défilé sobre mais bien organisé. C’est le symbole de l’unité nationale. Il faut travailler pour permettre aux générations futures de profiter de notre engagement… ». A en croire la ministre de la fonction publique, Adidjatou Mathys, c’est le 1er août de l’espoir. « Par rapport à l’année dernière, il y a beaucoup plus de sourire sur les visages. Les Béninois ont compris que le gouvernement est engagé. Et je suis sûr qu’ils seront surpris du travail gigantesque que nous allons réaliser ».
Quant au président Nicéphore Soglo dont la présence à ce défilé était moins attendue, il ne cachera pas pour autant ses impressions. Il salue l’organisation, mais fait observer qu’il urge de récupérer deux souverainetés à savoir, la souveraine économique et celle sécuritaire. Et pour relever ces défis, le ministre de la jeunesse et des sports, Oswald Homeky appelle une fois encore à l’unité : « C’est un plaisir de voir nos compatriotes se réunir autour du drapeau. Vivement que l’union nous conduise au développement », a-t-il déclaré. Il faut rappeler que la matinée de ce 1er août 2017, le Chef de l’Etat s’est conformé au traditionnel dépôt de gerbes au monument aux morts, au quartier Xwlacodji de Cotonou.
Arnaud DOUMANHOUN